My summer in pantyhose - FR - 01-15

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Translation in french with permission of the author (Jeremy Chandler) by anonymous

Chapter 1 - 15

Note: In this translation, I've done some minor changes about shade of Jamie's hosiery and some other character's hosiery, and I've choose to keep the first person narration. I told that to Jeremy and he allows me to post.

Traduction en français: Mon été en collants avec la permission de Jeremy Chandler.

Note: dans cette traduction, j'ai fait quelques légers changements sur la couleur des collants que porte Jamie ou certains autres personnages. J'ai aussi choisi de garder le style "premiá¨re personne". Les paragraphes oá¹ Jamie n'est pas dans l'action, sont séparés par des ****.

My Summer in Pantyhose

(Mon été en collants)

Chapitre 1

C’était le dernier jour d’école : La fin de ma troisiá¨me. Et lorsque j’arrivais á  la maison vers 14h45, je voulais fáªter ça á  ma maniá¨re. Ma sÅ“ur Julie, á¢gée de deux ans de plus que moi, passait la nuit chez une copine. Ma má¨re ne serait certainement pas á  la maison avant 18 heures et mon pá¨re, dont je me souviens vaguement, nous avait abandonné et était parti vivre sa vie, il y a longtemps.

Ma passion pour les collants fins avait commencé quand j’avais 11 ans, la premiá¨re fois que j’avais essayé un collant á  ma má¨re. La sensation de mes jambes et du bas de mon corps gainés dans cette si douce et soyeuse matiá¨re, m’avait totalement émerveillé. J’étais totalement tombé amoureux de cette sensation et du crissement que faisait le nylon sur mes jambes lorsqu’elles se frottaient l’une contre l’autre tandis que je déambulais dans la maison. Ma má¨re et ma sÅ“ur étaient dehors ce jour lá  et j’avais passé mon temps á  en essayer différentes paires. Ma sÅ“ur s’était amusée il y a longtemps á  me déguiser en fille, mais je ne m’étais alors jusque lá , aventuré seul á  essayer des collants ou m’habiller en femme lorsque j’étais seul. Je ne sais donc pas ce qui m’a pris ce jour lá , á  vouloir essayer un collant á  ma má¨re, mais ce geste fut un des évá¨nements les plus marquants de ma vie. A partir de ce jour lá , je ne pus résister á  la tentation de porter des collants, dá¨s que j’en avais la moindre occasion. Et par chance, les occasions étaient nombreuses. Ma sÅ“ur Julie était engagée dans une pléthore d’activités scolaires et ma má¨re portait des jupes et des collants tous les jours pour son travail, me laissant ainsi un large choix de collants á  essayer.

Ce jour lá , en début d’été, je me précipitais vers ma chambre sitá´t rentré de l’école. Aprá¨s avoir retiré tous mes váªtements, je mettais un T-shirt trop long pour moi et pénétrais dans la chambre de ma má¨re et saisissais une paire de collants noirs transparents sans démarcation, dans le tiroir du haut de sa garde-robe. Je m’asseyais donc sur le bord de mon lit et tendais avec précaution le long de mes jambes, le collant de ma má¨re, jusqu’á  ce que le bas de mon corps soit confortablement gainé de nylon, de mes hanches á  mes orteils. J’étais totalement habitué, depuis des années, á  savoir comment enfiler une paire de collants, et la sensation soyeuse du nylon glissant sur ma peau, m’excitait comme au premier jour. Je restais debout á  admirer mes jambes gainées dans cette matiá¨re noire brillante, tournant et me penchant, pour les examiner sous toutes les coutures. Mon T-shirt descendant jusqu’á  mi-cuisses, me donnait l’illusion que j’étais en robe, ce qui explique pourquoi je choisissais de porter ce T-shirt particulier, chaque fois que je portais des collants. Pensant que j’avais devant moi 3 heures ininterrompues d’émerveillement collanté, je descendais vers le séjour pour m’étendre dans le canapé et regarder un peu la télé.

Le drame survint aux alentours de 16 heures. Ma má¨re, normalement garait la voiture au garage et passait par la porte du garage attenante á  la cuisine, pour rentrer dans la maison. Le séjour, oá¹ j’étais allongé en collant, était la piá¨ce attenante á  la cuisine, tandis que ma chambre était du coté opposé de la maison. J’aurais du entendre la voiture rentrer dans le garage, bien avant qu’elle n’arrive dans la maison, donc je ne m’inquiétais jamais du risque de me faire prendre. Lorsque j’entendis les talons de ma má¨re claquer sur le parquet, dans l’entrée, mon premier réflexe fut d’abord de tenter de courir mais lá , elle rentrait déjá  dans le séjour. Elle avait sá»rement du passer par l’entrée.

 « Bonsoir  » me dit-elle, s’arráªtant juste au milieu de la piá¨ce.  « As-tu passé une bonne journée á  l’école  »?

 « Ca allait  ». Je faisais tout pour empáªcher ma voix de trembler. Mes jambes gainées de nylon étaient cachées par le dossier du canapé, donc tant que je restais allongé et qu’elle n ‘avançait pas plus dans la piá¨ce, c’était ok.

 « Je pense que comme ta sÅ“ur n’est pas á  pour la soirée, nous pourrions aller á  la pizzeria  ».

 « Oui ça me va  » dis-je tout en ayant l’air de paraá®tre attentif á  la télé, espérant qu’elle penserait que la conversation m’ennuyait et qu’elle ferait demi-tour. En fait j’étais tellement terrifié que je ne pouvais pas du tout suivre le programme.

 « Tu n’as pas l’air trá¨s enthousiaste. Tu es sur que tout va bien  »?

J’entendais ses pas alors qu’elle s’approchait du canapé  « Je vais bien maman. Vraiment  »!

En dépit de mon assurance, ma má¨re continua d’avancer vers le canapé et mon secret : Pris ! Mort ! fin de l’histoire ! Plus rien á  faire que de se préparer á  l’inévitable, quand elle parvint prá¨s du canapé et regarda mes jambes gainées de nylon noir. Elle s’avança pour toucher mon front, qui devait áªtre dégoulinant de sueur froide, lorsqu’elle s’arráªta brusquement en fixant mes jambes.

 « Mais qu’est-ce que tu portes  »? s’exclama-t-elle. Ses yeux allaient et venaient entre mes jambes et mes yeux.

 « Est-ce que ces collants sont á  moi  »?

 « Oui  »! répondis-je. Une profonde honte me tordait l’estomac. J’avais envie de vomir.

Ma má¨re respira profondément pour reprendre ses esprits. Je m’attendais á  la voir exploser de colá¨re, me gronder trá¨s fortement, arracher mon collant et me fesser jusqu’aux larmes, mais au lieu de ça, elle contourna calmement le canapé et vint s’asseoir prá¨s de moi. Elle croisa ses jambes en s’allongeant sur les coussins, alors que le bas de sa jupe remontait, découvrant ses jambes gainées de nylon noir, jusqu’á  mi-cuisses.

 « Depuis quand portes tu mes collants  »?

 « Cela fait quelques années  ».

 « Tu les portes chaque fois que tu es seul á  la maison  »?

 « Le plus possible. Tu es fá¢chée  »?

 « Non chéri. Je ne suis pas fá¢chée bien sur  »! Elle me serra dans ses bras et posa sa main sur mon genou gainé de nylon noir. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle fut si tolérante. J’avais du mal á  croire ce qui arrivait. Une má¨re et son fils, tous deux portant des collants, assis calmement et discutant de collants, c’était une situation pas ordinaire.

 « Je suis juste choquée et confuse de ne pas avoir eu connaissance de quelque chose se produisant depuis si longtemps. Y-aurait-t’il autre chose que je devrais savoir  »?

 « Non  »!

 « Tu as déjá  essayé ma lingerie  »?

 « Oui j’ai juste essayé quelques de tes combinaisons, une fois  » .

 « Une seule fois  »?

 « Absolument  »!

Ma má¨re sourit, rassurée. Je ne voulais pas lui dire c’est que j’avais souvent porté ses combinaisons.

 « J’ai quelques courses sur le siá¨ge arriá¨re  » dit ma má¨re en se relevant .  « Pourquoi n’irais-tu pas te changer de váªtements et m’aider á  les rentrer ? Nous aurons á  parler plus tard  ».

Ma má¨re partit dans sa chambre et ferma la porte. Je changeais de tenue, dans la mienne et déposait la paire de collants dans la paniá¨re á  linge sale, dans la salle de bain. Aprá¨s avoir rentré les courses, je retournais sur le canapé. Ma má¨re était dans sa chambre depuis un moment. Je crus l’entendre parler, donc j’en déduisis qu’elle était au téléphone. Nous allá¢mes ensuite á  la pizzeria puis nous avons regardé  « Le seigneur des anneaux  » en rentrant á  la maison. Je pense qu’elle essayait d’áªtre sympa avec moi parce qu’elle n’est pas trá¨s fan de cinéma. Aucun de nous n’aborda le sujet des collants pendant le trajet ou á  la pizzeria. On parlait de tout et de rien mais chacun de nous semblait éviter soigneusement le sujet.

Lorsque le film se termina, ma má¨re m’invita á  m’asseoir prá¨s d’elle, sur le canapé. Je compris que le moment de discuter était arrivé.

 « Jamie, je veux que tu saches que je ne suis pas du tout fá¢chée contre toi, par rapport á  ce que tu portais tout á  l’heure, mais je suis contrariée que tu te sois permis de les voler dans ma chambre. Je peux comprendre pourquoi tu ne voulais pas m’en parler, mais j’espá¨re que tu aurais fini par le faire  ».

Je restais assis en baissant les yeux, espérant que cette conversation se terminerait vite et me demandant combien de temps j’allais áªtre puni.

 « Y-a-t’il autre chose dont tu voudrais me parler  »?

 « Non »! répondis-je en secouant négativement la táªte.

 « Tu n’est pas gay, enfin dis-moi  »?

 « Oh non maman, pas du tout  »!

 « Excuse moi mais je devais m’en assurer  ».

Un moment de silence pesant se passa entre nous

 « Veux-tu encore porter des collants  »?

 « Je vais arráªter maman, je te promets, je n’en porterai plus jamais  ». Je ne croyais pas réellement á  ce que j’étais entrain de dire, et je suis presque sur que ma má¨re n’y croyait pas non plus. Máªme si je voulais arráªter, je ne pensais pas que ce soit possible. J’avais essayé plusieurs fois et avait tenu quelques jours, voire quelques semaines mais jamais plus.

 « Je vais passer un marché avec toi. Si tu le respectes, tu ne seras pas puni et j’oublierai ta malhonnáªteté  ».

L’honnáªteté était quelque chose de trá¨s important pour ma má¨re.  « Quel est le marché  »?

 « Je vais t’acheter tes propres paires de collants et tu devras en porter chaque jour, jour et nuit, máªme au lit, et ce pendant tout l’été. A la fin de l’été, tu pourras alors décider de continuer ou non, tu auras le choix á  ce moment lá . Mais ce n’est que comme ça que l’on saura vraiment si tu apprécie d’en porter  ».

 « Es-tu sérieuse  »?

 « Je ne plaisante jamais avec quelque chose comme ça. A toi de choisir maintenant  ».

 « Et si je refuse  »?

 « Alors j’attendrai de toi, de ne plus jamais voler mes váªtements et nous déterminerons combien de temps tu seras puni pour ton comportement  ».

Je ne voulais certainement pas áªtre puni, ce qui impliquait sá»rement d’áªtre interdit d’ordinateur, et d’un autre coté, devoir porter tout le temps des collants me semblait agréable. Mais allait-elle vraiment m’en faire porter durant tout l’été ? Je ne les avais jusque lá  porté que quelques heures par semaine. Ca allait maintenant áªtre 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Et qu’est-ce qu’allaient dire mes amis, quoique je n’en aie pas beaucoup.

 « D’accord  »! dis-je.

 « Tu devras porter des collants durant tout l’été, tous les jours, nuit et jour quelque soit la chaleur. Tu es bien sur  »?

 « Sur comme je ne l’ai jamais été  ».

Ma má¨re sourit. Je pensais que j’avais fait le choix qu’elle espérait que je fasse.

 « Bien, c’est l’heure d’aller au lit maintenant  »!

 « Puis je rester un peu et faire un peu d’ordinateur  »?

 « Non, je pense que tu ferais mieux d’aller au lit  ».

Il me fallut un moment pour m’endormir, repensant aux évá¨nements de la journée et au choix que je venais de faire. Qu’allait dire ma sÅ“ur ? Nous étions en relativement bon termes pour des frá¨res et sÅ“urs mais…

Chapitre 2

 « Jamie, Jamie, réveille toi  »! Ma má¨re me secouait l’épaule alors que j’ouvrais les yeux

 « Je vais faire quelques achats. Je veux que tu prennes une douche, je serai vite de retour  ».

 « D’accord  »!

Elle sortit et partit. J’aurais pu aisément me rendormir mais je me souvins ce qui était supposé devoir commencer aujourd’hui et m’assis immédiatement sur le rebord de mon lit. J’entendis la porte du garage et la voiture. Allait-elle vraiment aller m’acheter des collants ? Ce qui s’était passé la veille était-il réel ? Je jetais mes couvertures et partis dans la salle de bain. Il y avait un post-it collé sur le miroir et le rasoir électrique de ma má¨re et une bouteille de lotion pour le corps, sur le rebord du lavabo. Je pris le post-it et lu :  « Prend une douche et rase-toi les jambes avec le rasoir. Mets de la lotion sur tes jambes lorsque tu auras fini. Je t’aime. Maman  ».

Je n’avais pas prévu le fait de devoir me raser les jambes. Je me douchais donc et m’essuyais. Je n’avais pas trop de pilosité sur les jambes. Je n’avais jamais trop fait attention comment mes jambes poilues rendaient quand je portais un collant. Je branchais le rasoir et franchissais la ligne de non-retour. Cela me prit plus de temps que je ne l’aurais cru. On ne réalise jamais la surface de la peau des jambes jusqu’á  ce qu’on ait á  passer partout. Lorsque ce fut fait, je pris la lotion et me la passais puis j’attrapais des sous-váªtements dans ma chambre et j’enfilais un peignoir. En bas, je bus un verre de jus de fruits et je mangeais un bol de céréales. J’étais encore assis dans la cuisine, me demandant ce que ma má¨re allait m’acheter lorsque je l’entendis revenir.

 « Salut Jamie ! As-tu fait ce que je t’ai demandé  » ?

Maman portait deux sacs. Un venant de l’épicerie et un venant du grand magasin. Je répondais affirmativement de la táªte.

 « Bien allons dans ta chambre, j’ai quelques cadeaux pour toi  ».

Je la suivis en montant vers ma chambre dans laquelle elle étala le contenu du sac sur mon lit. Je comptais une trentaine de paires de collants et dix T-shirts trop grands pour moi dans les tons bleus ou roses.

 « Je n’ai pris que des transparents, dans le style que j’aime. Nous pourrons te faire essayer différentes teintes durant l’été. Je t’ai aussi pris des chemises de nuit. Je pense que tu les trouveras plus confortables. Désolée pour la couleur mais c’est tout ce qu’ils avaient  ». Elle me sourit

 « Tout ça c’est á  moi  »?

 « Absolument ! Ne me dis pas que t’as changé d’avis maintenant  ».

 « Absolument pas, mais je suis un peu abasourdi  ».

 « Met ceux-lá  avec un short  ». Elle me tendit une paire de Leggs Sheer energy de couleur chair. Nous allons partir chercher ta sÅ“ur. N’ais pas peur, tu pourras rester dans la voiture  ».

Je m’arrachais mes sous-váªtements et enfilais fébrilement mes nouveaux collants. J’admirais mes jambes durant une minute. Elles semblaient si douces et soyeuses, plus féminines aussi. Tant que personne ne regarderait mes orteils ou ne regarderait pas mes jambes de trop prá¨s, personne ne pouvait voir que je portais un collant, surtout depuis qu’il n’y avait plus de poils collés á  ma peau par le nylon. Se raser était une bonne idée. J’enfilais un short baggy et un T-shirt ainsi qu’une paire de chaussettes blanches. Je retrouvais ma má¨re á  la porte d’entrée.

Elle regarda mes chaussures et mon short :

 « Hummmm ! jolies jambes mais on va devoir t’acheter d’autres chaussures et d’autres shorts  ».

 « Qu’est-ce qui ne va pas avec eux  »?

 « Le look que cela te donne, c’est pas génial  ».

 « Penses-tu que les gens vont remarquer que je suis en collants  »?

 « Non sauf si on t’approche de prá¨s  ».

C’était ma premiá¨re sortie en collants, et ce ne serait certainement pas ma derniá¨re. La lumiá¨re du soleil fit briller mon collant. Je m’assis á  la place passager, le plus rapidement possible mais sans courir. Ma má¨re me sourit et me tapota le genou.

 « Ne t’inquiá¨te pas. Sois naturel  » !

 « Maman, dis-je sur le trajet, comment je vais pouvoir faire avec Mike et Todd  »?

Mike et Todd étaient mes seuls vrais amis. Ce n’est avec eux que je passais du temps en dehors de l’école. Nous jouions ensemble aux jeux d’ordinateur ou aux jeux d’arcades, au centre commercial. Contrairement á  ma sÅ“ur, je n’étais pas trá¨s populaire. Je devine que pas mal de gens me prenaient pour un nase et un gringalet mais relativement sympa. Je n’avais jamais refusé d’aider une fille pour ses devoirs.

 « Hummm, je ne sais pas, tu n’as qu’á  leur dire ou bien mettre un jean lorsque tu es avec eux  ».

 « Je ne pourrai jamais leur dire. Je serais totalement mis á  l’index  ».

 « Ils sont peut-áªtre plus tolérants que tu ne le penses, mais au cas oá¹, fais attention  ».

Je doutais qu’ils soient si tolérants que ça.

 « Et par rapport aux amies de Julie  »?

 « Et qu’y-a-t’il vis-á -vis d’elles  »?

 « Si Julie leur dit, toute l’école sera au courant  ».

 « Je pense que les gens ont mieux á  faire que de parler de toi  ».

L’assurance de ma má¨re ne me rassurait pas vraiment. Mais pourquoi avais-je accepté cette situation ?

Nous stoppá¢mes la voiture dans la rue de la maison de l’amie de ma sÅ“ur. Ma má¨re alla sonner et quelques minutes plus tard, ma sÅ“ur apparut portant son sac á  dos et un sac en bandouliá¨re. Elles mirent ses affaires dans le coffre et entrá¨rent dans la voiture, ma sÅ“ur sur le siá¨ge arriá¨re. Nous parlá¢mes de ce que nous fá®mes la veille, sur le chemin du retour, mais rien á  propos de l’incident des collants. Mon cÅ“ur battait la chamade et je gardais mes mains posées sur mes genoux gainés de nylon. J’étais si inquiet que Julie se penche et hurle soudain :  « Maman, Jamie porte des collants »! mais rien de tout ça n’arriva.

Je me précipitais vers ma chambre dá¨s notre arrivée. Ma sÅ“ur ne faisait pas attention á  moi et le garage est assez sombre durant la journée. J’entendis ma má¨re dire á  ma sÅ“ur qu’elle devait lui parler. Je rentrais dans ma chambre et je fermais ma porte. Je commençais á  réfléchir comment dire á  ma má¨re que je voulais arráªter l’expérience et je vis toutes ces boites de collants, éparpillées sur mon lit. MES COLLANTS ! Oui c’était bien les miens.

 « N’as tu pas envie de les essayer  »? me demandais-je á  moi-máªme. Je m’asseyais et commençais á  lire les emballages et regarder les images dessus. Toutes ces jolies jambes gainées de collants. Non je n’allais pas renoncer á  ça. C’était mon ráªve qui devenait réalité.

Des coups á  ma porte me ramená¨rent á  la réalité.  « Jamie  »? appela ma má¨re.

 « Rentre  »!

Ma má¨re sourit :  « Tu contemples tes nouveaux collants  »?

 « Yeah ! Je n’avais jamais vu autant d’emballages d’aussi prá¨s  ».

Ma má¨re s’assit prá¨s de moi.

 « J’ai parlé á  Julie et lui ai expliqué la situation. Je lui ai demandé de ne pas t’humilier. Elle était contrariée que tu ais pu porter ses dessous, dans le passé mais je lui ai expliqué que tu n’avais juste utilisé que les miens. C’est bien la vérité  »?

 « Oui  »!

 « Bien Ok. Pourquoi ne ranges tu pas tes collants dans ton armoire ? Tu peux déplacer quelques sous-váªtements et tes chaussettes dans l’armoire vide en bas, si tu as besoin de plus de place  ».

Ma má¨re me serra dans ses bras puis me laissa seul. Je retirais mes chaussures et mes chaussettes. La sensation de bouger mes orteils encollantés sur la moquette était merveilleuse et mes jambes étaient vraiment jolies. Je retirais tous mes collants de leurs emballages et les rangeait. Lorsque j’eus fini, sur mon lit, il y avait une pile d’emballages vides á  coté d’une pile de sous-váªtements et de chaussettes. J’essayais de lire mais j’avais du mal á  me concentrer tandis que mes jambes se frottaient l’une contre l’autre ou que mes mains les caressaient. Je me demandais comment les filles faisaient pour ne pas ainsi áªtre distraites, lorsqu’elles portaient des collants.

 « Jamie, c’est l’heure de venir á  table  »! appela ma má¨re.

Je pris une profonde inspiration et descendit vers la cuisine. Je ne pouvais pas éviter ma sÅ“ur pendant tout l’été et ma má¨re n’allait pas la laisser me ridiculiser. Ma sÅ“ur et moi avons de bonnes relations mais en tant que frá¨re et sÅ“ur il y avait toujours un rapport de force et j’étais en train de donner un gros avantage á  Julie.

Julie et ma má¨re étaient entrain de préparer des sandwichs. Les yeux de Julie me détaillá¨rent de la táªte aux pieds, alors que j’entrais dans la piá¨ce. Elle souriait ironiquement :  « Salut Jamie  »!

 « Salut grande sÅ“ur »!

 « He’s got legs  » ! fredonna Julie sur l’air de la chanson du spot publicitaire de Legg’s sheer energy

 « Julie ! s’écria ma má¨re, tu avais promis  »!

 « Désolé Jamie, tes jambes sont mignonnes en collants. Pratiquement autant que les miennes  ».

 « Ca suffit Julie  »! continua ma má¨re.

 « C’était pour áªtre sympa cette fois  »!

 « C’est bon maman, Merci Julie. Ca va  »!

Ceci brisa la glace et la conversation dévia sur d’autres sujets, grá¢ce á  ma má¨re.

 « Est-ce que je suis autorisée á  parler du changement d’habitudes vestimentaires de Jamie tant que je ne me moque pas de lui  »? demanda Julie

 « Tant que Jamie est aussi d’accord, oui  »!

 « D’accord Jamie ! puis-je te parler de tes collants  »?

 « Bien sur Julie  ».

 « Pourquoi aimes-tu en porter  »?

 « J’aime la sensation que me procure cette matiá¨re sur ma peau  ».

 « Oui c’est pas mal je trouve aussi. Mais je n’aimerais pas áªtre obligée de tout le temps en porter. Que vas-tu dire á  Mike et á  Todd  »?

 « Pour l’instant j’en sais rien. Je mettrai sá»rement un jean par dessus lorsqu’ils seront dans les parages. Quant á  toi, tu ne vas pas en parler á  tes copines, j’espá¨re  ».

 « Je pense qu’elles le remarqueront quand elles viendront mais je leur dirai d’áªtre gentilles avec toi. Et qui sait ? peut-áªtre qu’elles trouveront ça mignon  » dit Julie en souriant.

Je me sentais déjá  mieux. Apparemment Julie n’avait pas décidé de transformer ma vie en enfer durant l’été. Aprá¨s le repas, j’aidais Maman á  remplir le lave-vaisselle et je mis á  jouer á  l’ordinateur pendant quelques heures. J’en oubliais máªme que je portais des collants. Je dus arráªter car ma sÅ“ur voulait tchater avec ses copines. Je passais le reste de la journée á  me relaxer á  la maison. Mike et Todd étaient en vacances, donc pendant quelques semaines, je n’aurai pas á  me justifier auprá¨s de mes amis. Quand vint l’heure de se coucher, Maman monta avec moi dans ma chambre.

 « Ici  »! dit-elle en me tendant un sac de lavage.  « Mets tes collants sales ici quand tu t’en changes  ».

 « Suis-je supposé les garder pour dormir  »?

 « On a bien dit que tu dois en porter 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7. Tu t’habitueras ainsi á  en porter. Mets une de tes chemises de nuit. Ce sera plus confortable  ».

Je me déshabillais totalement, sauf mon collant, puis j’enfilais le long T-shirt bleu pastel qui me tomba jusqu’aux genoux. Je tournais et me retournais dans mon lit. Je lus un moment, puis tournais et me retournais encore. Je finis par m’endormir d’épuisement, me demandant comment allait áªtre la prochaine journée en collants.

Chapitre 3

Maman me réveilla le Dimanche matin et me demanda de me préparer pour aller á  la messe. Elle me tendit une paire de collants foncés, presque noirs, qu’elle venait de choisir dans mon tiroir, et me dit de les enfiler avant de mettre mon pantalon chic.  « Nous irons manger chez Mamie »! me dit-elle en quittant la piá¨ce. Je rangeais ma chemise de nuit sous mon oreiller et mettais la paire de collants que je venais d’enlever, dans le sac pour lavage de linge délicat, puis j’enfilais la paire de collant noirs. Ils n’étaient pas aussi opaques que je l’aurai cru. En fait, ils étaient totalement transparents, légá¨rement brillants et mes orteils étaient visibles á  travers la matiá¨re. N’importe qui, qui regarderait avec attention pourrait voir que ce n’étaient pas des chaussettes de garçon. Je n’avais jamais alors porté de collants á  culotte gainante mais j’en adorais la sensation confortable. Mon pantalon ne m’était jamais aussi bien allé á  la taille et la sensation procurée par la jambe du pantalon glissant sur le nylon du collant, était trá¨s sensuelle. Je me demandais alors comment se faisait-il que les filles ne portaient pas plus souvent de collants avec des pantalons. Je mettais ma chemise habillée, sans cravate avant de descendre prendre un petit déjeuner. Ma má¨re buvait un café et Julie était en retard comme á  son habitude.

 « As-tu bien dormi  »?

 « Je pense. A partir du moment oá¹ j’ai pu m’endormir  ».

 « Tu vas t’y habituer. Bientá´t, tu ne feras máªme plus attention que tu en portes  ».

 « Si tu le dis…  »

Ma má¨re sourit.  « Julie, appela-t’elle, j’ose espérer que tu es levée du lit  » !

Ma má¨re se dirigea vers la chambre de Julie tandis que je mangeais quelques céréales. Bientá´t nous fá»mes dans la voiture, Maman et Julie devant et moi á  l’arriá¨re. Tandis que nous nous dirigions vers l’église, je réalisais que nous étions tous les trois á  porter des collants.

Lorsque nous arrivá¢mes, Maman et Julie partirent chacune de leur coté pour papoter avec leurs copines, avant le début de l’office. Je me dirigeais vers l’entrée de l’allée centrale pour les attendre. C’est lá  que je vis Megan. Elle est dans ma classe á  l’école et c’est la plus jolie fille que je connaisse. J’ai un penchant pour elle depuis des années. Comme á  son habitude, elle était super-bien habillée, avec une robe bleue descendant á  ses genoux, des chaussures ouvertes á  talons et un collant transparent trá¨s fin. (Je remarque toujours quand une fille porte des collants. ) Elle me dit  « Salut  » ! puis s’éloigna. C’est vraiment sans espoir pour moi, avec les filles. Je restais dans l’embrasure de la porte. Je vis Julie discutant calmement avec Samantha, une de ses copines, lui chuchotant quelque chose á  l’oreille alors qu’elles me regardaient. Samantha ouvrait de grands yeux et souriait. Je n’avais plus aucun doute sur quoi elles étaient entrain de parler. Je regardais dans une autre direction, faisant semblant de m’intéresser aux moulures dans le bois.

 « Hé Jamie  » ! dit Samantha. Puis elle s’approcha contre mon oreille et chuchota :  « Tu portes des collants aujourd’hui  »?

 « Sam, soit sympa avec lui  » dit Julie

 «C’était juste une question  ».

 « La réponse est oui  » ! répondis-je.

 « Je peux voir  »? demanda Samantha

Heureusement, mes chaussures habillées ne me serraient pas trop. Je glissais mon pied droit hors de ma chaussure et agitais mes orteils.

 « Je porte aussi des collants. Ton secret est bien gardé avec moi  ».

 « C’est ce que Julie m’avait aussi dit  ».

 « Je ne pouvais pas cacher ça á  Samantha  », dit Julie

 « Je m’en serai aperçue de toutes façons. Comme ça c’est ok et tu n’auras pas á  chercher á  te cacher lorsque je viendrai chez toi  ».

 « Tu ne vas pas le répéter á  quelqu’un d’autre  »?

 « Non promis ! rétorqua Samantha, mais je ne peux pas parler au nom de Julie  ».

 « Il va falloir que je mette mes amies au courant Jamie  ».

 « T’inquiá¨te pas. Beaucoup de filles trouveront ça cool  » m’assura Samantha.

Ma má¨re arriva et nous nous dirigeá¢mes vers les bancs, s’asseoir avec ma grand-má¨re. Samantha et sa famille étaient assis de l’autre coté de l’allée, un rang en arriá¨re. Lorsque á  un moment je la regardais, durant la messe, elle me sourit et me fit un clin d’Å“il. Sam était une gentille fille mais elle ne s’était jamais trop intéressée á  moi. Je remarquais d’autres femmes et d’autres filles en jupes et collants et je me sentis trá¨s á  l’aise dans les miens. Je me demandais combien de filles seraient au courant, á  la fin de l’été, si Samantha et Julie étaient si bavardes.

J’étais sur le siá¨ge arriá¨re, sur le chemin du retour, avec ma grand-má¨re á  coté de moi.

 « Maman, Julie l’a dit á  Samantha avant la messe  ».

 « Elle lui a dit quoi Chéri  »?

 « Que je portais des collants  ».

 « Maman, je ne peux pas cacher ça á  mes amies. Mais elle a bien réagi  ».

 « Elle m’a taquiné  »!

 « Bien, vous deux taisez-vous ! Les amies de Julie doivent le savoir, que cela te plaise ou non  ».

Julie se retourna sur son siá¨ge pour me sourire ironiquement

 « Est-ce que Mamie est au courant  »?

 « Bien sur ! et elle pense que c’est une bonne idée  ».

 « Mamie pense que Jamie doit porter des collants pendant tout l’été  »?

 « Bien sur ! L’idée ne vient pas que de moi  ».

J’étais abasourdi. Máªme ma grand-má¨re était au courant. C’était sá»rement ma faute. Ma main allait et venait de bas en haut, sur ma cuisse et je sentais mon pantalon glisser sur mon collant. J’adorais ça.

Quand nous arrivá¢mes, ma grand-má¨re alla dans la cuisine, pour faire chauffer des légumes et laver de la salade. Nous nous déchaussá¢mes tous á  l’entrée. N’importe qui voyant mes orteils pouvait voir que mes collants noirs étaient beaucoup plus transparents que ne l’auraient été des chaussettes. Je m’étalais sur le canapé et me plongeais dans la lecture d’un  « National Géographics  » jusqu’á  ce que l’on passe á  table. Ma grand-má¨re se comportait normalement avec moi. Aucune allusion á  mes collants jusqu’au moment de manger le gá¢teau allemand au chocolat.

 « Alors Jamie ! Ta má¨re m’a dit que tu allais porter des collants fins pendant tout l’été  »?

Je remarquais que Julie mettait sa main devant sa bouche pour ne pas se mettre á  ricaner. Mamie et Maman me regardaient en souriant.

 « Oui j’ai pensé que c’était une bonne alternative á  la punition  ».

Ma grand-má¨re approuva de la táªte.

 « Jamie, enchaá®na ma má¨re, puisque Julie va travailler tous les jours au centre commercial et que je serai au bureau, nous avons pensé que ce serait mieux pour toi que tu restes avec Mamie durant la journée  ».

J’avais attendu l’été avec impatience depuis le printemps. J’aurais eu la maison rien que pour moi, tous les jours.

 « Vraiment  »? demandais-je

 « Oui vraiment  »! dit ma má¨re.  « Je t’emmá¨nerai le matin en partant au travail, et te récupá¨rerai le soir en rentrant  ».

 « D’accord  »! Et je continuais á  manger mon gá¢teau, espérant que la conversation dévie vers un autre sujet ne m’impliquant pas. Apparemment, ma má¨re ne me faisait plus assez confiance pour me laisser tout seul á  la maison, dorénavant. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mais tous les jours avec ma grand-má¨re…Elle n’avait máªme pas un ordinateur. Je prévoyais que j’aurai fini de lire la collection complá¨te des  « National géographics  » en une semaine. Et qu’allait-il arriver si elle sortait faire des courses ou allait á  un rendez-vous chez le médecin ?

Le reste de la visite se passa sans rien de particulier. Ma grand-má¨re m’enlaça et me dit qu’elle me reverrait le lendemain, tandis que nous partions. J’essayais de paraá®tre enthousiaste. J’aime vraiment ma grand-má¨re, mais cela se voyait trop que je me forçais á  avoir l’air content.

Une fois arrivés á  la maison, je me changeais et me mettait en short et T-shirt avec un collant chair á  effet bronzant. Ma má¨re ma sÅ“ur et moi-máªme passá¢mes l’aprá¨s-midi á  nettoyer les placards de la cuisine, chose que nous faisons á  peu prá¨s tous les 3 mois, ma má¨re étant une sorte de malade de la propreté.

 « Tu t’attendais á  un été en compagnie de Mamie  »? me demanda Julie

 « J’ai peur de m’ennuyer un peu mais je pense que ça ira  ».

 « Pas de siestes ou de jeux á  l’ordinateur, oh dur ! dur  »!

Je secouais la táªte affirmativement :

 « Au fait, je suis désolée que Samantha t’ait taquiné. Je ne pense pas qu’elle l’ai fait méchamment  ».

 « Tant que cela ne devient pas une habitude. A qui d’autre vas-tu le dire  »?

 « Crystal et Amy doivent le savoir. Et toi, á  qui vas-tu le dire  »?

 « Je n’ai prévu de le dire á  personne  ».

 « Tu vas vivre au fond d’une cave, pendant tout l’été  »?

 « Voilá  comment je vois les choses : Porter des collants fins, ce n’est pas désagréable du tout. En ce moment, ils me donnent des sensations agréables mais je les oublie au bout d’un moment. C’est ce qui va arriver á  ma réputation qui m’inquiá¨te  ».

Julie pouffa et dit :  « T’en fais pas, je suis sure que tout ira bien. Tu as de trá¨s jolies jambes maintenant  ».

Chapitre 4

Tá´t le Lundi matin, j’étais dans la voiture avec ma má¨re, sur le chemin de chez ma grand-má¨re. Ma má¨re était habillée pour aller travailler á  son bureau : robe, hauts talons, et collant noir ultra-fin, tandis que moi, j’étais habillé pour passer la journée avec ma grand-má¨re : T-shirt, collant  « teint de soleil  », chaussettes et baskets. La nuit d’avant, je m’étais á  nouveau rasé les jambes et elles étaient divinement soyeuses dans le nylon fin. Je commençais á  aimer et á  apprécier ce nouveau look pour mes jambes. Máªme si juste mes genoux et mes tibias étaient visibles, je me surprenais moi-máªme á  m’admirer les jambes. Ma má¨re le remarqua également.

 « Tu aimes l’apparence de tes jambes mon chéri  »?

 « Euh ! oui  »! Je me concentrais alors sur les maisons et la route.

Ma má¨re me susurra :  « Elles sont trá¨s jolies. Je pense que beaucoup de femmes en seraient trá¨s jalouses. Tu portes des Sheer Energy  »?

 « Euh oui, enfin je crois  ».

 « Je pense aussi. Le micro massage t’aidera á  garder tes jambes en bonne santé  ».

Ma má¨re se gara dans l’allée de ma grand-má¨re et me laissa descendre.

 « Je te récupérerai un petit peu aprá¨s 17 heures. Bonne journée  »!

Je me dirigeais vers la porte d’entrée, mon sac en bandouliá¨re sur mon épaule. J’allais pas mal lire de livres je crois, cet été. Aprá¨s tout, ce n’était pas si mal. Mamie faisait d’excellents cookies au chocolat, et une cure de sandwiches au beurre de cacahuá¨tes, je n’allais pas m’en plaindre. Ma grand-má¨re m’étreignit et m’accompagna vers le séjour.

 « Mets-toi á  l’aise. Je discute un peu au téléphone avec Gladys  ». Je retirai mes chaussures et mes chaussettes et les laissais á  l’entrée et m’allongeais sur le canapé pour me plonger dans un journal de jeux vidéos. Quand ma grand-má¨re est au téléphone,  « un peu  » veut dire au moins une heure, surtout si elle parle avec des amis ou des membres de la famille. Tandis que je lisais, je frottais mes pieds entre eux et aussi mes jambes l’une contre l’autre. C’était une habitude que j’avais prise, mais la sensation du frottement du nylon fin sur lui-máªme, était sublime. Venant de la salle á  manger, j’entendais des bribes de conversation, auxquelles je ne práªtais pas attention jusqu’á  ce que j’entende mon prénom.

 « Oui, Jamie reste ici avec moi la journée pendant que sa má¨re est au travail…. Oui je pense aussi. Pendant tout l’été…Non j’ai toujours quelqu’un avec moi tout le temps. C’est pendant quelques temps, jusqu’á  ce que j’ai quelqu’un pour m’accompagner…Je suis sure qu’il s’y habituera trá¨s vite…. Vraiment moitié prix Mercredi ? Il faut que j’appelle Cheryl et que je change mon rendez-vous…. Oui je lui ferai savoir que le renseignement vient de toi  ».

La conversation se termina sur quelque chose qui me turlupinait. Je me demandais quel était ce rendez-vous de mercredi. Je réalisais que je n’avais aucune idée á  quoi ma grand-má¨re s’occupait durant ses journées. Mais oá¹ allions nous bien pouvoir aller ? Je me rassurais moi-máªme. Ca n’était pas comme si nous allions rencontrer des gens de mon école, mais juste d’autres personnes á¢gées. Ma grand-má¨re revint dans le séjour et s’installa dans un fauteuil réglable pour faire du crochet.

 « Je pense que nous pourrions faire quelques cookies cet aprá¨s-midi. Ca te plairait  »?

 « Yeah ! J’adore les cookies »! Ma grand-má¨re me parlait toujours comme si j’avais au moins trois ans de moins. Peut-áªtre que ceci changerait d’ici la fin de l’été. D’ici lá  nous aurions appris á  mieux nous connaá®tre.

 « Je comprendrais que tu n’ai pas envie de parler de ça, mais quelles sensations éprouves-tu á  porter des collants  »?

Je posais mon magazine et me redressais. Je décidais que l’honnáªteté serait la meilleure des réponses :  « Réellement ça dépend des moments. La plupart du temps, j’adore les porter, c’est tellement doux et si douillet. Parfois aussi, j’oublie que j’en porte. Puis il y a aussi des moments oá¹ je déteste les porter. Je suis tellement inquiet que les gens le remarquent et se moquent de moi. Vraiment je ne sais quoi penser  ».

 « Je pense que la plupart des gens ne font pas attention á  ce que tu portes. Ce qui est important c’est que tu ais confiance en toi. Les gens valables le constateront et tu seras respecté  ».

 « Je sais mais Julie en a parlé á  certaines de ses amies  ».

 « Ont-elles été méchantes envers toi  »?

 « Non ! pas vraiment. Juste un peu moqueuses  ».

 « Pour elles, ce sera bientá´t de l’histoire ancienne. Mais c’est mieux de faire face á  tes peurs  ».

 « Et toi, tu aimes porter des collants »? Je n’avais jamais práªté attention si j’avais déjá  vu ma grand-má¨re sans en porter.

Ma grand-má¨re sourit :  « A mon age, je n’ai pas vraiment le choix. Je dois porter des collants de maintien pour favoriser ma circulation  »

 « Maman m’a dit ce matin qu’ils étaient bénéfiques pour mes jambes  ».

 « Oui ils le sont certainement s’ils te donnent un trá¨s léger maintien  ». Ma grand-má¨re se leva et se dirigea vers la cuisine.

 « Il vaut mieux que je m’assure que nous avons tout ce qu’il nous faut pour ces cookies  ».

Les grand-má¨res, et en l’occurrence, la mienne, avaient toujours l’art de vous rassurer á  propos de tout.

 « Jamie, appella-t’elle depuis la cuisine, tu ferais mieux de mettre tes chaussures, nous n’avons plus de patates ni de noisettes  ».

Nous allions aller faire des courses. J’étais sur le point d’aller á  l’épicerie, en portant un short et des collants fins.

Je suggérais : « Je peux juste rester ici  »!

 « Non, nous rapporterons aussi quelques commissions pour la semaine. Tu pourras m’aider  ».

Vingt minutes plus tard, je suivais ma grand-má¨re dans les allées de la supérette du quartier. J’avais mis le plus lourd dans le chariot et l’aidais á  attraper les articles en hauteur. J’étais persuadé que tout le monde faisait attention á  mes collants, mais fort heureusement, personne ne me remarqua. Le reste de la journée se passa sans problá¨me. Le Mardi fut pareil. Je lisais mes livres et mes magazines et discutais avec ma grand-má¨re. Je dis á  ma sÅ“ur et á  ma má¨re que ce n’était pas si mal de passer autant de temps avec ma grand-má¨re. Quant á  porter des collants, je m’y habituais de plus en plus et appréciais de plus en plus la sensation du nylon fin sur ma peau.

Le mercredi commença comme le lundi et le mardi. Ma má¨re me déposa et je m’installais dans le canapé. Trente minutes plus tard, ma grand-má¨re m’annonça que nous sortions :  « J’ai un rendez-vous au salon de coiffure de Cheryl ce matin. Les permanentes sont á  moitié prix aujourd’hui  ». Cheryl était la fille de Gladys. Je remis mes chaussures et mes chaussettes et glissais quelques magazines sous mon bras. Je m’imaginais qu’il n’y aurait que des magazines de coiffure et des magazines féminins. Je me tenais debout derriá¨re ma grand-má¨re tandis que la réceptionniste prenait son nom.

 « Prenez un siá¨ge Madame Clark. Suzie va s’occuper de vous dans 5 minutes  ».

La réceptionniste me sourit alors dá¨s que ma grand-má¨re se retourna pour chercher un siá¨ge

 « Et quel est votre nom  »? me demanda la fille.

 « Euh non, je suis juste lá  pour accompagner ma grand-má¨re  ».

 « C’est Jamie. Jamie Stewart  » ! lança ma grand-má¨re

 « Ah oui ! vous avez rendez-vous pour des soins manucures et pédicures. Lisa va bientá´t s’occuper de vous  ».

 « Quoi »? Pendant un instant je restais lá , comme paralysé, regardant báªtement la réceptionniste. Elle me sourit á  nouveau :  « Prenez un siá¨ge. Lisa n’est pas encore tout á  fait disponible pour vous  ».

 « Par ici Jamie  » Ma grand-má¨re m’invita á  m’asseoir sur un siá¨ge á  coté d’elle.

Je m’assis donc, encore incrédule.

 « Il y a une promotion aujourd’hui et ta má¨re et moi avons pensé que des soins manucures et pédicures te seraient bénéfiques  ».

 « Pourquoi  »?

 « Apprécie et c’est tout  » dit ma grand-má¨re, puis elle chuchota :  « Tu auras moins de risques de faire filer tes collants, quand elles se seront occupé de toi  ».

Je fixais le sol. Il y avait deux autres dames qui attendaient mais je n’osais pas croiser leur regard. Aprá¨s quelques minutes, Lisa arriva et demanda Jamie. Ma grand-má¨re sourit et me dit d’y aller. Lisa me sourit et me guida vers son poste de travail et m’invita á  m’y asseoir en regardant mes mains.

 « Avez vous déjá  fait des soins manucures  »?

 « Non ! répondis-je. Je ne savais máªme pas que j’allais en avoir  ».

 « Ne vous inquiétez pas. Vos ongles vous remercieront quand j’aurais fini. C’est un prix imbattable aujourd’hui  ».

Je me contractais au moment oá¹ elle commença á  travailler sur ma main ». Ne vous inquiétez pas, dit-elle, je vous promet de ne pas vous couper avec le ciseau á  ongles. Détendez-vous  ».

Aprá¨s que je me sois calmé, je réalisais que ce n’était pas désagréable d’avoir une jolie femme me tenant la main. Lisa avait des cheveux foncés tombant jusqu’aux épaules. Elle me souriait de temps en temps et me posait des questions á  propos de l’école et de ce que j’avais envie de faire cet été. Je remarquais ma grand-má¨re installée dans un fauteuil, entrain de se faire faire sa permanente.

 « okay, dit Lisa, aprá¨s qu’elle eut terminé ma main gauche, essayons un vernis clair  ».

 « Je n’ai pas besoin de vernis  ».

 « C’est invisible, répondit-elle, et ça fortifiera vos ongles  ».

Je la regardais entrain de m’appliquer le vernis sur les ongles, qui avaient été soigneusement coupés et limés

 « Hé ! salut Jamie.  » Je levais les yeux et vis Nikki, une fille de ma classe, prenant un siá¨ge prá¨s de moi. Nous allions á  l’école ensemble depuis la 6á¨me, donc on se connaissait bien et nous parlions de temps en temps, spécialement lorsqu’elle avait besoin d’un petit coup de main en sciences ou en mathématiques, mais nous n’étions pas non plus des amis proches.

 « Tes ongles sont faits  »? demanda-t’elle.

 « Juste un soin manucure, répondis-je. C’est la premiá¨re fois  ».

Je remarquais que Lisa souriait pendant qu’elle travaillait. La styliste de Nikki commença á  lui nettoyer les ongles de son vernis rouge.

 « Ne te méprends pas sur ce que je veux dire, dit Nikki, Beaucoup de garçons devraient aussi le faire. La plupart des garçons ont des mains si laides  ».

J’étais certain d’áªtre le seul garçon de ma classe, á  faire des soins manucures. Heureusement, Nikki commença á  bavarder avec sa styliste et ne s’occupa plus de moi.

 « Okay »! dit Lisa, lorsqu’elle eut fini ma main droite.  « C’est pas plus joli maintenant  »?

Je devais admettre que son travail avait été efficace, tandis que mes mains avaient l’air plus féminines et que mes ongles brillaient á  la lumiá¨re.

 « Fais moi voir  » demanda Nikki. Sa styliste lui appliquait un vernis d’un rouge plus sombre. Elle avait toujours eu de jolies mains.

Je levais mes mains pour les lui montrer.  « Trá¨s jolies, Jamie  »!

 « Merci  »! rétorquais-je.

 « C’est l’heure de vos soins pédicures, dit Lisa. Vous devez enlever vos chaussures et vos chaussettes  ».

 « Ne pourrions nous pas reporter les soins pédicures á  un autre moment  »?

 « Votre grand-má¨re est loin d’avoir fini, Jamie  ».

Je vis ma grand-má¨re dans un fauteuil, avec un espá¨ce de sac lui recouvrant les cheveux.

 « Mais vous portez des collants  »? demanda Lisa

 « Euh ! oui »! dis-je

 « Oh je vois. Il y a un vestiaire derriá¨re. Vous pouvez y aller pour vous changer  ».

 « Okay, merci  »! Tandis que je partais vers le fond, je remarquais que Nikki me regardais avec un large sourire. Je sentis son regard pendant tout le temps que j’allais vers le vestiaire. Aprá¨s m’áªtre changé, je revins pieds nus, portant mes chaussures á  la main, dans lesquelles j’avais enfoncé mes chaussettes et mes collants. Nikki me regardais toujours avec un sourire narquois, mais je feignais de l’ignorer.

 « Depuis quand tu portes des collants  » ? me demanda Nikki

Je n’avais aucun moyen d’éviter la conversation, donc je décidais de répondre par des phrases les plus courtes possibles. Et j’évitais de croiser son regard.

 « Cet été  »! répondis-je, tout en gardant mes yeux fixés sur le travail qu’accomplissait Lisa, sur mes ongles d’orteils.

 « Tu portes des bas ou des collants  »?

 « Uniquement des collants  »! Je n’en revenais pas d’utiliser ce mot devant elle.

 « Beaucoup d’hommes portent des collants pour maintenir leurs jambes  » ajouta Lisa. Puis elle continua son travail.

 « Oui, je présume que les collants de maintien peuvent aussi faire du bien aux garçons. C’est ceux lá  que tu portes Jamie  »?

 « Oui, un truc comme ça  » !

Heureusement la styliste de Nikki avait terminé ses soins manucures et Nikki se leva et s’en alla.

 « A plus tard Jamie  »! dit-elle

Je lui dit aussi au revoir et elle s’en alla.

 « C’est une amie á  vous  »? demanda Lisa

 « Elle est dans ma classe, á  l’école  ».

Elle va en parler á  tous ceux qu’elle connaá®t, pensais-je, peut-áªtre que je ferai mieux de l’appeler et lui demander de n’en parler á  personne. Peut-áªtre que je vais áªtre sur sa liste noire. Eh merde ! Pourquoi a-t’il fallu que Nikki vienne aujourd’hui ? Aprá¨s tout, peut-áªtre que personne ne la croira ? Etait-elle copine avec Megan ? Impossible de m’en souvenir.

 « Aimeriez vous un vernis transparent ou bien un peu coloré pour vos ongles des pieds  »?

 « Transparent  »! répondis-je fermement

Chapitre 5

 « Jamie, je pense que tu as fait de la peine á  Mamie  ».

Maman et moi étions assis dans la voiture, á  l’extérieur de la maison. Je n’avais plus adressé la parole á  ma grand-má¨re depuis que nous étions partis du salon. Je lui dis que j’avais eu horreur de subir des soins manucures et pédicures et que je ne voulais jamais revenir dans ce salon. On aurait dit un petit garçon faisant un caprice.

 « Je suis désolé mais ce n’était pas drá´le de m’emmener lá -bas sans me dire ce qu’on allait me faire  ».

 « Elle voulait te faire une surprise  ».

 « Ca c’est sur, elle me l’a faite  ».

 « Elle pensait que tu aurais aimé. Pourquoi simplement n’as-tu pas dit non  »?

 « Je sais pas  ».

 « Je veux que tu lui dises que tu es désolé, demain  ».

 « Okay. Tu penses que j’aurais pu apprécier  »?

 « Je pense que tu aurais pu, mais je vois que tu n’as pas apprécié. Tu as été agréable envers la styliste, j’espá¨re  »?

 « Bien sur ! Elle a été sympa pour tout  ».

 « Tes ongles sont jolis maintenant. Trá¨s propres et réguliers  ».

Je devais bien l’admettre.  « Je pense que les soins pédicures étaient de trop et Nikki s’est pointée et s’est assise á  coté de moi. Elle sait que je mets des collants maintenant  ».

 « Ah ! Je vois ! Il n’y a rien que tu puisses faire sur ce que Nikki sait dorénavant, mais il n’a aucune raison d’áªtre méchant envers moi ou envers ta grand-má¨re. Je lui parlerai  ».

 « A Nikki  »?

 « Non, á  ta grand-má¨re. Ne t’inquiá¨te pas á  propos de Nikki. Elle trouvera sá»rement bientá´t un autre sujet de conversation  ».

Je boudais jusqu’au dá®ner et évitais de parler, sauf le strict nécessaire. J’essayais d’imaginer á  qui Nikki allait en parler. Peut-áªtre que les gens auraient oublié á  la fin de l’été. Mais voulais-je vraiment arráªter de porter des collants á  la fin de l’été. Máªme aprá¨s quelques jours, c’était dur de m’imaginer sans sentir la sublime caresse du nylon fin sur mes jambes. Il faisait partie de moi maintenant, partie de mon quotidien. J’étais assis sur le canapé, dans le séjour, entrain de pleurer sur mon sort, lorsque retentit la sonnette de la porte d’entrée. J’entendis ma sÅ“ur dire que c’était pour elle. Je pensais tout d’abord á  me précipiter vers ma chambre mais j’étais trop anéanti pour práªter attention á  ce qui pouvait m’arriver. Un instant plus tard, Julie et sa copine Samantha, rentraient dans le séjour.

 « Salut Jamie  » ! dit Samantha. Elle se montrait un peu plus amicale qu’elle ne l’était d’habitude. Elle portait une jupe courte avec des chaussures plates ouvertes au bout et un collant beige. Elle s’étala á  l’autre bout du canapé.

 « Tu portes tes collants ? J’ai décidé d’en mettre aussi en ton honneur  ». Elle fit glisser son pied en dehors de sa chaussure et tendit sa jambe, me mettant devant les yeux, ses orteils gainés de la pointe renforcée de ses collants.

 « Oui je porte un collant moi aussi  ».

 « Hé Julie ! Pourquoi ne portes-tu pas de collants toi  »?

 « Je n’ai pas á  en porter ? Pourquoi le devrais-je  »?

 « Va en enfiler une paire. Tu ne voudrais pas faire exception á  nous deux, quand máªme  »?

Julie quitta la piá¨ce.

 « Qu’est-ce qui te contrarie Jamie ? Tu as l’air malheureux  ».

Je lui racontais l’incident du salon de coiffure. Samantha sembla trouver ça amusant.

 « Fais voir tes ongles ! et tes orteils  »! dit Samantha en riant.

 « Maintenant, n’aimerais-tu pas avoir de la couleur sur tes ongles d’orteils ? Du rouge, ça ferait joli avec tes collants  ».

 « Non ! Et je ne veux aucune couleur sur mes doigts non plus. Nikki va en parler á  tout le monde  ».

 « Et alors  »!

Julie revint dans la piá¨ce, les jambes gainées d’un collant noir ultra-fin, sous son short. Elle s’allongea dans le relax face au canapé.

 « Jolies jambes Julie, bonne idée le noir, ça contraste avec la couleur des jambes de ton frá¨re et celle des miennes  » ! lui fit remarquer Samantha.

 « Que veux tu dire par : et alors ! Ma réputation est ruinée maintenant  ».

 « Personne ne va y faire attention. Au début peut-áªtre, certains vont se moquer de toi, mais ils se fatigueront aprá¨s un petit moment. Tu sais Jamie, il faut voir le bon coté des choses. Ca fait ressortir ta personnalité. Maintenant tu as un coté différent et ça te rend intéressant. Ca fait de toi, quelqu’un d’unique. Qu’en penses-tu Julie  »?

 « Il est toujours pareil pour moi  ».

 « Julie n’est peut-áªtre pas bien placée pour en juger mais fais moi confiance, ça te rend définitivement plus intéressant  ».

Julie et Samantha commencá¨rent á  parler de leurs copines et des garçons, alors je partis á  l’ordinateur pour une nouvelle session de jeux de rá´les. Je ne mis pas longtemps á  aller au lit, ce soir lá  quand je réalisais qu’elle ne m’avaient pas expulsé de la piá¨ce, lorsqu’elles avaient commencé á  discuter. D’habitude elles partaient ailleurs ou me demandaient de partir. Et Samantha ne m’avait jamais autant parlé auparavant. Le matin suivant, ma má¨re me rappela de m’excuser auprá¨s de ma grand-má¨re. J’essayais d’expliquer á  ma grand-má¨re pourquoi j’étais si fá¢ché, la veille. Elle se montra gentille et me dit qu’elle me comprenait. Elle me fit aussi remarquer combien mes ongles étaient propres et réguliers. Je passais la matinée á  lire un roman d’héroíc-fantasy. J’allais aller m’acheter plus de livres ou allais devoir passer plus de temps á  la librairie.

Aprá¨s le repas, je retournais vers le canapé quand j’entendis ma grand-má¨re dire :

 « Tu as une maille filée Jamie  ».

 « Quoi  »?

 « Tu as une maille qui file á  ton collant. Regarde á  l’arriá¨re de ta jambe  ».

En effet une maille était entrain de filer et remontait de mon talon jusqu’á  l’arriá¨re de mon genou

 « Tu as une paire de rechange ? Cette maille n’est pas jolie á  voir  ».

 « Non, je n’ai pas pensé á  emmener une paire de rechange  ».

 « Tu devrais toujours avoir une paire de rechange. Bien, il n’y a plus qu’á  aller faire un saut au magasin  ».

Nous fá»mes bientá´t au péage du parking du supermarché du coin, attendant que les quelques voitures passent pour traverser vers l’entrée du magasin. J’avais mis mes chaussettes blanches longues, espérant ainsi cacher au maximum, mon collant filant derriá¨re ma jambe. Je sais j’avais l’air ridicule mais je priais que personne n’y fasse attention. Soudain, ma grand-má¨re me saisit par le poignet et me fit traverser la chaussée, vers l’entrée du magasin. Je ne me souvenais pas que quelqu’un m’ait déjá  pris la main pour m’aider á  traverser la rue.

 « Pourquoi fais-tu ça  »?

 « Oh désolée Jamie, je voulais que l’on se dépáªche et tu ne semblais pas faire trop attention  ».

Je suivis ma grand-má¨re au rayon des bas et collants. Elle me demanda quel couleur et quelle taille je voulais qu’elle m’achá¨te et me prit neuf paires. Heureusement il n’y avait personne dans le rayon.

 « Un pour te changer et huit paires de rechange chez moi  » me dit-elle en me tendant les paires de collants emballées.

 « Merci  »!

Je pensais que nous allions repartir lorsque ma grand-má¨re se dirigea vers le rayon chaussures.

 « Super ! me dis-je. Maintenant je dois me balader dans ce magasin stupide, en tenant des paires de collants neufs, tandis qu’elle essaye des chaussures  ». Mais plutá´t que d’aller au rayon chaussures de femmes, elle s’arráªta au rayon pantoufles.

 « Assieds-toi et enlá¨ve une de tes chaussures  »!

 « Pourquoi ?Je ne veux pas de pantoufles  ».

 « Tu n’en veux peut-áªtre pas, mais je pense que tu en as besoin. Si tu ne veux pas, tu vas souvent filer tes collants  ».

Je ne les avais pas vues en arrivant mais il y avait deux adolescentes, trois allées plus loin, regardant un ensemble de sandales sur un présentoir. Maintenant, elles nous regardaient ouvertement. Ma grand-má¨re me tendit une paire de pantoufles en rose foncé. Elle remarqua les filles et leur sourit.

 « Essayes celles lá . Je pense qu’elles sont á  ta taille. Allez Jamie, á´tes ta chaussure  »..

Lentement je défis les lacets de ma chaussure et je la retirai. Les filles faisaient semblant de regarder les sandales mais continuaient á  jeter des coups d’Å“il dans ma direction.

 « Tu peux aussi enlever ta chaussette. C’est normal d’essayer la pantoufle rien qu’avec tes collants  »

Les deux filles mirent simultanément leurs mains devant leurs bouches pour se retenir de rire. J’enlevais ma chaussette et glissais mon pied gainé de nylon dans la pantoufle.

 « C’est un peu juste  » ! dis-je.

Ma grand-má¨re alla en chercher une autre paire dans le máªme style. Cette fois, elles m’allaient.

 « Lá¨ve-toi et fais quelques pas  ».

Je fis quelques pas dans l’allée en baissant les yeux. Alors que je m’asseyais, je remarquais les deux filles sur le point d’éclater de rire.

 « Bien ! Nous en prenons deux paires, dit ma grand-má¨re, une pour la maison et une pour chez toi. Je suis sure que ta má¨re trouvera que c’est une bonne idée  ».

Je remettais ma chaussette et ma chaussure et me dépáªchais á  suivre ma grand-má¨re qui portait les pantoufles.

 « Hé  »! Ma grand-má¨re et moi, nous retourná¨rent ensemble vers la voix féminine.

 « Est-ce que toutes ces paires de collants sont pour toi  »?

C’était une des deux adolescentes qui nous regardaient. Elle me prit les neuf paires de collants des mains.

 « Ces pantoufles iront trá¨s bien avec tes collants  ».

L’autre fille nous laissa et s’en alla en s’esclaffant dans une des allées.

 « Merci »! dit ma grand-má¨re.  « Tu devrais toujours prendre le meilleur coté des choses, Jamie  ».

Je pouvais, sans me cacher, regarder la fille dans les yeux. Elle portait un T-shirt avec un short en jean moulant et de longues jambes bronzées et gainées de nylon chair, se terminant par des sandales á  laniá¨res, plates. C’était le genre de fille que j’aurais du essayer d’impressionner, mais au lieu de ça j’essayais des pantoufles de filles et montrais ostensiblement mes collants. Comme je récupérais mes collants de ses mains, elle me sourit et me fit un clin d’Å“il.

 « Merci  »! bredouillais-je.

 « Je m’appele Elisabeth. Et toi tu t’appeles comment  »?

 « Jamie  »!

 « 482-6319. Appele-moi un de ces jours, Okay  »?

Elle se retourna et rattrapa son amie. Une nouvelle série de rires retentit.

Surpris, je suivis ma grand-má¨re machinalement. Cette fille m’avait-elle réellement demandé de l’appeler ?. Je continuais á  répéter son numéro dans ma táªte. Elisabeth 482-6319… Elisabeth 482-6319…

 « Bien ! c’est sá»rement une jeune fille mignonne et correcte  » dit ma grand-má¨re, tandis que nous faisions la queue á  la caisse.  « Vas-tu la rappeler  »?

 « Tu as un papier et un crayon  »?

Elle me tendit un petit bloc-notes de la taille d’une carte de crédit, et un crayon. C’est merveilleux ce que peux receler le sac á  main d’une femme. Je notais le nom et le numéro d’Elizabeth puis j’arrachais la page et la glissais dans ma poche.

Chapitre 6

 « Jamie  » dit ma má¨re alors que je m’avançais vers la table pour diner,  « Tu devrais mettre tes pantoufles, sinon tu vas faire filer tes collants et les collants c’est cher et ça pousse pas sur les arbres  » !

Julie sourit, essayant de se retenir de rire.

 « Peut-áªtre que tu devrais aussi porter des pantoufles Julie  » ! fit remarquer ma má¨re.

 « Mais je ne porte pas de collants  » !

 « Peut-áªtre que tu devrais. J’ai remarqué que tu n’en portais pas au travail aujourd’hui. Je veux qu’á  partir de maintenant, tu mettes des collants quand tu es á  ton travail. Tu as besoin d’apprendre á  avoir un look plus professionnel  ».

 « Maman  »!

 « Je suis sérieuse Julie  » !

C’était maintenant á  mon tour de sourire. Quand ma má¨re disait :  « Tu devrais faire ça  », c’était plutá´t un ordre qu’une suggestion. Je revins quelques instants plus tard, portant mes pantoufles roses. J’étais déjá  sur mon nuage, pensant á  la fille que j’avais rencontré au supermarché. Devais-je l’appeler aujourd’hui ou attendre jusqu’au lendemain ?

Ma sÅ“ur et ma má¨re discutá¨rent pendant le repas, mais je n’entendis rien de ce qu’elles racontaient. J’étais trop absorbé á  ráªver á  Elisabeth. Ca ne m’était jamais arrivé auparavant : une fille m’avait manifesté de l’intéráªt sans vouloir que je l’aide pour ses devoirs. Aprá¨s le repas, je m’étalais sur le canapé pour réfléchir á  mes possibilités avec Elisabeth. A mesure que que j’envisageais la possibilité d’aller plus loin, l’euphorie commença á  baisser et le doute s’installa. Qu’allais-je lui dire si je l’appelais ? Et si tout ça n’avait été qu’une plaisanterie ? Et si elle m’avait donné un faux numéro ? Julie se posa sur une chaise á  l’opposé de moi avec un de ses magazines de mode pour teen-agers.

 « Julie, commençais-je, puis-je avoir ton avis sur quelque chose  »?

Elle gratta son nez et me regarda par dessus son magazine.  « Ca n’a rien á  voir avec tes collants encore  »?

 « Non, dis-je, c’est sérieux ». Puis, je lui parlais de ma rencontre avec Elisabeth.

Julie me regarda, bouche-bée :  « Une fille t’a donné son n ° de téléphone ? Woaw, et tu vas l’appeler  »?

 « Je pense que oui  »!

 « Tu penses que oui ? Jamie c’est la meilleure chose qui te soit arrivée. Comment pourrais-tu ne pas l’appeler  »?

 « Je ne vais pas savoir quoi lui dire  ».

 « Demande-lui de sortir avec elle  ».

 « A qui veux-tu demander de sortir  »? demanda ma má¨re au moment oá¹ Julie et moi étions entrain de discuter

Je parlais de mon histoire avec Elisabeth et ma má¨re était aussi captivée que Julie mais moins enthousiaste. Je présume que Julie a du mal á  m’imaginer en autre chose qu’un obsédé.

 « Je ne pense pas que tu doives pour l’instant lui proposer un rendez-vous amoureux. Pourquoi n’essayerais- tu pas de mieux la connaá®tre avant  »?

 « Puis-je utiliser le téléphone  »?

 « Prends celui de la cuisine  ».

J’étais quelque part soulagé de ne pas pouvoir déjá  lui proposer un rendez-vous amoureux. Si l’affaire tournait court, je pouvais alors dire honnáªtement que c’était á  cause de ma má¨re plutá´t que de m’avouer que j’étais pétrifié. Je composais le numéro en ayant les doigts qui tremblaient. J’avais posé le papier sur la table juste á  coté, tellement mes mains tremblaient. Je n’aurais pas pu lire le numéro autrement. J’attendis plusieurs sonneries et juste au moment oá¹ j’allais raccrocher, si une voix ne m’avait pas répondu.

 « Allá´  »? dit une dame á¢gée

 « Euh ! …oui…allá´… Pourrais-je parler á  Elisabeth  »?

 « De la part de qui  »?

 « Euh…Jamie. Nous nous sommes juste rencontrés hier  ».

 « Attendez un moment  »!

Une jeune fille répondit quelques instants plus tard :  « Allo  »?

 « Salut Elisabeth, c’est Jamie  » !

 « Jamie  »?

 « Le mec que tu as rencontré hier au supermarché  ».

 « Ah ! oui ! le gars qui porte des collants. Est-ce que tes pantoufles te vont  »?

 « Oui, elles me vont  »! Mon ego était en chute libre. Elle avait déjá  oublié mon nom. Il y eu un long, trá¨s long moment de silence. Je ne trouvais rien á  dire. Je ne savais pas comment orienter la conversation, j’avais envie de raccrocher

 « Finalement pourquoi appeles-tu  »? demanda-t’elle

 « Euh… Tu m’as donné ton numéro. Euh quelle est ton adresse MSN  »? Finalement je m’étais résolu á  dire quelque chose d’intelligent.

Nous échangeá¢mes nos adresses MSN.  « Je suis habituellement en ligne le matin ou tard le soir  » dit-elle

 « Moi c’est le plus souvent le soir  ».

 « Tu vis chez ta grand-má¨re »?

 « Non, je suis juste chez elle la journée pendant que ma má¨re et ma sÅ“ur travaillent  ».

Ca faisait gamin.

 « C’est pas cool. Ma má¨re nous laisse seul á  la maison elle. Quel á¢ge as-tu  »?

 « Je rentre en seconde l’année prochaine  ».

 « Cool ! moi aussi. Quelle école  »?

Je lui dis le nom du lycée dans lequel j’étais inscrit.

 « Wow, moi aussi  »!

J’entendis quelqu’un parler derriá¨re elle.

 « Je dois y aller. Ma sÅ“ur a besoin du téléphone. A plus sur MSN. Bye  »!

 « Bye  »!

Je revins vers le séjour, bien décidé á  ne plus jamais penser á  Elisabeth. Ma sÅ“ur et ma má¨re me regardaient, attendant mes explications. Je leur expliquais la tournure qu’avait pris la conversation. Elles furent gentilles envers moi. Je m’isolais dans ma chambre pour lire un livre.

Le vendredi se passa tranquillement chez Mamie. J’étais allongé sur le canapé, misant pendant la plupart de la journée et portant mes pantoufles sur mes pieds gainés de nylon. Je ne pouvais m’empáªcher de penser á  Elisabeth. On aurait pu croire que j’avais été largué par une petite amie de longue date. Heureusement ma grand-má¨re ne me posa pas de questions. Lorsque ma má¨re et moi, allá¢mes chercher Julie au centre commercial aprá¨s son travail, elle était en jupe et portait des collants, conformément á  la demande de ma má¨re. Aprá¨s tout, la vie n’était pas si moche que ça, finalement.

Samedi matin ma má¨re me surprit lorsqu’elle annonça que nous allions partir au centre commercial.

Ma sÅ“ur et moi, nous mirent á  protester ensemble. Je devinais qu’elle en était malade d’y retourner alors qu’elle avait passé la semaine á  y travailler, et moi j’avais toujours détesté cet endroit. Comme beaucoup de garçons de mon á¢ge, faire les magasins était une véritable torture et les gamins qui aimaient passer leur temps au centre commercial, n’étaient pas spécialement des copains.

 « Maman, je peux pas rester á  la maison ? J’y ai passé ma semaine  » ! cria Julie

 « Je vais t’acheter de nouvelles chaussures  ».

 « Okay, laisse-moi me coiffer  ».

Ca n’allait pas áªtre aussi facile de me convaincre ». Pourquoi devrais-je y aller ? L’école ne reprend pas avant plusieurs mois  ».

 « Je pense que tu as besoin de quelques habits neufs  ».

Ca ne présumait rien de bon :  « Qu’est-ce qui cloche avec mes habits actuels  »?

 « Essentiellement, tu as besoin de chaussures différentes. Maintenant prépare-toi et on y va  ».

 « Je peux mettre un jean  »?

 « Je pense qu’il fait trop chaud pour un jean. Mets un short  ».

Nous nous retrouvá¢mes bientá´t dans la voiture, en direction du centre commercial. Julie était assise á  l’avant, parlant avec excitation des sandales qu’elle voulait acheter. J’étais á  l’arriá¨re, habillé d’un T-shirt, d’un short, d’un collant chair á  effet bronzant et des tennis avec des chaussettes. J’essayais de deviner ce que ma má¨re avait en táªte. Mes chaussures m’allaient bien et j’en avais beaucoup. Et qui allais-je rencontrer au centre commercial ? Personne qui ne faisait vraiment partie de mes amis, mais les garçons qui avaient l’habitude d’y traá®ner, n’étaient pas vraiment sympas. Il n’y avait pas trop de monde au centre commercial. C’était un beau samedi matin et la plupart des gens avaient certainement mieux á  faire. J’avais certainement aussi mieux á  á  faire. Je suivais ma má¨re et ma sÅ“ur de prá¨s, guettant si je voyais une connaissance. Je réalisais que peu de personnes auraient pu remarquer mes collants mais je devenais paranoíaque. Nous commençá¢mes d’abord par le magasin de chaussures que Julie avait repéré. Il s’adressait essentiellement aux jeunes femmes, donc je restais planté lá , m’ennuyant á  mort, tandis que Julie recherchait ses sandales. Il y avait deux autres adolescentes recherchant des chaussures mais elles ne faisaient pas attention á  nous. La vendeuse aidant Julie et Maman ne fit plus attention á  moi aprá¨s le sourire qu’elle me fit en nous abordant. Je pense qu’elle devait toucher une commission sur la vente. Elle était assez mignonne et bien habillée dans sa jupe, ses fins collants noirs et ses ballerines. Aprá¨s que Julie eá»t choisi sa paire de chaussures ma má¨re se retourna vers moi :  « Okay Jamie, prenons quelques paires pour toi  ».

Je sentis tout mon sang quitter mon visage. Ce magasin ne vendait que des chaussures de filles ». Je n’ai vu aucune des chaussures de tennis que j’aime porter, ici  ».

 « Je vais trouver des chaussures pour toi. Maintenant assieds-toi qu’elle vérifie ta pointure  ».

Julie était sur le point d’éclater de rire. La vendeuse me souriait.

Je m’assis á  coté de Julie. Je savais qu’il valait mieux ça que de faire un scandale.

 « Dépáªche-toi et enlá¨ve tes chaussures et tes chaussettes mon chéri ! ordonna ma má¨re, enlá¨ve les deux  ».

Je délaçais mes chaussures et enlevais mes chaussettes pendant que la vendeuse revenait avec l’instrument servant á  calculer votre pointure de chaussures. Elle tira un tabouret bas devant moi pendant que ma má¨re se tenait debout derriá¨re moi. Julie avait déjá  enfilé ses sandales neuves.

La vendeuse posa l’instrument devant moi et me demanda d’y placer mon pied.  « Vous n’avez pas vraiment besoin de chaussettes avec vos collants  » me précisa-t-elle en souriant .  « Voulez-vous des chaussures taille homme ou taille femme »? demanda-t-elle á  ma má¨re.

 « Taille femme  »!

La vendeuse calcula ma taille et demanda á  ma má¨re quel style elle voulait. Les deux s éloigná¨rent pour faire quelques choix. Julie me souriait.

 « Tu étais au courant de ça  »? lui demandais-je

 « Non absolument pas. Je te jure  »!

Je remarquais les deux adolescentes regardant dans ma direction.

La vendeuse et ma má¨re, revinrent avec quelques boites.

 « Essayons d’abord les mocassins  »! dit ma má¨re.

La vendeuse guida mon pied dans la chaussure marron foncé

 « Comment vous y sentez-vous  »? demanda-t-elle en vérifiant oá¹ arrivaient mes orteils

 « Ca va  »!

 « Elles sont vraiment jolies  »! commenta Julie.

 « N’est-ce-pas! répondit la vendeuse. Enfilez la deuxiá¨me. Maintenant levez vous et faites quelques pas  ».

Je fis quelques pas et retournais m’asseoir. Je gardais les yeux fixés sur mes chaussures mais remarquais les deux filles, regardant á  distance.

 « Je pense qu’elles iront bien pour les tenues bien habillées  » dit la vendeuse á  ma má¨re.

 « C’est juste ce que je pensais  », répondit ma má¨re.

 « Portera-t-il des pantalons  »? s’hasarda á  demander la vendeuse.

Julie étouffa un rire.

 « Pantalons et shorts, bien que ce soit dur de lui faire porter autre chose que des shorts parfois  ».

 « Je ne voudrais pas, moi non plus, mettre des pantalons avec de si jolies jambes  » fit remarquer la vendeuse.

Le processus se répéta jusqu’á  ce que j’ai essayé toutes les chaussures dans les boites. Heureusement, les filles étaient parties et il ne restait plus que nous quatre dans le magasin. Encore heureux que ma má¨re m’ait réveillé de bonne-heure ce matin. Ma má¨re décida de m’acheter quatre paires : les mocassins que j’avais essayés en premier :

des babies noires :

une paire de sabots ouverts :

et une paire de sandales ouvertes appelées Birkenstocks :

A part les babies, toutes les chaussures pouvaient passer á  peu prá¨s pour des chaussures masculines si on n’y regardait pas de trop prá¨s.

J’allais remettre mes baskets lorsque ma má¨re m’arráªta :  « Pourquoi ne porterais-tu pas tes nouvelles sandales  »?

La vendeuse me sourit en me tendant les sandales puis mit mes chaussures de tennis et mes chaussettes dans le carton des sandales. Ma sÅ“ur et moi attendions dehors pendant que ma má¨re finissait de payer les chaussures. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait fait une telle dépense.

 « Tes pieds sont jolis dans tes nouvelles sandales  » plaisanta Julie

 « La ferme  »!

Julie se mit á  rire :  « Vas-tu porter des pantalons ou bien des JUPES  »?

 « LA FERME  »!!!!

 « Hé vous deux, ça suffit  »!

 « C’est elle qui a commencé »! dis-je.

 « Ca m’est égal ! Allons porter ces boites á  la voiture  ».

 « On rentre á  la maison maintenant  »? demandais-je

 « Non, pas encore  ».

 « Mais Maman, pourquoi m’as-tu acheté toutes ces chaussures  »?

 « J’ai pensé que quelques chaussures de femmes, ce serait mieux avec tes collants. L’intérieur des chaussures est plus lisse et plus doux que celui des chaussures d’hommes  ».

 « Elles te vont mieux aussi  » remarqua Julie.  « Tu commençais á  ressembler á  un couillon avec tes autres chaussures  ».

 « Je te rappelle de rester correcte Julie  » ! dit ma má¨re.

Aprá¨s avoir déposé les sacs du magasin de chaussures, dans la voiture, nous repartá®mes vers le centre commercial, dans un magasin de fringues. Julie partit á  la recherche de T-shirts tandis que ma má¨re regardait les shorts masculins. Je supposais que j’allais donc avoir quelques nouveaux shorts.

Une jolie jeune fille accosta ma má¨re et lui demanda si elle avait besoin d’aide.

 « Avez-vous quelques shorts qui seraient bien plus courts  »? Tous les shorts étaient de style baggy

 « Non pas dans ceux-lá , j’en ai peur. Est-ce que c’est pour lui  »? demanda-t-elle en regardant vers moi.

 « Oui c’est pour lui  »! répondit ma má¨re

 « C’est tout ce que nous avons en shorts masculins. C’est trá¨s á  la mode en ce moment  ».

 « Et en shorts féminins  »?

 « Euh…bien… oui. Ils sont juste lá  par ici ». Nous la suivá®mes, á  travers le magasin, vers des rayons de shorts qui étaient vraiment plus courts  » Elle expliqua quelque chose sur la maniá¨re de choisir la taille puis me fit un sourire embarrassé et partit aider ma sÅ“ur.

 « Maman, je ne peux pas porter ça  »!

 « Ne t’inquiá¨te pas. Ils feront bien sur toi  »!

Je surveillais avec énervement tandis que ma má¨re regardait les shorts, en examinant certains de plus prá¨s, les remettant en rayon et parfois m’en tendant un. Lorsqu’elle eá»t terminé, j’en avais six á  la main.

 « Okay, dit-elle, allons les essayer  »! Ma má¨re s’approcha vers la vendeuse qui compta le nombre de shorts que je tenais puis qui déverrouilla pour nous, une des cabines d’essayage.

J’enlevais mes sandales et enlevais mon short puis essayais un des premiers.

 « Il me serre trop  »! dis-je á  ma má¨re qui attendait de l’autre coté de la porte.

 « Continue d’essayer  » !

 « Avez vous des problá¨mes avec les tailles  »? demanda la vendeuse.

Je n’ai jamais acheté de shorts féminins pour lui, avant. Je ne suis pas sure de la taille qui lui conviendrait  ».

 « Je vois  »!

 « Je ne plus supporter ces shorts baggy qu’il porte ces jours-ci. Ils sont si vilains  ».

 « Je suis totalement d’accord avec vous  ».

Je sortis, avec mes jambes gainées de nylon, portant une paire qui m’allait bien. Le short s’arráªtait juste au dessus du haut des cuisses. Ca dévoilait beaucoup plus mes jambes et mes collants que ne le faisaient mes anciens shorts.

 « Tu es splendide ! dit ma má¨re, tourne toi  »!

 « Ca lui va bien  » ! insista la vendeuse. Je remarquais qu’elle regardait mes pieds, puis elle me regarda et me sourit.

 « Essaye celui-lá  dans une autre taille Jamie. Et mets tes chaussures pour ressortir. Tu vas filer ton collant sur ce tapis ráªche  ».

 « Je pensais bien qu’il portait des collants, fit remarquer la vendeuse, ça lui va vraiment bien  ».

 « Je sais. Il veut en porter  » répondit ma má¨re.

 « Hé Maman, puis-je essayer ça  »? demanda Julie

 « Bien sur, vas-y  »!

J’entendis ma sÅ“ur rentrer dans la cabine d’essayage á  coté de la mienne. J’essayais l’autre short qui m’allait et le montrais á  ma má¨re. La vendeuse était partie. Ma má¨re prit le short de mes mains aprá¨s que je l’eus enlevé mais me dit de l’attendre dans la cabine d’essayage. Elle revint une minute plus tard avec le short sans son témoin magnétique antivol :  « Tu peux le mettre dá¨s maintenant  »!

Je mis mon nouveau short et constatais que mon portefeuille ne pouvait plus aller dans ma poche arriá¨re. Je constatais alors qu’il y avait des fleurs jaunes, brodées sur les poches arriá¨res. Mon cÅ“ur s’accéléra subitement. Aucune chance que les gens le confondent avec un short masculin. Je glissais mon portefeuille dans une des poches de devant, et portant mon ancien short á  la main, je rejoignais ma sÅ“ur á  l’extérieur du magasin. Julie avait un nouveau T-shirt alors que j’avais trois nouveaux shorts.

 « Joli short Jamie. Tu es bien roulé maintenant  ».

 « Regarde les poches arriá¨re  » dis-je en gémissant.

 « Oh, elles sont mignonnes  »!

 « Je ne cherche pas á  ce que ça fasse mignon  »!

Julie rétorqua :  « C’est ce que Maman veut  ».

Chapitre 7

 « Oá¹ allons nous maintenant  »? demandais-je quand nous sortá®mes du magasin d’habits

 « Allons manger quelques gá¢teaux á  la cannelle  » répondit-elle.

 « Génial  »! s’écria ma sÅ“ur

J’étais soulagé qu’enfin nous en ayons fini avec les courses de váªtements, mais j’aurais préféré tout de máªme rentrer á  la maison. Ma sÅ“ur et moi suivions ma má¨re á  travers le salon de pá¢tisserie. J’étais bien conscient que je portais un short de fille, des collants  « teint de soleil  » et des sandales ouvertes laissant apparaá®tre mes orteils gainés du nylon de la pointe renforcée de mon collant. Je tirais sur mon T-shirt, vers le bas, le plus loin possible, espérant ainsi qu’il recouvrirait les fleurs brodées sur mes poches arriá¨res, mais il n’était pas assez long. Je jetais un coup d’Å“il par dessus mon épaule pour voir si on nous remarquait mais personne ne semblait nous práªter attention, donc je pouvais présumer que personne n’avait remarqué.

Ma soeur et moi nous assá®mes á  une table, avec nos achats vestimentaires tandis que notre má¨re achetait les gá¢teaux á  la canelle. Les chaises étaient ouvertes sur l’arriá¨re, á  part un coussin, sur le dossier. N’importe qui qui passait, pouvait voir les fleurs sur mes poches arriá¨res.

Je demandais á  Julie :  « Pourquoi Maman me fait-elle ça  »?

 « T’acheter tes habits ? J’aurais bien aimé qu’elle en fasse autant pour moi  ».

 « Tu as trá¨s bien compris ce que je voulais dire  ».

 « Ca va mieux avec ton nouveau style. Elle t’a vraiment acheté des jolies choses  ».

 « Oui mais c’est des affaires de fille. Je ne veux pas ressembler á  une fille  ».

 « Jamie, tu ne ressembles pas á  une fille ! Ne te fais pas d’illusions  ».

 « Alors je ressemble á  quoi  »?

 « Je sais pas. Samantha dit que tu as l’air…mignon. C’est toi qui a voulu emprunter les collants de Maman, donc ne viens pas nous en faire le reproche maintenant  ».

Ma má¨re arriva avec nos gá¢teaux, tout chauds, dégoulinants de cannelle. Julie mordait á  pleine dents dans le sien. Je pris mon temps, j’avais d’autres choses á  penser. Jusqu’oá¹ cela allait-il mener ?

Ma má¨re demanda :  « Qu’est-ce qui ne va pas Jamie  »?

 « Rien  »!

 « Tu n’as pas faim  »?

 « Je ne comprends pas pourquoi tu as acheté tout ça pour moi  »?

 « J’ai pensé que ça irait mieux avec ce que tu portes ces jours-ci. Pourquoi tu n’aimes pas  »?

Je sentis une envie de faire mal, dans les yeux de ma má¨re.  « Je sais pas. Peut-áªtre que ça fait trop féminin  »

 « Oh Jamie, rétorqua ma má¨re, tu ne sais pas ce qu’est la féminité  ».

 « Je présume que non  »!

 « Pourquoi ne les porterais-tu pas pendant une semaine ou plus. Aprá¨s nous en discuterons  ».

Nous finá®mes nos gá¢teaux et malgré la déception de Julie, nous quittá¢mes le centre commercial. Je pense qu’elle s’attendait á  ce que Maman lui achá¨te d’autres affaires. Quand nous rentrá¢mes á  la maison, je me débarrassais de mes nouveaux habits, j’enfilais mes pantoufles et je partis á  l’ordinateur. Ce n’était pas une bonne journée aprá¨s l’incident du centre commercial. Ma sÅ“ur partit voir un film avec ses copines et ma má¨re s’occupa d’elle et planta quelques fleurs. J’avais le temps pour réfléchir mais je ne savais quoi penser. Pourquoi n’avais-je pas dit á  Maman que je détestais ces habits. Finalement que peut-áªtre je ne les détestais pas tant que ça. J’aurais vraiment aimé avoir quelqu’un á  qui en parler mais á  qui ? Je ne pouvais décemment pas en parler á  Mike ou á  Todd, máªmes s’ils avaient étés lá . Et qu’allait-il arriver lorsqu’ils rentreraient de vacances ? Seule une fille pouvait comprendre.

Comme je partais me coucher, ce soir lá , ma má¨re me rappela que j’avais besoin de me raser les jambes, ce que je fis sans rechigner.

Le dimanche matin, nous sommes partis á  la messe. Juste comme la semaine d’avant, nous étions tous trois á  porter des collants. Ma má¨re et ma sÅ“ur portaient des collants chairs avec jupe et talons, tandis que je portais des noirs transparents avec un pantalon et mes nouveaux mocassins. Ma sÅ“ur et ma má¨re étaient á  l’extérieur entrain de papoter avec des amies, tandis que j’étais assis, solitaire sur un banc de l’église, attendant que l’office commence lorsqu’une fille me parla.

 « Salut Jamie  »

Je levais la táªte et plongeais mon regard dans les beaux yeux marrons de Megan. Elle me souriait. Ses cheveux auburns bouclés aux extrémités, tombaient sur ses épaules. Pour moi, elle était l’idéal féminin. Combien de fois je l’admirais á  la danse, trop timide pour oser l’aborder.

 « Salut  »! répondis-je. Je priais pour qu’elle n’ait pas remarqué mes lá¨vres tremblantes.

Elle vint s’asseoir á  coté de moi et je m’écartais pour lui laisser la place.

 « Comment vas-tu  »? demanda-t-elle

 « Ca va. Je m’ennuie un peu de l’école  ». Ca faisait un peu nase comme réponse.

 « Oui, ça prend du temps pour s’adapter á  ce rythme de vie  ». Megan croisa ses cuisses, laissant relever le haut de sa jupe, et montrant ses genoux. Elle portait des collants chairs et je pus entendre le bruit du nylon de ses collants quand elle croisa les jambes. Je ne pus m’empáªcher de regarder et je suis certain qu’elle s’en aperçut.

 « J’ai parlé á  Nikki cette semaine  ». Megan fit une pause tandis que je baissais la táªte en fixant le sol.

 « Elle m’a dit qu’elle t’avait vu au salon, te faire faire des soins manucures et pédicures  ».

 « C’était une idé de ma grand-má¨re  ». Je sais que j’aurais du la regarder en face, mais je n’y arrivais pas.

 « J’aime avoir les ongles bien faits. Regarde  »! Elle tendit sa main. Ses ongles étaient vernis d’un rouge sombre et d’une maniá¨re faite par un professionnel.

 « Et mes ongles d’orteils  ». Elle retira sa chaussure et agita ses orteils. Le máªme vernis rouge était visible á  travers la pointe renforcée de son collant transparent .  « C’est assez cher! dit-elle en remettant sa chaussure. Je ne peux pas me l’offrir trop souvent. J’aurais souhaité que ma grand-má¨re m’y emmá¨ne aussi  ».

Je la regardais et souriais.

 « Laisse-moi voir tes mains  »! Elle prit une de mes mains entre ses doigts et vérifia mes ongles. C’était quelque chose que je n’aurais jamais cru possible. Megan me touchait.  « Trá¨s joli, dit-elle en laissant retomber ma main, ils ont fait un bon boulot. Et qu’en est-il de tes ongles d’orteils  »?

 « Tu ne pourras pas bien les voir  » dis-je. Elle savait.

 « Nikki m’a dit que tu portais des collants quand elle t’a vu. Portes-tu des collants aujourd’hui  »?

Ca n’était pas la peine de nier.

 « Oui  »!dis-je en regardant le sol á  nouveau.

 « Fais-moi voir ça  »!

Je retirais mon mocassin et elle put voir mon pied gainé de nylon noir.

Megan me sourit :  « Ce sont de nouvelles chaussures  »?

 « Ma má¨re me les a achetées hier au centre commercial  ».

 « Cool ! peut-áªtre devrais-je te fréquenter plus. J’aurais aussi besoin de nouvelles chaussures et de soins pédicures moi aussi  ».

 « Tu pourrais. Ma sÅ“ur a eu droit á  de nouvelles affaires, elle aussi, hier  ».

Ma má¨re et ma sÅ“ur arrivá¨rent á  ce moment lá . Elles saluá¨rent Megan et celle-ci se leva pour aller s’asseoir avec ses parents. Megan me sourit en agitant ses doigts, les doigts qui touchaient ma main, quelques instants auparavant.

 « A plus Jamie  »!

 « Bye  »!

 « Mais qu’est-ce qui se passe ici  »? demanda ma sÅ“ur.

 « Elle ne faisait que discuter avec moi  ».

Ma má¨re leva ses yeux marrons : « Je ne savais pas que j’aurais besoin de te chaperonner tout le temps  ».

Aprá¨s l’office, tout le monde était rassemblé devant l’église. Je cherchais ma má¨re et ma sÅ“ur lorsque j’eus un coup d’Å“il de Megan. Elle était entrain de parler avec Rachel et Stacy, deux filles d’une autre école, et que je ne connaissais pas trá¨s bien. Megan me sourit chaudement et nous nous fixá¢mes intensément durant une accalmie dans le défilement de la cohue des gens. Un sentiment nouveau d’exaltation me parcourut tout entier, me vidant de mes sens. Je reculais contre le dos d’un homme plus agé en m’excusant et fut rattrapé par ma má¨re et ma sÅ“ur. Megan, la fille de mes ráªves, avait fait attention á  moi. Une nouvelle confiance en moi, m’envahit. Je me sentis plus grand. Peut-áªtre que maintenant Megan m’aimait bien ? Mais pourquoi maintenant ?

 « La terre appelle Jamie  »! Samantha me parla alors qu’elle accompagnait Julie vers notre voiture.

 « Salut  »!

Julie se mit á  rire :  « Jamie est amoureux. Megan lui a parlé avant l’office  ».

 « Eh Jamie, reviens sur terre. C’est sá»rement á  cause des nouveaux habits que tu as eu hier et dont j’ai entendu parler  ».

Samantha et Julie rirent ensemble. Je montais á  l’arriá¨re de la voiture et attendis que les deux filles aient fini de papoter. Ma má¨re attendait patiemment au volant. Je demandais :  « Oá¹ était Mamie ce matin  »?

 « Je l’ai appelée avant la messe. Elle m’a dit qu’elle ne se sentait pas bien. Elle n’est plus trá¨s jeune tu sais  »!

Je n’aimais pas le ton grave dans la voix de ma má¨re.

Ma má¨re demanda á  Julie de monter et nous partá®mes á  la maison. Je gardais mes collants noirs mais enfilais un de mes nouveaux short sans broderies sur les poches, avant que nous mangions. Ma má¨re appela ma grand-má¨re á  nouveau et je trouvais qu’elle avait l’air soulagée. J’essayais de lire un livre, cet aprá¨s-midi lá  mais ne pouvais m’empáªcher de penser á  Megan, et máªme la vision de mes jambes gainées de nylon noir transparent, n’arrivait pas á  m’á´ter Megan de mes pensées. Je ne la reverrais surement pas avant le Dimanche prochain. Je commençais á  m’inquiéter qu’elle parte en vacances et lá  je ne la verrai pas pendant des semaines. Je pouvais toujours l’appeler mais avait-elle vraiment envie de me parler ? je n’avais aucune idée de son adresse internet.

J’échangeais mes collants noirs transparents par des chairs et nous partá®mes dá®ner chez ma grand-má¨re aprá¨s avoir pris des nuggets au fast-food. Elle semblait fatiguée et ne mangea pas beaucoup. Elle me félicita pour mon nouveau short et mes nouvelles chaussures et sandales et me rappela de mettre mes pantoufles. Julie commença á  ricaner mais s’arráªta instantanément dá¨s qu’un regard noir de ma má¨re la rappela á  l’ordre. Nous repartá®mes aprá¨s dá®ner et ma grand-má¨re me dit qu’elle me verrait le lendemain.

Je me mettais á  l’ordinateur en rentrant. Il y avait un nouveau donjon dans  « world of warcraft  » et je faisais un peu d’exploration et de combat pour gagner des compétences. Au démarrage de MSN, un pop-up de dialogue surgit et me proposa de discuter. Je reconnus le pseudo d’Elisabeth.

Chapitre 8

Le lundi matin, j’étais á  l’ordinateur, váªtu d’un t-shirt, un de mes nouveaux short, un collant chair et mes pantoufles. Ma má¨re et ma sÅ“ur étaient déjá  práªtes pour partir au travail. Je vérifiais ma boite aux lettres, espérant trouver un message d’Elisabeth, mais pas de chance. Aprá¨s l’avoir autorisée en tant qu’amie sur MSN, je lui envoyais un message lui demandant quand elle serait disponible pour un tchat. Je lus un message á  propos d’une nouvelle version d’un RPG que j’avais téléchargé. Je me demandais comment je pourrais avoir l’adresse MSN ou l’e-mail de Megan. J’aurais pu juste l’appeler. Son numéro devait áªtre dans le répertoire téléphonique de la communauté religieuse de notre église. Mais je n’avais pas vraiment confiance en moi.

 « Práªts á  y aller  »? demanda ma má¨re.

 « C’est bon Maman  »! Je me déconnectais et échangeais mes pantoufles par mes nouvelles sandales.

Ma má¨re m’attendait á  l’entrée arriá¨re du garage.

 « Cette tenue te va mieux, Jamie, máªme si tu dois arranger ton T-shirt  »

Je rentrais mon T-shirt dans mon short :

 « C’est mieux maintenant  »?

 « Beaucoup mieux  »! répondit-elle.

Je regardais en me penchant. Je vis un torse svelte, un short de fille en jean et deux jambes soyeuses juchées dans des sandales ouvertes d’oá¹ dépassaient des orteils gainés de nylon. A part la poitrine, j’avais le corps d’une jeune fille. Je ne me souvenais pas avoir vu beaucoup de filles qui ne rentraient pas leurs T-shirts, si ceux-ci n’étaient pas assez longs pour qu’elles puissent les rentrer.

 « Qu’est-ce que tu as  »? demanda ma má¨re. Nous avions roulé en silence et j’avais laissé mon regard dans le vide en regardant par la fenáªtre passager

 « Pourquoi veux-tu me faire ressembler á  une fille  »?

Ma má¨re dépassa le coin du quartier résidentiel et gara la voiture sur un parking :  « Je n’essaye pas de te transformer en quoi que ce soit Jamie. Je veux que tu sois toi-máªme. Et je veux t’aider á  affirmer ça. Je veux que tu sois en accord avec toi-máªme  ».

 « Quoi  »?

Ma má¨re soupira :  « Je t’ai surpris entrain de porter mes collants. Tu as admis que tu portais mes collants réguliá¨rement en secret. Pourquoi remets-tu ça sur le tapis avec moi maintenant, Jamie  »?

 « Je ne sais pas  ».

 « Et puis tu as accepté d’en porter pendant tout l’été. Et puis tu n’as que trá¨s mollement protesté quand je t’ai acheté de nouveaux habits. Tu as besoin de décider qui tu es vraiment Jamie. Je peux t’y aider mais ne peux pas le faire pour toi  ».

 « Okay d’accord. Mais je ne veux pas áªtre une fille  ».

 « Bien ! Je suis contente que nous ayons éclairci cela  ». Ma má¨re recommença á  conduire :  « On en reparlera mieux ce soir. Je veux que tu y réfléchisses et que tu me dises ce que tu en penses. Okay  »?

Je hochais affirmativement la táªte. Je ne savais pas qui j’étais. Je ne comprenais máªme pas pourquoi j’aimais porter des collants. J’agitais mes orteils, ressentant bien le doux nylon qui les couvrait, mais une chose était sure : j’adorais ça !

 « Ta grand-má¨re a sá»rement un rendez-vous chez le médecin aujourd’hui. Il te faudra l’accompagner  ».

 « Pas de problá¨mes  »!

Ma grand-má¨re discuta un moment dans l’allée avec ma má¨re, pendant que je rentrais pour me déchausser et enfiler mes pantoufles qui m’attendaient á  coté de la porte, puis je m’affalais dans le canapé pour lire un bouquin. Ma grand-má¨re me rejoignit dans le séjour lorsqu’elle rentra.

 « Tes nouveaux shorts et chaussures sont jolis Jamie. Tu les aimes  »?

Je me demandais de quoi ma má¨re et ma grand-má¨re avaient-elles bien pu parler  ». Oui, les shorts tiennent moins chaud et les chaussures sont plus faciles á  enlever que mes tennis  ».

 « Je pense que ça te va bien  »!

 « Merci  »!

 « J’ai sá»rement un rendez-vous chez le docteur aujourd’hui. Tu ne penses pas venir ? Nous risquons devoir attendre un bon moment  ».

 « C’est bon  »! Ma má¨re ne nous avait pas dit, á  ma sÅ“ur ni á  moi, de quoi souffrait Mamie, mais ça avait l’air sérieux.

 « Quel genre de médecin allons nous voir  »?

 « Un cardiologue  »!

Je savais á  peu prá¨s ce que voulait dire  « cardiologue  » mais sans plus. Ce n’était pas comme si je risquais rencontrer quelqu’un que je connaissais, et ma grand-má¨re avait peut-áªtre besoin de mon aide. Aprá¨s un bref coup de fil au secrétariat, ma grand-má¨re et moi étions en route pour son rendez-vous. Elle me dit qu’ils allaient la faire passer entre deux rendez-vous et que donc nous aurions sá»rement á  attendre un peu. La salle d’attente était pleine de personnes á¢gées. Enfin, quand je dis á¢gées, c’est par rapport á  mon á¢ge. Je pris un siá¨ge prá¨s de la table, avec quelques magazines étalés, pendant que ma grand-má¨re parlait á  la secrétaire d’accueil. J’étais content d’avoir amené un livre. La pile de magazines était constituée de quelques magazines : Time, Newsweek et quelques magazines de jardinage et de bricolage.

Ma grand-má¨re revint et me dit que nous aurions sá»rement deux heures á  attendre. La femme face á  nous, sourit et demanda á  ma grand-má¨re si j’étais son petit-fils. Elles échangá¨rent quelques paroles pendant quelques instants, tandis que je plongeais le nez dans mon livre. Bientá´t ma grand-má¨re prit un magazine de jardinage. Je levais mes yeux á  ce moment lá  et surpris la femme face á  nous, entrain de fixer mes pieds. Mon collant n’avait pas de pointe renforcée mais la couture parcourait l’extrémité de mes orteils. C’était évident que je portais un collant. Elle regarda mon visage, vit mes yeux et rapidement regarda ailleurs.

Nous passá¢mes trois heures á  attendre. J’avais fini mon livre et passais mon temps á  regarder quelques mauvais talk-shows. La femme qui avait remarqué ne fit aucun commentaire, ni á  moi ni á  ma grand-má¨re, au sujet de mes collants. Elle fut appelée avant nous et partit avant que ma grand-má¨re soit appelée. Je ne pensais pas que d’autres personnes aient remarqué. Je m’imaginais qu’ils avaient sá»rement d’autres soucis en táªte.

Ma má¨re me récupéra comme d’habitude mais je dus attendre dans la voiture pendant que ma má¨re et ma grand-má¨re discutaient sous la véranda.

 « Comment va grand-má¨re  »? demandais-je á  ma má¨re quand elle monta dans la voiture.

 « Tout semble aller bien ! Le docteur lui a simplement dit qu’elle était un peu fatiguée  ».

 « Ca fait du bien á  entendre  »!

 « Bien, dit ma má¨re pendant le trajet vers chez nous, as-tu réfléchi á  propos de ce que nous avons parlé ce matin  »?

En fait, je n’y avais pas trop pensé. J’avais été occupé par ma lecture puis par mon inquiétude pour grand-má¨re et enfin j’avais pensé á  un tchat avec Elisabeth.

 « Un petit peu  »! répondis-je

 «Bien ! parlons en avant de récupérer Julie, Okay  »?

Nous fá»mes bientá´t assis á  la table de la cuisine. Les discussions importantes avaient toujours lieu autour de la table de la cuisine et ma má¨re avait ce regard qui disait qu’il fallait bien mettre les choses á  plat.

 « Tá´t ce matin, tu disais que tu ne voulais pas ressembler á  une fille  ».

J’opinais de la táªte

 « Mais au-dessus de la taille tu es habillé comme un garçon  »!

 « Oui, je pense aussi  ».

 « Je ne vais pas te faire porter des jupes ou des robes. Tu n’as pas trop protesté á  propos des shorts et des chaussures et je vois que tu les portes. Es-tu entrain d’essayer de me dire que c’est á  ce niveau que tu veux arráªter  »?

 « Oui, c’est bien ça  »!

 « Okay, j’en prends note. Regrettes-tu d’avoir accepté de porter des collants pendant tout l’été  »?

J’agitais mes orteils, ressentant la caresse de cette matiá¨re si soyeuse. Et qu’en était-il de Elisabeth et de Megan. Elle ne m’auraient jamais remarqué avant.

 « Non ! Je ne regrette absolument pas ! dis-je, la plupart du temps j’adore vraiment ça. Parfois je n’y fais pas attention et il y a des fois oá¹ c’est vraiment difficile  ». Je pensais lui parler comment j’adorais attirer l’attention des filles á  cause de ça, mais ce n’étaient pas des choses que j’avais envie de parler avec ma má¨re.

 « Est-ce que ça t’aide á  révéler ta personnalité ? sais-tu mieux qui tu es maintenant  »?

 « Je pense  »! Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait me dire mais elle semblait sérieuse á  propos de ça.  « Tu sais, il te faut un peu plus sortir de ta coquille. Tu t’es máªme fait de nouvelles amies  ».

 « Je sais  »!.

 «Bon, allons chercher Julie »! dit-elle en se levant de la table ». Si tu ressens le besoin de m’en parler plus profondément, dis le moi ! Okay  »?

 « Okay Maman  »!

Julie attendait dehors lorsque nous arrivá¢mes au centre commercial. Je riais intérieurement tandis qu’elle marchait vers nous, dans sa jupe et ses collants noirs. Maman n’allait plus la laisser mal s’habiller. Une fois rentrés, nous aidá¢mes Maman á  réchauffer des restes pour le dá®ner. J’étais anxieux de vérifier ma boite á  lettres et de voir s’il y avait un message d’Elisabeth, alors je mangeais rapidement et je me dirigeais vers l’ordinateur.

Aussitá´t que ma session MSN s’ouvrit, je vis l’icá´ne d’Elisabeth et m’empressais de cliquer dessus. Elle était en ligne. Je pris une profonde inspiration. Mon cÅ“ur battait la chamade et mes doigts tremblaient. Je cliquais pour ouvrir une fenáªtre de tchat.

 « Salut Elisabeth, c’est Jamie  ».

 « Salut Jamie, comment vas-tu  »?

 « Ca va  »!

 « Vas-tu faire quelque chose d’intéressant cet été  »?

 « Tu veux dire, partir en vacances ou quelque chose comme ça  »?

 « Oui  »!

J’attendis longuement puis demandais :

 « Tu es encore lá   »?

 « Désolé. Je suis sur une conversation sur Yellowstone ou un autre parc naturel  »

 « Ca semble bien  ».

 « Oá¹ compte tu aller  »?

J’attendais et attendais encore :  « On peut discuter plus tard si tu es occupée  ».

 « Désolée ! je tchate avec mon petit ami aussi  ».

 « Il n’est pas jaloux que tu me parles  »?

 « Pourquoi devrait-il ? Je veux dire qu’il n’a pas á  s’inquiéter puisque t’es gay, n’est-ce pas  »?

 « Mais je ne le suis pas  »!

 « Mais tu portes bien des collants  »!

 « Ce ne sont que des váªtements. Ca ne signifie pas que je suis gay  ».

 « Désolée. J’étais tellement persuadée que tu l’étais  ».

 « Je te parlerai plus tard  ».

 « Bye  »!

Je coupais la fenáªtre de tchat et arráªtais l’ordinateur. J’avais envie de pleurer et de briser quelque chose en máªme temps. Je me sentais malade. Est-ce que Megan pensait, elle aussi, que j’étais gay ? Máªme ma má¨re m’avait posé la question de savoir si je l’étais. Les femmes portent bien des T-shirts et des jeans. Je ne leur demande pas si elles sont lesbiennes. Je partis dans ma chambre et m’allongeais á  plat ventre sur mon lit. J’envisageais de parler á  ma má¨re, de ne plus jamais porter des collants mais une partie en moi criais que non. Je voulais porter des collants. Je passais une demi-heure allongé sur mon lit, á  me poser la question.

La porte de Julie était fermée. Ca signifiait en général qu’elle ne voulait pas áªtre ennuyée mais j’avais besoin de parler. Je frappais :

 « Qui c’est  »?

 « Jamie ! J’ai besoin de te parler  ».

Julie ouvrit la porte sans protester, donc elle avait du penser que c’était grave.

 « Qu’y-a-t-il ? Tu te sens bien  »?

Je passais á  coté d’elle et partit m’asseoir sur le rebord de son lit. Elle n’aimait pas que je m’asseye sur son lit, ni máªme que je sois dans sa chambre, mais cette fois, elle ne dit rien.

Julie ferma la porte :  « De quoi veux-tu me parler  »?

 « Penses-tu que je suis gay parce que je porte des collants »?

 « Non  »!

 « Elisabeth le pense  ».

 «Qui est Elisabeth  »?

 « C’est cette fille que j’ai appelé l’autre jour et qui m’avait donné son numéro de téléphone. J’étais sur MSN avec elle ce soir  ».

 « Oh désolée ! Elle ne te connaá®t pas vraiment  ».

 « Elle a un copain. Elle m’a juste parlé en fait, parce qu’elle pensait que j’étais gay  ».

 « Jamie, n’importe te connaissant, saurait que tu n’es pas gay. Je sais que Samantha ne pense pas ça. Je suis sure que Megan ne le pense pas non plus  ». Julie s’assit sur son lit et me réconforta :  « Je suis désolée Jamie. C’est vraiment dur de se sentir rejeté. Tu l’as juste rencontrée comme ça  ».

Je gardais ma ma táªte baissée. Je ne voulais pas qu’elle voit les larmes inonder mes yeux á  nouveau.

 « Okay petite sÅ“ur. Je te laisse. Ne dis rien á  Maman  ».

 « Bien sur que non  »!

Chapitre 9

Il n’y eut rien de spécial le mardi, ni le mercredi, ni le jeudi non plus. Je vis qu’Elisabeth était en ligne parfois mais je n’eá»s pas envie de lui parler. Je pensais máªme á  la supprimer de ma liste un de ces jours. Comme les jours passaient, je me rendais compte que mes meilleurs amis n’allaient pas tarder á  rentrer, sá»rement aprá¨s le week-end. Je me demandais comment leur parler de mes collants et s’ils m’accepteraient. Ma má¨re m’avait acheté de nouvelles paires de collants pour remplacer ceux que j’avais filés. Avant elle m’avait acheté des collants  « teint de soleil  » mais les nouveaux étaient beaucoup plus foncés, carrément marrons, une couleur appelée  « café ». Je portais donc une de ces nouvelles paires avec mon short et mes pantoufles. Mes jambes étaient sensiblement plus foncées avec cette nouvelle teinte qui contrastait avec ma peau légá¨rement bronzée.

J’entendis la sonnette de l’entrée et un éclat de rire tandis que Julie accueillait Samantha. Que pouvait-il y avoir de si drá´le ? Samantha entra en virevoltant dans le séjour et se laissa tomber dans le relax á  coté du canapé. Lorsqu’elle était lá , notre maison lui appartenait plus qu’á  nous. Elle portait une minijupe marron, des chaussures plates et des collants chairs. Chaque fois qu’elle venait ici, elle portait toujours des collants. Elle s’allongea et croisa ses jambes montrant encore plus sa peau gainée de nylon. J’essayais de ne pas regarder avec trop d’insistance.

 « Alors salut Jamie  »!

Je lui répondis poliment puis me replongeai dans mon bouquin.

 « Jolies jambes ! C’est nouveau ces collants marrons  »?

 « Oui ! C’est Maman qui me les a achetés  ».

Julie entra dans le séjour avec deux canettes de coca-light á  la main

 « Je suis désolé de ce que t’as dit cette fille. Ca semble si stupide  ».

 « Julie  »! Je fixais ma sÅ“ur :  « Tu n’étais pas supposée en parler  »!

 « Samantha est comme ta sÅ“ur. Elle n’en parlera á  personne  ».

 « Tu peux compter sur moi, Jamie  » dit Samantha.

Je soupirais et repris la lecture de mon livre. Elles parlaient de leurs amis en sirotant leurs cocas et j’étais capable de ne pas y faire attention jusqu’á  ce que Samantha dise quelque chose á  propos de Megan qu’elle avait rencontrée au magasin de musique.

 « Elle m’a posé des questions sur toi, Jamie  ».

Je sentis mes joues rougir tandis que Julie essayait de savoir ce que Megan avait demandé.

 « Bien! commença Samantha, elle m’a demandé pourquoi Jamie avait commencé á  porter des collants. Désolée Jamie mais il semble bien que Nikki en a parlé á  tous ceux qu’elle connaá®t. Je ne pouvais pas inventer une histoire rapidement, donc je lui ai dit la vérité  ».

 « Tu lui as dit que Maman m’avait surpris  »?

 « Ben oui. C’est la vérité n’est-ce pas  »? Samantha regarda Julie pour qu’elle confirme.

 « Qu’a-t-elle dit  »? demada Julie.

 « Ca c’est le meilleur ! répondit Samantha. Megan pense que porter des collants tout le temps, c’est dingue. Elle dit qu’elle pensait avant que tu n’étais qu’un nase ennuyeux mais qu’en fait, maintenant, ça te rend trá¨s intéressant. Et elle aurait envie de mieux te connaá®tre  ».

 « C’est une plaisanterie ? dis-je, c’est pas vraiment drá´le tu sais  ».

 « Mentirais-je ? demanda Samantha. Je ne pourrais vraiment pas faire quelque chose comme ça. C’est trop incroyable  ».

 « Wouaouh ! Jamie, dit ma sÅ“ur, il y a longtemps que tu aurais du commencer á  porter des collants  ».

 « Bon Jamie, vas-tu l’appeler  »?

 « Je n’ai pas son numéro  ».

 « Attend, tu vas voir petit rigolo  »! Elle partit á  la cuisine et revint avec l’annuaire qu’elle posa sur mon ventre.

 « Megan Whitticker. C’est aux pages W, vers la fin de l’alphabet  ». dit Julie.

Samantha avait un sourire jusqu’aux oreilles :  « Allez Jamie ! Je suis sure qu’il n’y a pas tant de Whittickers que ça  ».

Je parcourais les pages W et trouvais rapidement celle des Whittickers. Il y avait plusieurs Whittickers mais je savais dans quelle rue elle habitait, et elle était la seule Whitticker dans cette rue. Je regardais le numéro. Mon cÅ“ur battait vite et j’avais les mains moites. Le ráªve de me rapprocher de Megan devenait réalité. Qu’allaient dire Tom et Mike ? J’allais sá»rement faire beaucoup d’envieux. Mais devais-je faire le premier pas ?

Ma sÅ“ur me pressa :  « Qu’est-ce que tu attends Jamie ? appele-la  »!

 « Oui Jamie, appelle-la  »! répondit Samantha en écho.

 « Allez Jamie. Es-tu un homme ou une mauviette ? Elle veut que tu l’appelles  ».

 « Si j’étais un homme  »? Je me le demandais. Combien de filles voudraient que leur homme porte des collants ?

 « Etait-elle sérieuse Samantha ? Hé les filles, vous ne me feriez pas cette blague quand máªme  »?

 « Nous essayons de t’aider Jamie, dit Julie, mais parfois t’as besoin qu’on te botte un peu les fesses  ».

 « Elle était trá¨s sérieuse  »! me rassura Samantha.

 « D’accord mais restez lá  les filles. Je ne vous veux pas vous sentir derriá¨re mon dos  ».

Les deux filles eurent un sourire triomphal et Samantha roula ses yeux.

La main tremblante, je composais le numéro.

 « Allo  »?

 « Allo ! Bonjour ! Pourrais-je parler á  Megan s’il vous plait  »?

 « De la part de qui  »?

 « Jamie. Nous fréquentons la máªme église  ».

 « Okay, patientez une minute  ».

Julie et Samantha étaien trá¨s silencieuses, comme si elles écoutaient depuis le salon.

 « Allo  »?

C’était la voix de Megan.

 « Euh Megan, c’est moi… Jamie  »

 « Salut Jamie. Tu vas bien  »?

 « Oui, ca va  ».

 « Alors quoi de neuf  »?

 « Euh ! …Samantha m’a dit que tu lui avais parlé  ».

 « Oh oui. A-t-elle dit de quoi nous avons parlé á  ton sujet  »?

 « Oui, elle me l’a dit  ».

 « D’accord, je comprends maintenant. Tu portes des collants en ce moment  »? me chuchota-t’elle

 « Oui. J’en porte tout le temps  »!

 « Tu en portes vraiment tout le temps maintenant  »?

 « Oui, quasiment tout le temps  »!

 « C’est trop fort ça ! Tu veux me demander de sortir ensemble ou quelque chose  »?

 « Je. . je n’avais pas vraiment pensé á  ça  ».

 « Pourquoi n’irions nous pas manger ensemble demain au centre commercial »?

 « Je dois demander á  ma grand-má¨re mais oui, ça me plairait vraiment  ».

 « Ta grand-má¨re ? c’est elle qui s’occupe de toi  »?

 « Je passe mes journées avec elle pendant que ma má¨re et ma sÅ“ur sont á  leur travail  ».

 « D’accord, pas de problá¨me. Appelle moi demain matin pour me dire okay  »?

 « Pas de problá¨mes, je t’appelle demain matin  ».

 « Au revoir Jamie  »!

 « Au revoir  »!

La ligne se coupa et je raccrochais le téléphone.

 « Alors  »? demanda Julie.

 « Elle veut qu’on mange ensemble demain au centre commercial  ».

 « Oh, ma Julie ! Jamie a un rendez-vous galant  » s’exclama Samantha.

 « A condition que Maman et Mamie soient d’accord, dis-je. Je vais en parler á  Maman de suite  ». Je laissais les filles discutant et plaisantant sur mes tentatives et me dirigeais dehors. Je trouvais ma má¨re dans l’arriá¨re cour, entrain de jardiner un massif de fleurs.

 « Hé Jamie, tu viens pour m’aider  »?

 « Je dois te demander quelque chose  ».

 « Oh ! oh ! Ca a l’air sérieux. Qu’est-ce qui se passe  »?

 « Tu te souviens de Megan, de l’église  »?

Elle fit signe que oui en continuant á  jardiner.

 « Elle veut que nous nous voyons demain au centre commercial pour manger ensemble  ».

Ma má¨re arráªta son travail :  « Vraiment ? Comment cela s’est-il décidé  »?

Je lui racontais l’histoire, enfin le principal, sur Samantha, Megan et le coup de fil.

 « J’ai dit á  Megan que je devrai demander á  Mamie  ».

 « Je ne pense pas qu’il y ait de problá¨mes. Je ne sais pas ce que fera ta grand-má¨re pendant que vous mangerez. Je présume que tu n’as pas envie que Mamie mange avec vous  ».

 « Pas trop non  »!

 « Peut-áªtre qu’elle pourra manger avec ta sÅ“ur ? Ca pourrait aller comme ça. Je lui en parlerai demain matin  ».

 « Merci Maman  »!

 « Tu penses que tu es práªt pour ça  »!

 « Nous allons juste manger ensemble  ».

 « Tu ne semblais pas trop t’intéresser aux filles avant  ».

 « Je ne pensais pas qu’elles s’intéressaient á  moi  ».

 « Bien ! il semble que celle lá  le fasse. Elle veut peut-áªtre juste que vous soyez amis, tu sais  ».

 « Je sais. Ca sera sympa de discuter avec elle  ».

Ma má¨re sourit:  « Ils te vont trá¨s bien  » !

 « Quoi  »?

 « Tes collants ! Cette nouvelle teinte te va trá¨s bien. Il faut que je t’en achá¨te d’autres, des comme ça ou máªme plus foncés. Je sais que parfois tu portes des noirs á  la maison mais bientá´t j’aimerais que tu en portes aussi á  l’extérieur avec tes shorts car ça fait plus classe. Maintenant si tu n’as rien d’autre á  parler avec moi, je dois finir de planter ces fleurs  ».

Tandis que je retournais vers la maison je me demandais ce qu’allait amener ma rencontre avec Megan et je me grondais moi-máªme d’áªtre sorti en pantoufles. J’avais bien besoin d’une grippe maintenant.

Chapitre 10

Ce fut difficile de dormir ce jeudi soir lá , tellement j’étais excité en pensant á  mon rendez-vous avec Megan. Je m’éveillais tout seul habituellement, mais cette fois ma má¨re dut me réveiller.

 « Allez debout le dormeur. Prépare-toi ou tu vas me faire arriver en retard  ».

J’avais l’esprit embrumé au départ mais ensuite je repensais á  mon rendez-vous et au repas avec Megan.

Pouvait-on considérer cela comme un rendez-vous galant ? Et elle, pensait-elle que c’en était un ?

Je fus totalement réveillé.

 « J’ai sorti quelques váªtements á  te mettre pour que tu sois beau aujourd’hui  » dit ma má¨re en me montrant les quelques habits au pied de mon lit

Elle m’avait choisi les collants marrons. Le short était un de ceux achetés au centre commercial et que je n’avais pas encore porté. Il avait des fleurs roses brodées sur les poches arriá¨res et j’aurais préféré éviter de le porter. Mais ce qui me terrorisait le plus, c’était le T-shirt, avec des raies bleues et crá¨me, un fin col blanc et de trá¨s courtes manches.

 « Maman, ce n’est pas mon T-shirt  »!

 « Non c’est un des bustiers de ta sÅ“ur. Je pense que ça t’ira bien. Nous aurions du t’acheter plus de hauts au centre commercial mais je n’y ai pas pensé  »

 « Je ne peux pas mettre ça  »!

 « Pourquoi pas ! Tu ne vas certainement pas mettre un de ces T-shirts affreux que tu portes tout le temps ».

 « Mais c’est un T-shirt de fille  »!

Ma má¨re sourit. Je réalisais combien ma remarque était stupide alors que je portais ouvertement des collants de maniá¨re quotidienne.

 « Ca te mettra en valeur Jamie. Fais-moi confiance. Maintenant dépáªche toi et prépare-toi  ».

 « Et pourquoi me fais-tu mettre des collants marrons qui se remarquent bien ? les collants couleur chair n’auraient-ils pas été mieux  »?

 « Parce qu’ils te vont beaucoup mieux. D’ailleurs je pense qu’á  l’avenir, je te ferai porter des collants de plus en plus foncés, et surement bientá´t des noirs bien fins, lorsque tu seras en short. Allez maintenant dépáªche-toi  »!

Ma má¨re quitta la piá¨ce pour aller se maquiller pour son travail. Je me regardais dans le grand miroir collé derriá¨re la porte de la salle de bain. . Le T-shirt était trá¨s doux. Les manches ou ce qui en faisait office, étaient un peu bizzares et me couvraient juste le haut des bras. Il était légá¨rement court. L’ourlet du bas recouvrait juste mon short de six centimá¨tres. Les poches de mon short seraient visibles á  tout instant et si je levais les bras trop haut, on risquait de voir mon ventre recouvert du nylon de mon collant remontant jusqu’á  ma poitrine. Mes jambes étaient bien plus foncées qu’elles ne l’auraient étées avec des collants chairs. Pas vraiment ce que j’aurais voulu pour ma premiá¨re rencontre officielle avec Megan mais j’osais espérer que la tenue ne se remarquerait pas trop et n’attirerait pas trop l’attention.

Je retrouvais ma má¨re á  la porte d’entrée.

 « Bien. Tu es mignon ainsi, dit-elle, je t’avais dit que le top t’irai bien  ».

 « Tu es vraiment sure que je ne peux pas mettre un de mes T-shirts, j’en ai des propres  ».

 « Tu veux impressionner Megan  »?

 « Mais c’est un T-shirt á  Julie, Maman. C’est un T-shirt de fille  ».

 « Megan sera impressionnée que tu portes autre chose que ce que portent les nases moyens. Quels efforts penses-tu que Megan va faire pour décider de la tenue qu’elle devra porter pour un rendez-vous avec toi ? Ne veux tu pas lui retourner le compliment en faisant toi aussi un petit effort vestimentaire  »?

 « Bien. Okay. J’admets que ça fait pas trop fille  ».

Je commençais á  enfiler mes sandales mais ma má¨re me stoppa :  « Mets tes sabots aujourd’hui Jamie. Ils font plus habillé  ».

Je pris les sabots dans le placard. Ils avaient un large talon arriá¨re d’environ trois centimá¨tres. Je les avais juste essayés une fois á  la maison. Ma má¨re avait horreur d’áªtre en retard á  son travail donc je préférais ne pas la contredire. J’enfilais mes pieds gainés de nylon dans les sabots et suivit ma má¨re dehors en direction de la voiture.

Tandis que je la suivais, je remarquais que nous portions la máªme teinte de collants. Combien de garçons adolescents pouvaient-ils dire :  « Ma má¨re et moi, nous portons la máªme teinte de collants  »!

Un moment plus tard, j’étais assis sur le canapé de ma grand-má¨re écoutant la conversation qu’elle et ma má¨re avaient á  l’extérieur.

 « Parfait! dit ma grand-má¨re. Il me semble que tu vas avoir une journée bien remplie  ».

Je souris.

 « Quel est son nom déjá   »?

 « Megan. Megan Whitticker. Elle va á  notre église  ».

 « Ah oui ! Mais…mais…elle est trá¨s jolie. Ta má¨re m’a dit que nous devions l’appeler pour lui dire quand nous pourrions nous retrouver. Est-ce que 11h30, ça te convient  »?

 « C’est parfait  »!

 « Ca ne te fais pas trop á  attendre  »?

 « Je pense que je peux le supporter  ».

Ma grand-má¨re sourit :  « Ta má¨re m’a dit que tu n’avais pas pris le temps de déjeuner. Que penserais-tu de manger des roulés á  la cannelle. Je crois qu’il m’en reste une boite  ».

 « J’adorerais ça. Surtout si tu as du chocolat chaud  ».

 « Laisse moi mettre ça au four et nous pourrons déjeuner  ».

Ma grand-má¨re se dirigea vers la cuisine. J’enlevais mes pantoufles et m’allongeais sur le canapé placant mes pieds encollantés sur l’accoudoir du canapé. Qui aurait pensé que porter des collants m’aurait amené á  un rendez-vous avec Megan. Je réfléchissais de quoi allions nous pouvoir parler. Je ne pensais pas qu’elle soit branchée dans les romans d’héroíc-fantasy ou sur les MMORPG. Peut-áªtre que je pouvais la convaincre á  lire les máªme bouquins que moi. Je réalisais qu’en fait, je ne savais rien sur elle, hormis le fait qu’elle était trá¨s belle. Je pense qu’elle devait jouer au basket en seconde année junior. J’aurais du aller regarder les championnats.

J’entendis ma grand-má¨re au téléphone, ce qui n’était pas inhabituel. Puis j’entendis qu’elle demandait á  parler á  Megan. Je m’assis d’un seul coup.

 « Hello Megan. C’est la grand-má¨re de Jamie. Pouvons nous nous rencontrer á  la cafétéria á  11h30 ? Okay, on vous retrouvera la-bas. Au revoir  »!

J’entrais dans la cuisine pour trouver ma grand-má¨re mettant les roulés au four.

 « Pourquoi as-tu appelé Megan ? Je voulais le faire  ».

 « Oh, je suis désolée Jamie. J’attendais que le four soit assez chaud et comme je n’avais rien d’autre á  faire en attendant. Elle semblait contente de nous rencontrer aujourd’hui  ».

 « Mmmoui ! Vas-tu déjeuner avec Julie  »?

 « Tu ne veux pas de ta grand-má¨re dans les parages  »?

 « Bien je… je pense que Megan ne veut manger qu’avec moi  ».

 « Oui je vais manger avec Julie, mais je veux quand máªme avoir l’Å“il sur toi  » dit ma grand-má¨re en souriant.

Je me sentis embáªté et honteux. Qu’est-ce qu’allait penser Megan de moi ? Ma grand-má¨re avait l’air de prendre ça comme un genre de rendez-vous de jeu, entre gamins. La bouilloire se mit á  siffler, lui donnant une occasion de changer de conversation.

 « C’est l’eau pour ton chocolat chaud  » dit ma grand-má¨re.

Je pris une grande tasse et un paquet de cacao. Les roulés furent bientá´t práªts et nous les dégustá¢mes ensemble sur la table de la cuisine.

 « Tu es trá¨s présentable aujourd’hui et j’aime bien la couleur de tes collants  ».

 « Merci ! dis-je, c’est Maman qui m’a choisi mes habits ce matin  ».

 « Megan va te trouver trá¨s chic  ».

Aprá¨s le petit déjeuner, j’essayais de lire un livre mais étais trop excité pour arriver á  me concentrer.

Je lisais et relisais les paragraphes pour que mon esprit les enregistre. Je passais en revue les sujets que j’allais aborder avec Megan. Vers 11 heures, j’étais totalement anxieux. J’allais plusieurs fois me soulager la vessie á  cause de l’angoisse. J’avais des sueurs froides. Plutá´t dans la journée, je ráªvais d’impressionner Megan, mais maintenant je priais pour ne pas perdre tous mes moyens ou l’usage de la parole.

 « Ok Jamie ! Allons-y  »!

Je suivis ma grand-má¨re á  l’extérieur vers sa voiture. Mais mains tremblaient durant tout le trajet. Je ne faisais plus attention á  ce que je portais et une voix en moi, me criait de tout annuler. Il n’y avait pas trop de monde au centre commercial, beaucoup de má¨res et leurs enfants en bas-á¢ge ou bien des personnes d’un certain á¢ge se baladant pour faire un peu d’exercice. Mes sabots claquaient quand nous marchions. Comment les filles faisaient-elles pour empáªcher ces trucs de glisser hors des pieds.

 « Emma  »? dit une femme assez á¢gée en s’approchant de nous.  « Ca fait un moment que je ne t’avais pas vue  ».

Ma grand-má¨re répondit :  « Lucy, comment ça va  »?

 « Mon médecin m’a conseillé de perdre un peu de poids alors je me promá¨ne  ».

 « Je ferais bien d’en faire autant mais mes jambes ne suivent pas  ».

 « Et alors qui est-ce qui t’accompagne  »?

 « C’est Jamie, mon petit-fils, dit-elle á  Lucy, je te présente Lucy, une vieille amie á  moi, me dit-elle, je suis sure que ta má¨re se souvient d’elle  ».

 « Ton petit fils  »! dit Lucy en souriant et en m’examinant de la táªte aux pieds.

J’aurais pu dire qu’elle voulait poser certaines questions mais la politesse l’en empáªcha. Elles discutá¨rent quelques minutes sur leurs connaissances communes avant que ma grand-má¨re lui dise que nous devions continuer :  « Jamie a rendez-vous avec quelqu’un pour déjeuner  »! expliqua ma grand-má¨re.

 « Oh  »! dit Lucy en me regardant du coin de ses yeux marrons :  « Avec un autre garçon  »?

 « Oh non, c’est avec une fille  ».

 « Ah bon ! Vraiment ! Bien je pensais que… Passez une bonne aprá¨s-midi, je dois brá»ler ces calories  ».

Je me demandais ce que Lucy avait voulu dire. En fait je devinais trá¨s bien ce qu’elle avait du penser.

 « Désolé Jamie, dit ma grand-má¨re, je constate que Lucy est toujours aussi sarcastique et intolérante qu’avant. Ne la laisse pas t’ennuyer d’accord mon chéri  »?

 « Ca c’est certain, Mamie  »!

Nous traversá¢mes le centre commercial en nous dirigeant vers la cafétéria. Ce n’était pas trá¨s peuplé ce jour lá  et rapidement je repérais Megan assise seule á  une petite table.

 « C’est Megan lá -bas ! dis-je á  ma grand-má¨re, Je vous chercherai, Julie et toi lorsque j’aurai terminé  ». Je fis quelques pas vers Megan lorsque ma grand-má¨re m’arráªta.

 « Pas si vite Jamie, je veux connaá®tre ton amie  ».

Mon sang ne fit qu’un tour. Je voulais avoir l’air plus indépendant, face á  Megan. C’était déjá  trop que ce soit ma grand-má¨re qui l’ait appelée pour fixer l’heure.

Au fur et ma mesure que nous approchions de la table de Megan, j’avais l’estomac qui faisait de plus en plus de nÅ“uds. Elle examinait la liste des piá¨ces de théá¢tre en prévision et ne fit pas attention au fait que nous approchions ni á  mon admiration ardente envers son profil. Sa chevelure auburn était tirée en arriá¨re par une queue de cheval, montrant ainsi ses oreilles délicates. Elle était habillée d’un haut rose similaire au mien avec une courte jupe en jean et des sandales ouvertes á  petits talons. Ses jambes étaient croisées et une de ses sandales s’agitait au bout de ses orteils. Elle semblait porter un collant á  effet bronzant.

 « Bonjour Megan  »! Ma voix tremblait un peu sur la derniá¨re syllabe, mais j’avais prévu de parler avant que ma grand-má¨re ne puisse le faire.

Megan se tourna et sourit chaudement en se levant :  « Bonjour Jamie ! Bonjour Madame Clark  »!

 « Ravie de vous rencontrer Megan. Je vais retrouver la sÅ“ur de Jamie et déjeuner avec elle. Vous deux, amusez-vous bien  »!

 « D’accord ! dit Megan. Nous vous retrouverons quand nous aurons terminé  ».

Ma grand-má¨re partit lentement, á  travers la cafétaria, en direction des magasins.

Je me tournais vers Megan et lui souriais. Megan me regarda de haut en bas :  « Jolis sabots ! Oá¹ les as-tu eus  »?

 « Dans un des magasins de chaussures du centre commercial. Julie doit certainement se souvenir lequel  ».

 « Nous irons voir s’ils en ont ma taille. Que veux-tu manger  »?

 « En général je choisis un sandwich au comptoir  ».

 « Okay »! Megan balança l’anse d’un petit sac á  main serré, autour de son épaule et nous partá®mes vers le comptoir á  sandwiches.  « Eh bien  »! dit-elle aprá¨s avoir jeté á  nouveau un coup d’Å“il sur mes jambes :  « Pourquoi portes tu des collants nettement plus foncés aujourd’hui  »?

 « Euh, oui, c’est ma má¨re qui m’en a acheté des plus foncés l’autre jour  ».

 « On les remarque plus, mais ça rend tes jambes plus jolies  ».

 « Pas aussi jolies que les tiennes  ».

 « Merci ! C’est trá¨s gentil ! Est-ce que c’est un short de fille  »?

 « Oui. Ma má¨re a voulu m’en acheter  ».

 « C’est mignon  »!

Megan commanda un petit sandwich suédois. D’habitude, je prenais un pain bagnat mais je pensais que cette fois qu’il ne valait mieux pas, au risque que Megan penserait que je mange comme un cochon. Je me rabattais sur un petit sandwich au dindoneau. Megan repartit vers la table. J’avais du mal á  détourner les yeux de ses jambes de ráªve.

Megan croisa á  nouveau les jambes et laissa danser sa chaussure au bout de son pied. Elle était assise plus de coté de la table, ce qui fait que ses jambes étaient directement sous mes yeux. Je les regardais discrá¨tement en déballant mon sandwich.

 « Tu aimes vraiment mes jambes n’est-ce pas  »?

 « Je suis désolé. Je…j’ai du mal á  ne pas les regarder  ».

 « C’est okay. C’est flatteur. Mais c’est mes collants que tu aimes ou bien les jambes qui sont á  l’intérieur  »?

Megan me regardait avec insistance avec un petite grimace coquine.

Voulait-elle me torturer l’esprit ?

 « Euh… Je… j’aime les deux. Je veux dire tes jambes. En fait je ne sais pas  ». Je sentis mes joues rougir.

 « Jamie, je crois que tu rougis  »! dit Megan en me taquinant. Elle semblait apprécier l’effet qu’elle me faisait.  « Ca va ! Je te taquine un peu. Je pense aussi que mes jambes sont plus jolies gainées dans le nylon de mes collants  ». Elle se pencha vers moi et chuchota :  « J’adore aussi la sensation du nylon sur ma peau. Mais ne le dis á  personne  ».

 « Okay  »!

Megan mangea quelques bouchées de son sandwich et je fis de máªme.

 « Alors, pourquoi m’as-tu appelée  »?

 « Samantha m’a dit que tu posais des questions sur moi. Elle et ma sÅ“ur m’ont encouragé á  appeler  ».

 « Et toi tu voulais appeler  »?

 « Oh que oui  »! dis-je avec enthousiasme en réalisant ensuite combien ça avait l’air idiot.

Megan ricana :  « Tu ne m’as jamais trop parlé avant, je pensais que tu ne m’aimais pas ou máªme pire, que je te laissais indifférent  ».

Si seulement elle avait su combien je pensais á  elle :  « Je t’ai toujours bien aimé. Je pense que tu as deviné que je suis timide  ».

 « vraiment ? dit Megan en riant. Ca doit áªtre affreux  »!

 « Je ne pensais pas que tu avais envie de me parler  ».

 « Désolé si je t’ai donné ce sentiment. Pas mal de garçons me disent des choses blessantes, alors c’est comme un mécanisme de défense pour moi  ».

Nous mangeá¢mes quelques sandwichs supplémentaires. Je commençais á  me calmer. Megan avait l’air d’avoir envie de me parler et la nourriture insipide de la cafétéria calait mon estomac. Megan me posa quelques questions á  propos de l’école et bientá´t nous nous retrouvá¢mes á  parler comme de vieux amis. Megan lançait des sujets divers et laissait la conversation s’engager dessus. J’essayais máªme de sortir quelques phrases spirituelles. Elle en rit donc j’en concluais qu’elle les avait trouvées drá´les. Je lui parlais des MMORPG et des romans d’héroíc fantasy que je lisais et elle écoutait attentivement. Lorsque j’en eus fini avec mes elfes et mes orcs, Megan orienta la discussion dans une nouvelle direction :  « Alors, vas tu garder tes collants quand l’école va reprendre á  l’automne  »?

 « Je ne sais pas. Ma má¨re m’a dit que c’était juste pour l’été  ».

 « Ca a vraiment du áªtre trá¨s embarrassant lorsque elle t’a surpris  ».

 « Oui mais aprá¨s elle a été assez cool avec ça  ». Je regardais mon emballage vide de sandwich. Megan semblait me faire passer un interrogatoire.

 « N’aimerais-tu pas aller voir un film un de ces jours ? il y a en a plein que j’ai envie de voir  ».

 « Tu veux dire aujourd’hui  »?

 « J’aimerais bien, mais il faut que je demande á  ma má¨re avant  ».

 « Bien sur ! Je dois aussi demander á  ma má¨re aussi mais oui, j’aimerais bien  ».

Megan regarda sa montre et parcouru la salle du regard. Je suivais son regard jusqu’á  la table ou étaient assises ma grand-má¨re et Julie. Je ne les avais pas remarquées jusqu’á  maintenant. En fait je n’avais jamais quitté Megan des yeux quand nous parlions. Megan fit un signe de la main et Julie lui fit un signe en retour. Au final, elles s’étaient assises assez loin de nous.

Megan froissa ses emballages  « On y va ? Il faut vraiment que je retrouve ma má¨re  ».

 « Okay  »! Nous jetá¢mes nos détritus dans la poubelle et je suivis Megan qui se dirigeait vers Julie et ma grand-má¨re.

 « Merci d’avoir déjeuner avec moi Megan. J’ai passé un trá¨s agréable moment  ».

Megan me sourit :  « Moi aussi tu sais. Tu me rappelles plus tard. D’accord  »?

 « C’est sur  »!

 « Salut Megan! dit Julie lorsque nous atteigná®mes leur table. Il semble que vous ayez trouvé des choses á  vous dire  ».

 « Tout á  fait. Jamie m’a dit que tu savais oá¹ il avait acheté ses sabots  ».

 « Oui, je sais oá¹ c’est  »!

 « Ce n’est pas un haut á  moi  »? s’écria Julie

Comme je haíssais Julie á  ce moment lá .  « Maman ne m’a pas laissé mettre un de mes T-shirts. Elle m’a dit qu’ils étaient trop sales  » rétorquais-je á  Julie.

Megan sembla ne pas y práªter attention. Bon, je dois y aller. Il faut que je retrouve ma má¨re. Ravie de vous avoir rencontré Madame Clark. N’oublie pas d’appeler Jamie. Bye  »!

Elle agita ses doigts et s’en alla.

Chapitre 11

 « Ce n’était pas vraiment quelque chose á  dire, dit ma grand-má¨re. Tu as embarrassé Jamie devant son amie  ».

 « Je n’aime pas qu’il porte mes váªtements  » répliqua Julie

 « C’est Maman qui m’a obligé á  le faire  ».

 « Bien on va arráªter avec ça ! avisa ma grand-má¨re. J’en parlerai á  ta má¨re. Je suis sure qu’elle prend les interáªts de Jamie á  cÅ“ur  ».

Ca stoppa la discussion bien que je voie que Julie était toujours furieuse. Je me demandais ce que Megan en pensait. Ca ne la dérangeait pas que je portes des collants et elle avait du constater que c’était un haut féminin que je portais. Ma grand-má¨re et moi quittá¨rent le centre commercial tandis que Julie retournait travailler. Je passais le reste de la journée dans une étrange euphorie. Apparemment Megan m’aimait bien. Elle voulait máªme aller au cinéma avec moi.

 « Alors comment s’est passé ce déjeuner avec Megan  »? demanda ma má¨re, sur le trajet, en rentrant de chez ma grand-má¨re.

 « C’était bien. J’ai passé un trá¨s bon moment  ».

 « Je suis ravie de voir que tu te fais des nouveaux amis  ».

 « Oui, moi aussi. Euhh. . tu serais d’accord que j’aille au cinéma avec Megan  »?

Elle me demanda alors :  « Est-ce un rendez-vous en amoureux ou vous aller juste y aller en copains  »?

Mon cÅ“ur explosa. Mon amitié avec Megan allait sá»rement déjá  finir. Sá»rement que ma má¨re allait dire non.

 « Je ne sais pas. Je pense que nous sommes juste amis  ». J’espérais que nous serions plus que des amis mais pour l’instant je ne faisais pas attention aux circonstances tant que je pouvais passer du temps auprá¨s de Megan.

 « Bien. Je pense qu’y aller l’aprá¨s-midi ce serait bien  ». Ma má¨re me sourit et tapota sur ma jambe gainée de nylon marron.

 « Merci Maman. Penses-tu que nous pourrions y aller demain  »?

 « Demain, c’est Samedi. As-tu parlé des détails avec Megan  »?

 « Non, elle veut que je l’appelle ce soir  ».

 « D’accord. Vois ça avec elle. Je t’emmá¨nerai et te récupá¨rerai aprá¨s le film  ».

 « Merci Maman  ». Je me mis á  regarder par la vitre et me mis á  ráªver en plein jour au fait de m’asseoir dans l’obscurité avec Megan .

 « Ta grand-má¨re m’a raconté que Julie n’a pas été trá¨s sympa avec toi á  propos de ton bustier  ».

 « Elle n’avait pas á  parler de ça devant Megan. Je pense qu’elle a fait ça pour áªtre méchante  ».

 « Bien, je n’aimais pas non plus que tu portes mes váªtements, tu te souviens  »? demanda ma má¨re en levant ses yeux marrons.

 « Mais c’est TOI, qui m’a obligé á  le faire  ».

 « Je sais. C’est vraiment ma faute. Je m’expliquerai avec Julie. En máªme temps tu as besoin d’avoir des habits plus jolis á  porter si tu as une vie sociale plus active  ».

 « Tant que je n’ai pas á  porter les habits de Julie, á  nouveau  ».

 « Arráªtons nous chez Mohls et achetons quelque chose pour toi demain  ».

J’approuvais et au feu suivant, ma má¨re tourna en direction de chez Mohls.

Lorsque j’ouvris la porte de la voiture pour sortir, mon sabot glissa de mon pied. Je me demandais comment les filles arrivaient á  les garder aux pieds. Alors que nous marchions dans le magasin, je m’attendais á  ce que nous allions vers les rayons masculins pour me prendre quelque polos mais Maman se dirigea á  l’opposé. Je la suivis vers les rayons jeunes filles.

 « Pourquoi devons nous acheter des habits ici  »?

 « Je pense qu’ils t’iront bien  ».

 « Mais ce sont des habits de filles  ».

 « Je sais »! dit ma má¨re en regardant quelques bustiers.  « Est-ce que le bustier que tu portes te donne meilleure allure maintenant  »?

 « Oui, enfin je pense  ».

 « Les má¨res savent souvent ce qui est le mieux  » remarqua-t-elle en continuant de regarder.

 « Sarah? s’écria une voix de femme. C’est bien toi  »?

L’interlocutrice était Carla North, une des amies d’école de ma má¨re. Je ne l’avais pas souvent vue mais lui avais parlé quelquefois au téléphone. Maintenant que nous l’avions rencontrée dans un magasin, cela voulait dire que nous allions rester lá  un bout de temps. Aujourd’hui Carla était avec sa fille Beth qui avait trois ans de moins que moi, ainsi qu’avec une autre fille qui était, je pense, une amie á  Beth.

Beth ne m’avait jamais parlé donc je m’imaginais bien que j’allais passer un bout de temps, planté lá , á  m’ennuyer.

Ma má¨re et Carla parlá¨rent des gens qu’elles connaissaient et de leurs projets d’été. A ce moment lá  ma má¨re me tendit les trois bustiers qu’elle tenait. Ils étaient dans les tons pastel, en orange, jaune et bleu. Encore heureux qu’elle n’en ait pas choisi un rose. En aucun cas je ne voulais porter du rose.

Je remarquais que Beth et sa copine chuchotaient en me regardant.

 « Demande-lui  » ! dit son amie.

Je souriais á  Beth, espérant la désarmer. Elle me demanda d’une voix suffisante :  « Jamie, Steph veut savoir pourquoi tu portes des collants  »?

Beth et sa copine se mirent á  rire et la conversation entre ma má¨re et Carla s’arráªta net.

 « Beth! dit Carla, pourquoi dis-tu cela  »?

 « Parce que c’est comme s’il portait des collants  ». Steph rigola á  nouveau.

 « C’est bon  »! dit ma má¨re posant son bras autour de moi et me collant á  elle :

 « Jamie porte effectivement des collants  ».

Beth et Steph mirent leurs mains devant leurs bouches et s’éloigná¨rent en riant.

 « Vraiment  » ! dit Carla en ignorant sa fille. Elle regarda mes jambes gainées de fin nylon marron, avec attention avant de regarder ma má¨re pour avoir une explication.

 « Je l’ai surpris entrain de porter les miens, dit-elle d’une voix étouffée, donc je lui ai laissé le choix et il a choisi d’en porter si je lui achetais ses propres collants  ».

 « Wow ! dit Carla, je dois dire que tu as de trá¨s jolies jambes Jamie  ».

Ma má¨re me serra encore plus  « Merci Carla  »!

 « Est-ce que ces bustiers sont pour toi Jamie  »?

 « Oui! dit ma má¨re, ils vont mieux lui aller que ces T-shirts chiffonnés qu’il a l’habitude de mettre. Il a eu un rendez-vous pour déjeuner aujourd’hui alors je lui achá¨te quelque chose de plus joli  ».

Beth et Steph me regardaient d’un air goguenard sans perdre une miette de la conversation. Elles se regardá¨rent l’une et l’autre lorsque le mot de rendez-vous fut mentionné.

 « Oh je vois, dit Carla, les jeunes garçons s’habillent si mal maintenant. Et je vois que Jamie ne porte pas un de ces shorts baggy que tant de garçons portent de nos jours  ».

 « Oui ! répondit ma má¨re, on dirait presque que certains d’entre eux vont tomber  ». Ma má¨re lá¢cha :  « Je dois acheter des shorts á  Jamie au rayon fille pour en trouver des décents  ».

 « Effectivement, ils lui vont bien  ».

Beth et Steph rigolá¨rent á  nouveau en entendant les commentaires sur mes shorts.

 « Nous faisons une petite grillade-partie samedi prochain. Pourriez-vous venir toi, Jamie et Julie  »?

 « Ca serait merveilleux  »!

 « Chouette ! les filles ont besoin de nouveaux maillots de bain donc il vaudrait mieux y aller. Je t’appelle pour te donner les détails sur la grillade-partie  ».

Ma má¨re sourit et la salua de la main.

 « Au revoir Jamie, dit Carla en me faisant un clin d’Å“il, amuse-toi bien á  faire les magasins  ».

 « Bien Jamie, aimes-tu certains de ceux-lá   »? demanda ma má¨re en me reprenant les bustiers des mains.

 « On va pas vraiment aller á  ce repas ? si  »?

 « Pourquoi pas ! Ce serait sympa  ».

 « Je n’ai pas envie de rester lá  toute la soirée pour que Beth se moque de moi  ».

 « Je sais, ce n’était pas trá¨s poli de sa part. Je pense que Carla va avoir une discussion sérieuse avec elle á  propos de ça. Tu sais, si tu veux, tu peux inviter Megan á  venir avec nous. Ca te paraá®t plus agréable dans cette condition  »?

 « Vraiment  »?

 « Oui, il faut que j’en parle á  Carla mais je pense qu’elle sera d’accord  ».

Ceci me fit voir la grillade-partie sous un autre jour et je m’imaginais que ça serait un grand moment d’áªtre quelques heures avec Megan. Et tant pis pour les moquerie de Beth. Megan lui clouerai sá»rement le bec.

 « Et pour l’instant, que penses-tu de ceux lá   »?

 « Ne pourrions-nous pas choisir quelque chose dans des couleurs plus marquées ? Ceux lá  ont l’air d’avoir déteint  ».

 « Humm, je ne pense pas que tu veuilles le rose criard  ».

 « Non, je ne porterai pas de rose  ».

Ma má¨re sourit :  « Bien, ils ont juste l’air de n’avoir que des pastels, si tu fais abstraction du rose. Je pense qu’ils t’iront bien  »

 « Okay, si tu le dis, c’est que tu dois avoir raison  ».

 « Bien, je pensais aussi que tu pourrais mettre des pantacourts  ».

 « Pourquoi »? demandais-je en la suivant vers un rayon de pantalons semblant áªtre courts.

 « Je pensais que tu ne voulais pas tout le temps montrer tes jambes nylonées aussi haut mais c’est mieux que des jeans. Tiens, regarde lá   » dit-elle en saisissant un beige foncé avec une taille élastique et une ficelle.  « Je pense que ça ira. Pourquoi n’irais-tu pas les essayer  »?

Ma má¨re me tendit le pantacourt et nous nous dirigeá¢mes vers les cabines d’essayage.

 « Pourrait-il essayer ça ici  »? demanda ma má¨re á  la vendeuse préposée aux cabines d’essayage.

 « Bien sur  »! dit-elle en montrant une cabine libre.

Heureusement, il n’y avait pas grand monde á  l’essayage. Apparemment juste une autre cabine semblait occupée. J’enlevais mon short et le pendais sur la patá¨re prévue á  cet effet á  l’arriá¨re de la porte. J’en profitais pour retendre et lisser mes collants. Avant de l’essayer, j’inspectais le pantacourt. Il n’avait pas de braguette et les poches arriá¨res étaient trá¨s petites, servant plus á  faire joli que pour utiliser. Aprá¨s tout, il n’y avait pas de fleurs brodées. Je les enfilais et serrais la corde á  ma taille. Ils étaient confortables et légers comme si je portais des pantalons trá¨s fins s’arretant juste en dessous du genou.

 « Ca me va  »! dis-je.

 « Fais-moi voir  »!

J’avais horreur d’essayer des váªtements avec ma má¨re. Elle semblait ne jamais me croire. Je ressortais dans l’allée centrale avec mes pieds encollantés.

 « Oui, c’est vrai qu’ils te vont bien, dit ma má¨re. Remonte ton T-shirt et tourne toi, que je voie la taille  ».

Je suivais ses instructions á  la lettre. La vendeuse me souriait maintenant et ses yeux regardaient mes jambes parfois. Je réalisais soudain ce que j’avais fait. J’avais mis en évidence le haut de mon collant á  ma má¨re et á  la vendeuse.

 « Je pense que ça ira, dit ma má¨re. Tu aimes la couleur  »?

 « Oui, c’est bien  » dis-je.

Je retournais dans la cabine me changer. Il me sembla entendre une discussion entre ma má¨re et la vendeuse mais je ne pouvais pas entendre ce qu’elles disaient. La vendeuse me sourit lorsque nous quittá¢mes les cabines mais ce n’était pas un sourire moqueur mais plutá´t amical.

 « Maman, demandais-je au moment oá¹ elle démarrait la voiture, parlais-tu avec la vendeuse pendant que je me changeais  »?

 « Oui mon cher. Elle voulait savoir pourquoi tu portes des collants  ».

 « C’est bien ce que je pensais  ».

 « Elle pense que ç’est mignon sur toi  ».

Je soupirais. Avais-je vraiment envie d’avoir un look  « mignon  »?

Lorsque nous arrivá¢mes á  la maison, ma má¨re m’expliqua comment réchauffer les restes, avant de partir chercher Julie au centre commercial. Je mis les assiettes et les couverts pendant que la nourriture chauffait dans le micro-ondes. Je ne savais pas ce que ma má¨re avait dit á  Julie pendant le retour mais Julie me foudroya du regard en montant se changer.

 « Est-ce que Julie est en colá¨re aprá¨s moi  »? demandais-je

 « Ca lui passera et je pense que tu la trouveras plus solidaire á  l’avenir  ».

Ma má¨re parla á  Julie de notre visite au magasin Mohls et l’invitation de Carla pour un repas dans le jardin.

 « Puis-je amener quelqu’un si Jamie a l’autorisation d’amener quelqu’un  »?

 « Oui je suppose aussi, dit ma má¨re, tu penses que c’est vraiment nécessaire  »?

 « Je ne comprends pas pourquoi c’est la petite princesse en collants fins, qui aurait tous les privilá¨ges  ».

 « Tu es la plus agée Julie. Et ne traites pas ton frá¨re de petite princesse  ».

Tout le monde se calma aprá¨s cet échange verbal. Je mangeais vite en espérant pouvoir appeler Megan avant que Julie n’appelle une de ses amies.

 « Quand est-ce que tes amis rentrent á  la maison  »? demanda Julie

 « Probablement dimanche  » Aprá¨s l’excitation avec Megan, j’avais oublié le retour de vacances de Mike et de Todd. Leur parler de mes collants n’allait pas áªtre une chose facile.

 « Dois-je dire á  Samantha de ne rien dire á  Monica  »? demanda Julie. Monica était la grande sÅ“ur de Mike.

 « Oh, je n’avais pas pensé á  ça  ».

 « Je pense que tu devrais Julie, répondit ma má¨re, c’est mieux que Jamie parle lui máªme á  ses amis de ces …choses lá   ».

 « Puis-je téléphoner á  Megan  »?

 « Okay  »!

 « Eh, ne reste pas toute la nuit au téléphone  » s’écria Julie.

Je regardais le numéro de Megan dans l’annuaire. Peut-áªtre que je devais le noter dans la liste des numéros prá¨s du téléphone. Chacun d’entre nous a une page dans le calepin prá¨s du téléphone avec les numéros que l’on appele le plus souvent. Je rajoutais celui de Megan sous les numéros de Mike et de Todd.

 « Allo  »? dit une voix féminine que je pensais áªtre celle de la má¨re de Megan.

 « Bonsoir. Megan est-elle lá   »?

 «Qui la demande  »?

 « Jamie. Elle m’a demandé d’appeler  »

 « Ok Jamie, patientez un instant  ».

 « Hé Jamie. Tu peux aller au cinéma demain  »?

 « On ira dans l’aprá¨s-midi. Ca va  »?

 « Oui, nous te retrouvons á  une heure  »

 « Sans problá¨me. Le cinéma du centre commercial, d’accord  »?

 « Oui  »

 « Okay, je te retrouve á  une heure. Puis-je avoir ton e-mail et ton adresse MSN  »?

 « Bien sur  » ! Megan me les dit et j’essayais de les enregistrer. Je dus lui demander de répéter. Je lui dis au revoir et ce fut tout. J’avais un rendez-vous cinéma avec Megan.

J’étais allongé sur mon lit, entrain de lire un livre quand Julie entra dans ma chambre, assez tard le soir.

 « Hé Jamie. Je suis désolée. J’ai été trop nulle aujourd’hui  ».

 « Ca va, c’est bon. Ce n’était pas mon idée de porter ton bustier  ».

 « Je sais  »! Julie s’assit sur le coté de mon lit, regardant ses ongles, l’air pensive.  « Je pense que ça n’a pas endommagé ton amitié avec Megan  ».

 « Non. Pourquoi penses- tu qu’elle m’a demandé de sortir avec elle  »?

 « Je ne sais pas. Je suppose qu’elle pense que tu es un gars sympa. Elle cherche probablement á  avoir plus d’amis. Les filles comme elle veulent avoir plein d’amis  ».

 « Comment saurais-je si elle me considá¨re comme son petit ami  »?

 « Je pense que tu t’en apercevras  ».

 « Il y a quelque chose qui cloche  »?

 « Non, je voulais juste te dire que j’étais désolée  ». Julie se leva et se dirigea vers la porte.  « Amuses toi bien demain. Je vais aller faire les magasins avec Samantha et donc je lui dirai de ne rien dire á  Monica. Okay  »?

 « Merci soeurette  »!

Je me levais plus tot ce samedi matin, me douchais et me rasais les jambes. Je pris une paire de collants chair a effet massant, un short en jean et un de ces nouveaux haut que ma má¨re m’avait acheté, celui qui était bleu. Aprá¨s avoir mangé mon bol de céréales, je commençais á  áªtre impatient d’aller á  la séance de cinéma avec Megan. Ma má¨re avait plein de choses á  faire et quelques projets á  étudier et Julie n’allait émerger de sa chambre que tard dans la matinée.

J’allais faire un tour sur les jeux d’ordinateur et ajoutais Megan dans mes contacts MSN. Je pensais lui envoyer un mail, á  un moment (elle n’était pas en ligne pour un tchat en direct) mais peut-áªtre qu’elle n’avait pas envie de trop me voir non plus. Ca faisait un peu désespéré, j’allais la voir dans quelques heures.

Nous mangeá¢mes quelques sandwiches pour le repas de midi, relativement tá´t. Ma má¨re était préoccupée par son travail et Julie semblait heureuse comme jamais. J’avais la nette impression que la nuit derniá¨re, quelque chose la tracassait, qu’elle aurait voulu me dire quelque chose. J’étais allongé sur le canapé lorsque Samantha arriva pour aller faire les magasins avec Julie.

J’entendis Samantha dire :  « Je voudrais souhaiter bonne chance á  Jamie ! Hé Jamie  »! s’exclama Samantha en rentrant dans le salon :  « J’ai entendu dire que tu n’avais pas déplu á  Megan. Elle t’a máªme demandé d’aller au cinéma avec toi  ».

 « Je penses qu’elle m’aime bien  ».

 « Alors bonne chance  »! dit-elle en sortant du salon  « Et ne sois pas troublé dans le noir  ».

La porte claqua mais je pus les entendre rire dehors.

J’attendais á  la porte, en sandales, une demi-heure avant l’heure.  « Maman, dis-je, c’est l’heure d’y aller  »!

 « Je sais, dit-elle, je sais. Bien ! tu es beau aujourd’hui. Finalement tu fais attention á  ton look, bien que j’aurais préféré que tu mettes les collants marrons plutot que des beiges. Je dois m’arráªter au bureau pour prendre des dossiers, sur le chemin  » dit-elle en fermant la porte.

 « Ne peux-tu pas t’y arráªter au retour ? je vais áªtre en retard  »!

 « Bien d’accord. Je vais traverser un building sombre et des bureaux déserts, toute seule. Ne t’inquiá¨te pas pour ta pauvre má¨re quand une fille mignonne attend  ».

 « Vraiment  »?

Ma má¨re se mit á  rire :  « Mais non, idiot  »!

Nous arrivá¢mes au centre commercial avec dix minutes d’avance. Ma má¨re me rappela :  « Appelles moi lorsque tu veux rentrer á  la maison  ». Je pris la direction du cinéma qui était attenant á  la cafétéria, oá¹ pleins de gens mangeaient. Je faisais les cent pas prá¨s du guichet lorsque j’aperçus Megan entrain de parler á  d’autres filles.

 « Salut Megan  »!

 « Oh, salut Jamie. Nous t’attendions  »! Megan était habillée plus cool aujourd’hui, short kaki, sandales et un chemisier rose mais ne portait pas de collants. Une des autres filles était Kim, que je connaissais vaguement dans notre classe. Je n’avais jamais vu les deux autres.

 « Je te présente mes cousines Sandy et Michelle, et tu connais déjá  Kim  ». Nous nous saluá¢mes mutuellement puis il me revint subitement que Megan avait dit :  « Nous  » lors de la conversation téléphonique.

Kim posa sa main sur sa bouche et s’esclaffa :  « Je le crois pas. Tu ne plaisantais pas  »!

 « Je te l’ai dit ! dit Megan, ça lui va bien en plus  ».

Kim se pencha vers mes jambes :  « Te rases-tu les jambes ou tu n’as pas assez de poils  »?

 « Je les ai rasées. Ma má¨re dit que ça ne fait pas joli des poils sous des collants  ».

 « Elle a raison  »! dit Kim

 « Tu aimes vraiment porter des collants fins ? demanda une des cousines, moi je les déteste. Je trouve que ça gratte  ».

 « Peut-áªtre que je ne portes pas ceux qui grattent  ».

Les quatre filles rirent  « Quelle marque portes-tu ? Ou est-ce ta má¨re qui les achá¨te pour toi  »?

 « Ce sont des sheer energy de chez Legg’s  »

 « He’s got legs  »! chanta l’autre cousine, pensant au jingle pub des collants Legg’s, les faisant toutes rire un peu plus, á  part Megan.

Je commençais á  me sentir gáªné :  « Allons nous tous voir le film  »?

 « Oui, dit Megan, je ne te l’ai pas dit. Tu pensais que c’était juste toi et moi  ». Kim roula des yeux.

 « Oui, c’est ce que j’avais cru comprendre  ».

 « Oh, désolée  »!

Il y eu un moment de silence pesant. Pourquoi voulait-elle que je les accompagne, elle et ses amies.  « Alors qu’allons nous voir  »? demandais-je.

 « Nous avons deux choix  » dit Megan. Elle me parla des deux options et en fait rien ne me plaisait dans leur choix. Les deux films étaient des films pour ados boutonneux et je n’avais envie d’en voir aucun mais elles voulaient mon avis pour trancher. Je demandais á  Megan quel était son choix et me rangeais á  son avis. Je suivis derriá¨re les filles en attendant nos tickets. Je devais faire au mieux, pensais-je en moi-máªme.

Je demandais á  Megan :  « Tu veux partager une portion de pop-corns  »?

 « Bien sur, ça sera sympa  »!

J’achetais deux boissons et un grande portion de pop-corns

 « Vas-tu en acheter aussi pour moi  »? demanda Kim

 « Je n’ai pas assez d’argent  »

 « C’est juste qu’il ne t’aime pas trop  » répliqua Megan.

Kim se mit á  rire :  « J’en ai rien á  faire  »! dit-elle calmement mais assez fort pour que j’entende.

Nous rentrá¢mes dans la salle pendant que les bandes-annonces commençaient, avec moi qui essayait de me débrouiller avec mes deux boissons et ma portion de popcorns, dans le noir. Je pris un siá¨ge en bout de groupe, á  coté de Megan. Nous devions nous assoir á  coté puisque nous devions partager les pop-corns. Nous ne parlá¢mes pas trop pendant le film. Les filles semblaient interessées. Megan picora quelques pop-corns mais c’est moi qui en mangea la plupart. Nous partá®mes pendant le générique de fin.

 « Alors on fait quoi maintenant  »? demanda Megan quand nous nous retrouvá¢mes dans la cafétéria.

 « Je ferai peut áªtre bien de rentrer  ».

 « Est-ce que ta Maman t’attend  »? demanda Kim.

 « Kim, cria Megan, t’es vraiment une saleté  »

 « Je le taquine juste  ».

 « Je meurs de faim  »! dit une des cousines

 « Hé Megan, dit Kim, ce n’est pas Josh Martins  »?

 « C’est lui  » ! répondit Mégan. Kim et Megan firent signe á  Josh. Il était á¢gé d’un an de plus que nous et athlétique. Il était lá  avec deux de ses copains que je ne connaissais pas.

 « Il vient par ici  » s’exclama Kim qui s’était subitement levée et qui se tapait d’enthousiasme sur la poitrine.

Je restais lá  debout derriá¨re les filles, me demandant si je devais partir, mais je devais dire au revoir á  Megan. Ses yeux étaient rivés sur Josh et ses muscles saillants.

 « Salut Megan, salut Kim, les filles…  »

Elles dirent toutes bonjour á  Josh et Megan lui présenta ses cousines.

 « Alors quoi de neuf  »? demanda-t-il

 « On vient juste de voir un fim, répondit Megan, on pensait grignoter un petit quelque chose ».

 « Ca vous ennuie pas qu’on se joigne á  vous  »?

 « Absolument pas  »! s’exclama Kim.

Les trois gars et les quatre filles partirent dans la cafétéria. Je restais planté lá , me demandant si elles l’avaient máªme remarqué. Megan se retourna et agita la main dans ma direction :  « Bye Jamie  »!

Chapitre 12

 «Comment était le film  »? demanda ma má¨re lorsque je rentrais dans la voiture

 « C’était bien  ».

 « Juste bien  »?

 « C’était un film pour adolescentes  ».

 « C’est sympa de ta part d’avoir accepté les goá»ts de Megan  ».

Nous nous gará¢mes dans le petit parking derriá¨re le palais des glaces. C’est un petit magasin qui ouvre que pendant l’été. Comme d’habitude, il y avait la queue jusque dehors. Je ne remarquais personne qui faisait attention á  mes jambes. Je pense qu’ils étaient bien trop occupés par leurs crá¨mes glacées. Nous achetá¢mes des cá´nes et nous nous trouvá¢mes une table libre en terrasse.

 « Bien ! dit ma má¨re, maintenant que je t’ai acheté une glace, vas-tu enfin me dire ce qui ne va pas  »?

 « Il n’y avait pas que Megan et moi au cinéma. Elle avait invité trois autres filles  ».

 « Et elles n’ont pas été trá¨s gentilles avec toi ? C’est ça  »?

 « Elles se sont moquées de moi au début mais la plupart du temps, elles m’ont ignoré. Máªme Megan m’a ignoré. Puis elles ont rencontré des types du lycée aprá¨s le film et sont parties avec  ».

 « Oh Jamie, je suis désolée  »!

 « Je ne sais vraiment pas pourquoi Megan m’a invité finalement  ».

Ma má¨re n’avait pas d’explication. Elle fit de son mieux pour me réconforter mais j’étais inconsolable. Mon cÅ“ur était brisé, et plus j’y pensais, plus je ressentais de la colá¨re envers Megan.

Je passais le reste de la journée á  tourner en rond. Je n’avais aucune envie de lire ou de jouer á  l’ordinateur. Je ne savais pas quoi faire et je finis par m’affaler dans le canapé. Ma má¨re me laissa seul. Elle avait du travail á  faire.

Julie et Samantha pénétrá¨rent dans le salon, portant plusieurs poches. C’était clair que Julie avait dépensé tout l’argent qu’elle avait gagné.

Samantha s’avança vers le canapé :  « Eh Jamie, excuse-moi mais pourrais-tu déplacer tes pieds  »? Je pliais mes jambes pour lui laisser de la place. Julie, elle, s’étala dans le relax.  « Mes pieds me font trá¨s mal  » dit Samantha, en enlevant ses sandales pour se masser les pieds.

 « Tu n’aurais pas du porter tes nouvelles chaussures  » lui dit Julie.

 « Je sais ! je sais !. C’est exactement ce que m’a dit ma má¨re mais elles allaient bien avec ma tenue  ».

Samantha portait un chemisier avec une jupe courte évasée et des collants beiges foncés.

 « Pourquoi es-tu toujours en jupe »? demanda Julie.

 « Pour plaire, évidemment  »! Samantha mit ses jambes sur le canapé puis remua ses orteils gainés de nylon contre le nylon recouvrant les miens. Je reculais un peu. Samantha sourit.

 « Fais pas du pied á  mon frá¨re, dit Julie, c’est inconvenant  »!

Samantha et Julie éclatá¨rent de rire, ensemble.  « Alors, comment s’est passé ton rendez-vous avec Megan  »? demanda Samantha.

 « C’était bien  ».

 « Juste bien  »?

 « Oui juste bien  ». Je me levais et partis vers ma chambre.

 « Eh, ne t’en va pas  »! dit Samantha.

Je fermais la porte et m’étalais sur mon lit. Je pleurais et fini par m’endormir. Maman commanda une pizza pour diner et nous la mangeá¢mes ensemble dans le salon, tout en regardant un film. Julie était gentille avec moi, donc je supposais que maman l’avait mise au courant de mon fiasco de l’aprá¨s-midi.

La derniá¨re chose que j’avais envie, ce dimanche matin, c’était d’aller á  l’église et de me retrouver face á  face avec Megan. Lorsque ma má¨re entra dans ma chambre, je lui dis que je n’étais pas bien et que j’avais mal á  l’estomac. Elle me demanda quels étaient mes symptá´mes. Je doute qu’elle m’ait cru mais elle accepta que je reste á  la maison pour la matinée. Je restais au lit pendant que ma má¨re et Julie se préparaient. Aprá¨s qu’elles furent parties, je descendais et m’allongeais dans le canapé juste dans mon collant et un long T-shirt. Je me souvins que c’était ce que j’étais entrain de faire lorsque Maman m’avait surpris. Je me souvins comment j’avais eu si honte ce jour lá . Il fallait que je trouve une solution pour m’en sortir. Je pouvais pas vivre ainsi pour toujours. Je me dis qu’il y aurait plein d’autres filles qui me feraient du mal. Mes amis, Mike et Todd devaient rentrer aujourd’hui. Et qu’allaient-ils dire á  propos de mes collants ? Avec toute cette excitation de les porter ouvertement et l’attention que me portaient les filles depuis, je faisais le bilan du pour et du contre et je me mis á  chercher des idées pour que mes amis acceptent mon attitude. Il fallait que j’ouvre deux portes inconnues maintenant.

Je décidais de m’occuper l’esprit, sans faire quelque chose qui demande de la réflexion et qui m’aiderait á  avoir du recul sur les évá¨nements qui allaient arriver bientá´t, donc je m’habillais et décidais de préparer des sandwiches pour le repas de tout le monde. Ma má¨re et Julie furent surprises de trouver la table práªte et le repas qui les attendait.

 « Wow Jamie, peut-áªtre devrions nous te laisser á  la maison plus souvent  ». s’exclama Julie

 « Je m’ennuyais  ».

Ma má¨re me prit dans ses bras et me remercia :  « Tu te sens mieux  »?

 « Je pense que tout ira bien bientá´t  ».

Elle me serra á  nouveau dans ses bras. J’attendais á  table pendant que ma má¨re et Julie enlevaient leurs tenues bien habillées. Julie revint la premiá¨re et s’assit á  coté de moi.

 « Megan a demandé aprá¨s toi, fit remarquer Julie, elle voulait savoir oá¹ tu étais. Je lui ai dit que tu étais malade  ».

 « Vraiment  »? dis-je d’un ton, essayant de feindre l’indifférence.

 « Elle voulait savoir et elle espá¨re que tu iras mieux bientá´t  ».

J’acquiesçais et Julie ne parla plus de Megan.

Plus tard dans l’aprá¨s-midi, j’étais entrain de lire dans le salon lorsque le téléphone sonna. Ma má¨re prit l’appel :  « Jamie, c’est pour toi, c’est Mike  ».

Mike voulait que j’aille chez lui.  « Puis-je aller chez Mike  »? demandais-je. Ma má¨re dit que c’était Ok et je dis á  Mike que je serai chez lui bientá´t.

 « Te sens tu práªt pour affronter cette épreuve »? demanda ma má¨re

 « Je pense que oui  » ! dis-je. Je pus discerner une expression embáªtée sur le visage de ma má¨re, me laissant penser qu’elle allait peut-áªtre m’autoriser á  y aller sans que je portes mes collants. Mais maintenant, tellement de gens savaient que je portais des collants, que ce n’était plus vraiment important.

 « Puis-je porter mes T-shirts moches et les vieux shorts que je portais avant  »?

Ma má¨re sourit :  « Bien sur, si tu veux  »!

Je pensais d’abord porter mes tennis avec des chaussettes mais je ne pensais pas que nous irions jouer dehors. Il faisait trop chaud aujourd’hui, alors je mis mes sandales et partis vers chez Mike. Mike habitait á  quatre pá¢tés de maisons plus loin, dans une impasse, ce qui faisait un bon endroit pour jouer au basket. Je portais un collant  « teint de soleil  » et tandis que je marchais, le soleil faisait briller mes jambes. Je ne rencontrais personne sur le trottoir, ce qui n’était pas vraiment surprenant pour un dimanche aprá¨s-midi si chaud. Je réfléchissais á  comment aborder le sujet avec Mike. Je décidais d’áªtre absolument honnáªte. J’espérais pouvoir lui raconter l’histoire avant qu’il ne s’en aperçoive de lui-máªme. Lorsque J’atteignis la maison de Mike, je rencontrais Monica, sa sÅ“ur ainée entrain de laver la voiture dans l’allée. Elle portait des thongs, un short á  la  « Daisy Duke  », sans collants elle, vu la chaleur, et un haut de bikini pourpre. La sÅ“ur de Mike était magnifique, hors d’atteinte pour moi, et je suis sur qu’elle le savait.

 « Oh Jamie ! Ca va  »?

 «Ca va  »!

 « Je pense que Mike est á  l’intérieur  ».

Comme j’attendais á  la porte d’entrée, j’en profitais pour l’admirer de dos tandis qu’elle était penchée vers le toit de la voiture. Si son short avait été encore plus serré et court, il serait tombé de ses fesses. Ma má¨re n’aurait jamais laissé Julie porter un truc comme ça.

La má¨re de Mike répondit á  la porte, dit qu’elle était contente de me voir et me fit une brá¨ve étreinte amicale dans le hall d’entrée, oá¹ j’enlevais mes chaussures.

 « C’est trop chaud dehors  »! dit-elle

J’acquiesçais qu’il faisait chaud dehors (de plus de façons qu’elle ne le pensait). Je posais mes chaussures á  l’écart, en dehors du passage, de maniá¨re ordonnée prá¨s du mur. La má¨re de Mike me regarda perplexe puis ses yeux regardá¨rent mes pieds avant de se relever á  nouveau vers mon visage. Máªme si je portais des collants sans pointe renforcée aux orteils, la couture était visible sur le bout de mes orteils. Je baissais les yeux. C’était évident que je portais du nylon fin sur les jambes. Je me penchais et ajustais la couture sous mes orteils.

 « Je suis sur que Mike expliquera plus tard  ».

 « Oui, je suis sure qu’il le fera  ».

Elle appela Mike alors que je la suivais dans le séjour. J’appris en retournant á  la maison, qu’aussitá´t que Mike et moi fá»mes montés dans sa chambre, sa má¨re appelait chez moi pour demander á  ma má¨re pourquoi je portais des collants.

 « Hey Jamie  »! Mike et moi nous saluá¢mes par un high-five.  « Rentre, il faut que tu voies ça  »!

Je suivis Mike en montant vers sa chambre. Il était habillé tout á  fait comme moi, short et T-shirt, sauf que lui ne portait, bien évidemment, pas de collants. Le pá¨re de Mike était manager financier. Mike m’avait expliqué que c’était une sorte de super-comptable. Leur famille ont une grande maison et beaucoup plus d’argent que la mienne. Sa má¨re était un genre de décoratrice d’intérieur, travaillant á  la maison. Leur maison était toujours impeccable, á  l’exception de la chambre de Mike. Il avait deux sÅ“urs ainées, une en faculté et une au lycée. Celle au collá¨ge était cheerleader dans une grande université. On l’avait vue plusieurs fois á  la télé. Alors pourquoi Mike et moi étions amis ? Il était ce que les gens appelent communément un no-life, tout comme moi. Alors que nous rentrions dans la chambre de Mike, je vis un jeu entrain de tourner sur l’ordinateur. Mike dépensait beaucoup d’argent en jeux. Il y avait des livres, des magazines et des váªtements qui traá®naient un peu partout dans la piá¨ce.  « Todd est de retour aussi  »? demandais-je.

 « Oui ! Je l’ai déjá  appelé. Il a des trucs á  faire avant. Il sera lá  dans une heure environ  ».

Mike débarrassa une chaise pour moi et se rassit sur la chaise face á  son ordinateur .  « Tu vas voir les graphismes de celui-lá , s’exclama-t-il en prenant la souris, ils sont hyper cools  »!

 « Attends Mike, je dois te dire quelque chose avant  ».

Mike se retourna vers moi, semblant un peu ennuyé et j’étais certain que rien ne pouvait plus áªtre plus important á  ses yeux que son nouveau jeu.

 « Vois-tu quelque chose de différent dans la maniá¨re dont je suis habillé  »?

 « Euh, non, c’est un nouveau T-shirt  »?

 « Non, á  propos de mes jambes  » Mike sembla ne rien remarquer jusqu’á  ce que je lá¨ve ma jambe droite et pointe mes orteils.

 « Whouah mon pote, tu portes des collants  »?

 « Oui effectivement. Tu ne pouvais pas le voir jusqu’á  maintenant  »?

 « Non ! Mais pourquoi portes-tu des collants  »?

 « C’est une longue histoire  »! Je lui racontais comment ma má¨re m’avait surpris et son ultimatum et que j’avais toujours aimé la sensation du nylon.

 « Alors tu vas en porter pendant tout l’été  »?

 « C’est ce qui est prévu  »! dis-je

 « Wow »! Mike sembla dubitatif pendant un petit moment. Je lui laissais le temps d’assimiler tout ça.  « Humm, y-a-t’il autre chose ?…euh… Je veux dire tu n’es pas gay ? Ca serait ok si tu l’étais mais…  »

 « NON ! dis-je énergiquement, je ne suis pas gay  »!

Mike sembla soulagé.  « Alors on peut voir le jeu maintenant ou bien tu as autre chose á  me dire  »?

 « Non, c’est tout  »!

 « Ok, COLLANT-BOY ». Mike se mit á  rire de son idiotie.  « Voyons ça maintenant  »!

Mike navigua dans le jeu et me montra d’autres astuces assez cool.

 « Est-ce qu’il y a d’autres personnes qui savent que tu portes des collants cet été  »?

 « Oui. Quelques filles pipelettes le savent et je suspecte que tous ceux de l’école le sauront á  la fin de l’été  ».

Je pensais lui parler de Megan mais personne n’aime parler de ses échecs et c’était encore trop douloureux.

 « Que vas-tu faire quand l’école va reprendre  »?

 « Je ne sais pas ! Je suis tellement habitué á  en porter que je me sens comme nu sans eux  ».

 « Mais quand l’été va finir. Tu peux pas les mettre á  l’école, mec ! Tu vas te faire fracasser la táªte  ».

 « Je pense que je n’ai pas réfléchi encore á  cette éventualité  ».

 « Il va falloir que tu loue un garde du corps  » Mike se leva de son fauteuil :  « Tu veux essayer  »?

Nous échangeá¢mes nos siá¨ges et je pus jouer un peu á  son jeu. Mike me créa un nouveau personnage et je me retrouvais dans un univers d’héroác-fantasy.

 « Mike ! cria sa má¨re, Todd est lá   »!

 « Eh, ne dis rien á  Todd á  propos de tes collants  » dit Mike,  « Attendons de voir si ça prendra longtemps pour qu’il y fasse attention  ».

 « Okay  »! dis-je tandis que Mike sortait pour acceuillir Todd. J’étais content de voir comment Mike avait bien pris la chose. Peut-áªtre que vivre avec deux sÅ“urs ainées le rendait plus tolérant, ou était-il simplement encore plus ami avec moi, que je ne le croyais. En máªme temps, j’émettais des réserves sur l’ouverture d’esprit de Todd.

Todd me salua d’un high-five lorsque lui et Mike entrá¨rent dans la piá¨ce.

 « Comment va la famille  »? lui demandais-je

 « Toujours les máªmes  »! dit Todd.  « Papa et Maman se disputent sur le siá¨ge avant, les enfants se battent á  l’arriá¨re. Mais j’ai eu quelques T-shirts cools  ». Todd était moins no-life que Mike ou moi mais il l’était encore trop pour s’intégrer aux autres. Je m’assis au pied du lit de Mike tandis que Mike montrait le jeu á  Todd. Parfois Mike regardait vers moi et me souriait d’une maniá¨re complice. Todd n’avait pas fait attention á  mes jambes

Aprá¨s que Mike lui ait montré les bases du jeu, ils échangá¨rent les siá¨ges afin que Todd puisse jouer.

 « As-tu remarqué les jambes de Jamie  »? demanda Mike

Todd regarda vers moi et haussa les épaules.  « Il a un bronzage  ».

 « Eh il porte des collants  ». s’exclama Mike

 « Quoi »? Todd regarda de plus prá¨s. Je levais mon pied.  « Qu’est—ce que … ». Ses pensées se focalisá¨rent alors qu’il regardait mes jambes.

 « C’est une longue histoire  »! Je racontais á  Todd ce que j’avais déjá  raconté á  Mike. Alors que Mike m’avait écouté patiemment et avec un certain intéráªt, Todd me regarda simplement.

 « Tu risques de te faire casser la gueule  »! dit Todd lorsque j’eus fini mes explications.

 « Personne ne m’a encore tapé dessus. Tu n’avais máªme pas remarqué  ».

 « Pas encore ! C’est ça le mot important: encore  »

Ce fut la fin de la discussion á  propos de mes collants. Nous jouá¢mes au jeu jusqu’á  ce que sa má¨re appele pour dire que c’était l’heure de manger. Mike nous demanda de rester pour dá®ner. Je refusais mais Todd dit qu’il restait. Je ne me sentais pas bien par rapport á  Todd. Il ne m’avait plus dit que des banalités depuis ma révélation.

Plus tard dans la soirée, je trouvais un message de Megan dans mes e-mails dont le sujet était :  « J’espá¨re que tu vas mieux  ». Je le regardais pendant quelques minutes á  savoir ce que je voulais en faire. Finalement je l’effaçais. Je n’en avais plus rien á  faire de ce qu’elle avait á  me dire.

Le matin suivant, j’étais chez ma grand-má¨re. Je m’imaginais que je nous n’aurions pas á  sortir alors je mis une paire de collants plus foncés, les marrons, avec un short en jean. J’étais assis á  la table de la cuisine, mangeant un bol de céréales et buvant du jus d’orange, quand elle m’informa que je m’étais trompé sur le fait de rester dedans.

 « Une des filles de Gladys se marie cet automne, commença-t-elle, je pense lui faire une couette. Je pense que ça va me prendre tout l’été  ».

 « Oui effectivement tu vas áªtre occupée  ».

 « Oh oui, je vais certainement l’áªtre. Dá¨s que tu auras fini ton déjeuner, nous irons au magasin de l’usine  ».

 « Oh, okay  »!. Je n’avais pas vraiment le choix, en fait. Le magasin de l’usine, est l’endroit le plus ennuyeux du monde. Je pensais demander d’attendre dans la voiture mais il n’y avait pas beaucoup d’arbres sur le parking et j’aurais littéralement cuit. Je suivis ma grand-má¨re dans le magasin. Au moins l’endroit était climatisé. Personne ne fit vraiment attention á  moi alors que je me tenais prá¨s de ma grand-má¨re, avec rien d’autre á  faire que d’écouter sa rengaine et les bruits mécaniques.

 « Alors Emma, quel projet as-tu en táªte  »?

Une femme plus á¢gée, venant du fond du magasin, s’approcha de nous.

 « Oh, je fais une couette pour Susan, la fille de Gladys. Elle se marie á  l’automne  ».

 « Vraiment  »?

 « Je ne pense pas que tu connaisses mon petit-fils Jamie. Jamie, je te présente Lucille. Le magasin de l’usine est á  elle  ».

Je souris et fis un signe de táªte. Lucille me regarda de haut en bas.

 « Ravie de te rencontrer Jamie. Finalement voilá  enfin un garçon qui ne s’habille pas n’importe comment, dit-elle á  ma grand-má¨re, mais ta fille a toujours eu du goá»t. De nos jours, les garçons s’habillent si mal dans des accoutrements ridicules. On devrait les arráªter pour indécence quand leurs pantalons tombent  ».

Ma grand-má¨re sourit en entendant le discours de Lucille.

 « Tu es toujours occupée avec le magasin  »?

 « Oh que oui ! J’aurais bien besoin d’aide. Tu aurais pensé que quelques adolescents auraient aimé gagner un peu d’argent mais je pense que personne ne valorise plus les petits travaux honnáªtes  ».

Elles partirent ensemble et il me sembla que ça durait des heures pendant que ma grand-má¨re choisissait les matiá¨res et les fils.

 « Cette Lucille ne se laisse pas impressionner  » dis-je á  ma grand-má¨re pendant le trajet du retour.

 « Oh ! Elle a ses opinions  » répondit ma grand-má¨re.

Le jour suivant, j’aidais ma grand-má¨re pour couper de la matiá¨re pour le motif de la couette. Elle me dit que sa main lui faisait mal lorsqu’elle se servait longtemps des ciseaux. Ma má¨re me remercia pour ma gentillesse et mon aide, pendant le retour á  la maison.

Julie et moi, étions entrain de regarder la télévision lorsque ce mardi, en fin d’aprá¨s-midi, le téléphone sonna .  « Jamie c’est pour toi  »!

 « C’est qui  »?

 « C’est Megan  » !

 « Dis lui que je ne suis pas lá   ».

Je vis, du coin de l’Å“il, Julie rester bouche bée.

 « Jamie, je lui déjá  dit que tu étais lá   ».

Je pris le téléphone et partis vers la salle á  manger, pour avoir un peu d’intimité.

 « Allo  » !

 « Eh Jamie, c’est Megan. Julie m’a dit que tu étais malade dimanche  »?

 « Je vais mieux maintenant  ».

 « C’est bien. Tu as eu mon e-mail  »?

 « Oui, enfin je ne l’ai pas encore lu  ».

 « Oh j’avais peur que tu sois vraiment malade  ».

 « Non. Ca allait mieux le dimanche aprá¨s-midi  ».

 « Oh ! oh ! En fait tu es en colá¨re aprá¨s moi  »?

 « Je ne sais pas  ».

 « Okay, Uhm  »!

 « Je pense que je te verrai dimanche, Bye  »! Je raccrochais le téléphone avant qu’elle n’ait pu dire quoique ce soit. Je refoulais quelques larmes. Ca me faisait mal de lui raccrocher au nez mais il fallait que je le fasse.

 « Ce n’était pas trá¨s sympa de ta part, Jamie  » ! me fit remarquer ma má¨re.

 « Et elle, elle n’a pas été non plus vraiment sympa avec moi samedi  ». Je partis vers ma chambre et je fermais la porte. J’avais besoin d’intimité. Peut-áªtre que lui raccrocher au nez, n’était pas la meilleure chose á  faire. Je m’allongeais sur mon lit, en ayant les pensées en désordre, parfois me félicitant moi-máªme pour avoir été si rude et puis ensuite me maudissant d’avoir raccroché au nez de la plus jolie fille que je connaissais. J’étais en pleurs lorsque ma má¨re frappa á  ma porte.

 « Jamie, pourrais-tu descendre  »?

 « J’en ai pas vraiment envie Maman  ».

 « Megan est lá . Elle t’attend en bas  ».

 « J’arrive dans une minute  ».

J’attrapais un kleenex pour nettoyer ma figure. Je n’avais pas envie qu’elle sache que j’avais pleuré, mais en passant devant un miroir, mes yeux rouges montraient bien que je l’avais fait.

Ma má¨re me montra le hall d’entrée oá¹ je trouvais Megan entrain de m’attendre. Elle se hasarda á  un sourire timide :  « Salut  »!

 « Salut Megan  » ! Une partie de moi voulait éclater en larmes.  « Sois fort  » ! me dis-je en moi-máªme, mais mon cÅ“ur battait la chamade. Comment pourrais-je áªtre méchant envers elle ?

 « Qu’est-ce que tu fais ici  »?

Son sourire s’estompa :  « J’ai pensé qu’il fallait qu’on parle. Pouvons nous aller dehors  »?

 « Bien sur  »! J’enfilais mes sandales et la suivis á  l’extérieur. Son vélo était garé dans l’allée

 « Il y a une balancelle á  l’arriá¨re de la maison  ». Elle me suivit vers la balancelle et nous nous assá®mes chacun á  un bout. La balancelle bougea pendant que nous nous asseyons mais personne n’avait vraiment envie de se balancer. Il y avait la place pour une autre personne entre nous.

 « Pourquoi es-tu en colá¨re aprá¨s moi  »?

 « Tu as oublié pour samedi  »!

 « Je devine que tu n’as pas apprécié  ».

 « Est-ce que tout le monde a bien rigolé aprá¨s que je fus parti  »?

 « Non Jamie. Jamais je n’aurais fait ça. On n’a plus du tout parlé de toi, enfin pas moi. Kim est une vrai salope. Je lui ai dit de la fermer  ».

 « Pourquoi as-tu invité les autres filles  »?

 « J’ai cru que je t’en avais parlé. Je suis désolée. Mes cousines sont passées nous voir et Kim a appelé le matin. J’ai pensé qu’on s’amuserait bien ensemble. Quel garçon n’aimerait pas aller au cinéma avec quatre filles  »? dit Megan en riant.

 « C’était humiliant. Elles ne voulaient pas que je sois lá . Elles avaient juste envie de se moquer de moi. Et tu t’es débarrassée de moi quand le beau-gosse s’est montré. C’était évident que tu n’avais pas envie de la présence de ton ami bizzare dans les parages  ».

 « Non Jamie, je ne suis pas comme ça. Tu avais dit que tu devais rentrer  ».

 « Tu ne voulais pas traá®ner encore un peu avec moi ? Tu aurais pu attendre jusqu’á  ce que ma má¨re arrive  ».

Megan baissa la táªte. Elle ne dit rien pendant plusieurs minutes. Normalement ça aurait du áªtre un silence pesant mais je pris ça comme un signe que je l’avais touchée.

 « Je reconnais que n’ai pas été correcte avec toi Jamie. J’en suis profondément désolée. Je pense que tu dois me haír maintenant  ».

 « Non je ne te hais pas. Je ne pense pas que je puisses áªtre capable de te haír. Mais tu m’as blessé  ».

Megan se rapprocha prá¨s de moi. Ses cuisses nues étaient seulement á  quelques centimá¨tres du nylon transparent qui gainait les miennes.

 « Jamie, je suis si profondément et sincá¨rement désolée de t’avoir fait du mal  » ! Megan avait les larmes aux yeux.  « Je t’aime bien. Et si tu peux me pardonner je veux que nous soyons á  nouveau amis  ».

 « J’ai tellement souhaité devenir ton ami depuis si longtemps  ».

Megan sourit et me serra fort, penchant ma táªte sur mon épaule. Je posais mes bras autour d’elle. Je n’avais jamais cá¢liné une fille et je ne savais pas trop oá¹ poser mes mains. Je sentis les fines attaches de son soutien-gorge sous mes doigts et ses seins se collant á  ma poitrine. J’entendis Megan renifler alors que les larmes coulaient de mes yeux.

Chapitre 13

Nous nous sépará¢mes l’un de l’autre en séchant nos larmes.

 « Je n’ai pas l’habitude de pleurer si facilement  » remarqua Megan. Elle se leva et prit ma main :  « Je suis désolée de t’avoir blessé. Ca n’arrivera plus  ». Je me sentis á  nouveau au bord des larmes mais me contentait d’approuver d’un hochement de táªte. Je pris une profonde inspiration, espérant que le fait de changer de sujet apaiserait mon émotion.

 « J’ai quelque chose á  te demander  »!

Megan leva ses yeux et resserra ma main.

 « Une des amies de ma má¨re fait une grillade-partie un samedi. Elle a dit que je pouvais amener quelqu’un et je me demandais si tu aimerais y aller  »?

 « J’adorerais pouvoir venir. C’est ce samedi  »?

 « Yeah ! Je ne connais pas trop bien les gens et j’ai besoin de quelqu’un avec qui pouvoir discuter  ».

 « Tu es si timide Jamie. C’est vraiment mignon  »!

 « Je suis juste comme ça  »!

 « T’en fais pas. C’est une des raisons pour laquelle je t’apprécie. J’étais si intriguée lorsque tu as commencé á  porter des collants. Ce n’est pas ce qu’aurait fait, d’habitude, un gars aussi timide que toi  ».

 « Ma má¨re m’y a un peu forcé  ».

 « Je pensais qu’elle t’avait surpris  »?

 « Oui effectivement. Mais c’est elle qui m’a poussé á  en porter tout le temps  ».

Megan me sourit en me voyant me perdre dans mes explications.

 « Je pense qu’elle n’a pas eu á  insister beaucoup. Mais c’est okay. Je pense que ta má¨re t’aide á  devenir ce que tu es vraiment  ».

 « Je le pense aussi  »!

 « Tu veux qu’on aille se balader en vélo un peu  »?

 « Yeah »! Nous partá®mes tous deux devant la maison. Megan attendait prá¨s de son vélo tandis que je rentrais. J’enlevais mes sandales pour les remplacer par des tennis. Normalement j’aurais du mettre des chaussettes avec mais je me dis :  « Pourquoi mettre des chaussette puisque je porte déjá  mes collants  »?

En traversant la maison en direction du garage, je dis á  ma má¨re :  « Je vais me balader en vélo avec Megan  » !

 « Okay, sois de retour avant la nuit  »! répondit ma má¨re. Au moment oá¹ je passais, Julie demanda :  « Alors ça va vous deux  »?

 « Oui  »!

 « C’est toujours doux un amour qui débute  »!

Je n’avais pas le temps de débattre de ça, avec ma sÅ“ur. Il y avait la fille de mes ráªves, qui m’attendait, á  moi, dans l’allée. Je sortis mon vélo hors du garage et nous partá®mes tous les deux vers la rue, Megan ouvrant la route.

 « As-tu de l’argent ? demanda Megan, je pensais que nous aurions pu aller manger une glace  ».

Je constatais que j’avais oublié d’en prendre avec moi. J’étais si excité que j’en avais oublié mon porte-monnaie.

 « Passons d’abord chez moi alors  ». Je suivis Megan dans une impasse et sur une allée. Je n’avais aucune idée sur ce que pouvaient faire les parents de Megan mais ils semblaient avoir bien réussi. Nous descendá®mes de nos vélos et entrá¢mes par la porte de devant.

 « Hey maman, c’est Megan, je suis á  la maison  ».

Je suivis l’exemple de Megan et je retirais mes chaussures dans le hall d’entrée.

 « Viens que je te présente ma má¨re »! dis Megan. Je suivis Megan, á  travers le séjour, jusqu’á  une véranda. La má¨re de Megan lisait un magazine, dans un rocking-chair, alors que nous marchions sur le parquet. Je remarquais la décoration stylée et me posais la question si la má¨re de Megan, n’était pas une décoratrice d’intérieur comme la má¨re de Mike.

 « Maman, je te présente Jamie  »!

 « Bonjour Jamie. Je crois que nous nous sommes vus á  l’église  ». La má¨re de Megan me regarda de haut en bas, d’un rapide coup d’Å“il et remarqua bien évidemment le nylon fin recouvrant mes orteils.

 « Oui, nous nous sommes vus  »! répondis-je.

 « Tu serais d’accord que nous prenions une glace  »? demanda Megan á  sa má¨re.

 « Pas de problá¨me. N’oublie pas de la ranger aprá¨s  ».

 « Bien sur ! Oá¹ est Melissa  »?

 « Elle est en bas, avec Carla. Elles regardent la télé  ».

 « C’est ma sÅ“ur, me dit Megan, on prend de la glace et on descend  ».

 « Okay  »!

La má¨re de Megan nous regarda quitter la véranda, en regardant plus particuliá¨rement mes jambes.

 « Ma sÅ“ur a oublié une boite de glace en dehors du congélateur l’autre jour et nous avons du la jeter. Et c’était le parfum préféré de mon pá¨re  ».

 « Ca n’a pas du áªtre bon pour ta sÅ“ur. Oá¹ est ton pá¨re  »?

 « Je pense qu’il doit áªtre entrain de faire une partie de golf  ». Megan ouvrit le congélateur :

 « Vanille ? Crumble ? Gout cookie ? Ou menthe chocolat  »?

 « A la menthe s’il-te-plait  »!

 « C’est dingue ça, c’est aussi ma préférée  ».

 « Les grands esprits se rencontrent, tu crois pas  »?

 « C’est un truc comme ça. Ca doit vouloir dire que nous allons bien nous entendre nous deux  ».

Megan alla chercher deux coupes et deux cuillá¨res et remplit chacune d’elles, de glace.

Je m’assis sur un tabouret prá¨s du plan de travail de la cuisine. Je regardais Megan essayer de se verser sa crá¨me glacée et me demandais si ce qui m’arrivait, était réel, si ce n’était pas juste un ráªve.

 « Tu veux de l’aide  »? demandais-je.

 « Non ! Tu es l’invité  ».

Megan écarta sa coupe de glace et me fit un sourire diabolique.

 « Peux-tu m’attendre quelques instants  »?

Je hochais affirmativement. Je regardais tout autour dans la cuisine, en attendant le retour de Megan. Tout semblait neuf et brillant, des casseroles aux ustensiles pendants au dessus du plan de travail. Megan revint quelques minutes plus tard. Elle leva sa jambe et pointa vers moi ses orteils recouverts de la pointe renforcée des collants qu’elle venait d’enfiler, pour me donner un bon angle de vue sur sa jambe gainée de fin nylon noir.

 « Tu aimes  »?

 « Oh que oui  »! D’aussi loin que je connaissais Megan, j’avais toujours pensé qu’elle avait les plus belles jambes du monde.

 « Je me suis dit que puisque tu portais des collants, je me devais d’en porter aussi  »!

 « Tes jambes sont trá¨s belles, vraiment sublimes  »!

 « Merci ! Descendons mais quoique tu fasses, fais attention de ne pas renverser de glace sur la moquette. Elle est blanche et neuve  ».

 « Peut-áªtre devrions nous finir de manger ici  »?

 « Ne sois pas stupide ! Fais attention. Et au fait, quelle marque de collants portes-tu  »?

 « Ce sont des Leggs, sheer-energy  »!

 « Moi aussi. Décidément !Ce sont tes préférés  »?

 « C’est ceux-lá  que ma má¨re m’achá¨te habituellement  ».

 « J’aime leur sensation. Et ils sont si doux et confortables  ».

Je suivis Megan en bas, en faisant attention á  ses recommandations par rapport á  la crá¨me glacée, en voyant effectivement la moquette blanche.

 « Pouvez-vous baisser un peu le son ici  »? lança Megan.

Melissa et une autre fille étaient assises á  máªme le sol, devant la télévision. Elles étaient entrain de regarder un dessin animé manga.

 « Parle plus fort  »! répondit Melissa. Les deux filles éclatá¨rent de rire.

 « Voilá , c’est ma sÅ“ur, me dit Megan, elle a dix ans et ça fait dix ans que c’est un boulet pour moi. Et sa copine ne vaut pas mieux  ».

 « Salut Jamie, dit Melissa, t’es le nouveau petit ami de Megan  »? Les deux filles eurent un sourire entendu.

 « Je ne sais pas. Demande ça á  Megan  ». Je ne savais trop quoi répondre, mais quoique je dises, ça me semblait nul.

 « Ne fais pas attention á  elles  » ! dit Megan en s’avançant devant la télé pour baisser le son.

 « Pourquoi as-tu mis des collants  »? demanda Melissa á  sa sÅ“ur.

 « Parce que j’en avais envie  ». répondit Megan.

Je suivis Megan vers un canapé, dans le fond de la piá¨ce. Je m’assis á  un bout tandis que Megan s’assit á  l’opposé. Elle s’assit avec une jambe glissée sous l’autre qu’elle avait étendue sur toute la longueur du canapé, ses orteils gainés de nylon touchant ma cuisse nylonée. Nous discutions tout en dégustant nos glaces. Megan me demanda quels étaient mes hobbies, me questionna sur mes amis et ma famille.

 « Oh…mais … mais… » s’étrangla Melissa, tandis qu’elle et Carla ne pouvaient plus s’empáªcher de rire aux larmes.

Megan les regarda d’un air trá¨s gáªné.  « Qu’est-ce qui ne vas pas avec vous deux  »?

 « Savais-tu … ». commença Melissa, puis regardant Carla ne put s’emáªcher de repartir dans de nouveaux éclats de rire. Je ne savais que trop ce qui était surement la cause de ces éclats de rires. Megan fronça des sourcils tout en continuant de fixer sa sÅ“ur, du regard. Melissa reprit finalement le contrá´le d’elle-máªme et arriva enfin á  articuler une phrase complá¨te.  « Savais-tu qu’il porte des collants  »?

J’étais désormais habitué á  ce genre choses maintenant, et j’arrivais á  les ignorer mais Megan refusa de laisser les singeries de sa sÅ“ur, sans réponse.  « Oui, je sais qu’il porte des collants, répliqua séchement Megan, et je pense que ça lui va bien et que c’est son droit s’il en a envie. Viens Jamie, montons dans ma chambre  ». Je suivis Megan qui s’arráªta devant un cagibi.  « Voudrais tu jouer á  un jeu de société  »? Je dis que j’étais d’accord et Megan ouvrit la double porte, révélant ainsi une collection impressionante. Tandis que Megan énumérait tous les jeux, je regardais par dessus mon épaule, les deux gamines qui me souriaient, toujours au bord du fou-rire.

 « Que penserais-tu de jouer aux échecs  »? demandais-je.

 « Echecs ? dit Megan, tu es bien sur  »?

 « Oui ! j’y joue pas mal sur mon ordinateur  ».

 « D’accord  »! dit Megan en levant les yeux. Elle tira sur ce qui semblait áªtre une boite d’échecs, assez chá¨re, avec les piá¨ces en bois. Je la suivis ensuite, admirant ses jambes gainées de noir transparent, tandis qu’elle montait l’escalier.

 « Nous allons en haut, Maman  »!

 « Laisse la porte ouverte  »!

 « Je dois laisser la porte ouverte lorsque des garçons viennent ici  » me dit Megan.

 « Oh  »! dis-je, suivant Megan dans l’escalier menant au second étage. Je me demandais combien de fois Megan avait reçu des garçons ici. Je n’avais pas trop pensé á  la compétition pour gagner son affection, mais si ses boucles auburn et son corps gracile m’excitaient, ils devaient aussi exciter les autres garçons. Je savais que je ne devais pas demander mais je devais savoir :  « Des garçons sont souvent venus ici  »?

Megan me regarda et me sourit :  « Pourquoi ? Serais-tu jaloux  »?

 « Je ne sais pas, je me demandais, c’est tout  ».

Megan rit. Elle me guida dans l’intimité de sa chambre. J’essayais de remarquer tous les détails. Je n’avais jamais été dans une autre chambre de fille autre que celle de ma sÅ“ur. Son lit était blanc, en bois, recouvert d’un dessus de lit rose et bleu. Un ours et un chat en peluche étaient adossés á  l’oreiller. Sa chambre était aussi meublée d’un placard et d’un vanity blancs avec des motifs bleus et roses. Prá¨s de la fenáªtre, siégeait un élégant meuble avec un ordinateur portable posé sur le sous-main. Aux murs étaient fixés des tableaux couverts de photos de ses amies et de tickets de concerts. Au dessus de son lit, il y avait un poster de l’équipe US olympique de volley-ball. Sur le mur opposé un athlá¨te aux cheveux noirs me fixait.

Megan me dit :  « Ce sont mes cousines qui me l’ont offert pour mon anniversaire, l’année derniá¨re  ».

 « Euh, celles qui sont venues au ciné avec nous  »?

 « Uh-mm »! Megan posa l’échequier sur le sol et je l’aidais á  placer les piá¨ces. Nous étions allongés á  plat ventre lorsque nous commençá¢mes la partie. Tandis que nous déplacions nos piá¨ces á  tour de rá´le sur l’échéquier, Megan devait rabattre ses cheveux auburn en arriá¨re et j’avais du mal á  m’empáªcher de regarder sous son chemisier, á  ces moments lá , qui bá¢illait largement, me révélant la dentelle de son soutien-gorge. Je me considérais comme un joueur d’échecs plus que compétant. Je battais toujours Maman et ma sÅ“ur et avait máªme battu mon ordinateur une fois, en mode difficile. Je réalisais bien vite que Megan savait jouer et lorsqu’elle prit l’initiative de l’attaque, je me retrouvais sur la défensive.  « J’ai eu ta reine  »! me dit-elle en souriant.

 « Tu ne m’avais pas dit que tu étais un master  ».

 « Difficilement ! Tu aurais du jouer contre mon pá¨re. Il faisait des tournois au collá¨ge. Echec  » !

Je me protégeais. Mon roi était en sécurité derriá¨re trois pions.

 « Echec et mat  »! annonça Megan. Sa reine avait pris un des pions et attaquait mon roi maintenant.

 « Non, tu peux pas la prendre, mon fou la protá¨ge  ».

 « Wow »!

 « Tu ne pensais pas qu’une fille puisse áªtre aussi bonne aux échecs  »?

 « C’est pas ça, je ne suis pas macho mais je ne m’attendais pas á  ce que tu gagnes aussi facilement  ».

 « On refait une partie ? cette fois tu joue en premier  ».

 « Je ne pense pas que ça fera une différence. Peut-áªtre qu’on devrait juste discuter  ».

Nous posá¢mes les piá¨ces d’échec sur le sol et nous nous assá®mes sur le sol, adossés contre son lit, nos jambes gainées de nylon fin, étendues au sol.

 « Je suis désolée á  propos de ma sÅ“ur et de sa copine qui se sont moquées de toi. Je m’occuperai d’elles plus tard  ».

 « C’est okay. Je suis habitué á  ce genre de choses. Une fois qu’ils ont eu le premier choc, les gens ne semblent plus en faire état  ».

 « C’est courageux d’avoir les tripes de porter des collants. Beaucoup de gens n’oseraient pas avouer quelque chose comme ça  ».

 « Ma má¨re m’y a un peu aidé aussi  ».

 « Peut-áªtre qu’elle ne te connaá®t plus que tu ne te connais toi-máªme  ».

La má¨re de Megan fit irruption :  « Jamie, ta má¨re vient d’appeler. Elle m’a dit que tu étais supposé rentrer á  la tombée de la nuit  ». Je regardais par la fenáªtre et constatais effectivement que le jour baissait  ». Aieee ! elle est vraiment en colá¨re  »?

 « Plus inquiá¨te qu’en colá¨re, répondit la má¨re de Megan, je vais te ramener chez toi  ».

Megan et moi la suivirent au rez-de-chaussée.  « Que fait-on de mon vélo  »?

 « Je ne pense pas qu’il puisse rentrer dans le coffre  ».

 « Mettons-le dans le garage, proposa Megan, tu reviendras le chercher demain  ».

 « Demain  »! pensais-je. Ce ne pouvait pas tomber mieux que ce que j’aurais prévu. Maintenant j’avais une excuse pour venir le lendemain. Un moment plus tard, nous nous dirigions vers chez moi. Megan et sa má¨re étaient sur le siá¨ge avant et moi á  l’arriá¨re. Megan guidait sa má¨re.

 « Jamie veut m’amener á  une barbecue-partie oá¹ il est invité avec sa má¨re et sa soeur, Samedi. Puis-je y aller  »? demanda Megan.

 « Je pense que oui. Tu as apprécié ta journée Jamie  »?

 « Absolument Madame. La glace était excellente. Merci beaucoup  »!

La má¨re de Megan sourit.  « Au moins celui-ci est poli  »! pensa-t-elle.

 « A demain Jamie  »! me dit Megan lorsque je sortais de la voiture.

* * * * *

Pendant ce temps-lá , le téléphone sonna chez moi.

 « Julie, appela ma má¨re, décroche le téléphone, s’il-te-plait  »!

Julie se détacha de la télévision et décrocha le téléphone.

 « Allo ? …. Oh bonsoir Mamie…bien sur, juste une minute…  »

Julie posa le téléphone.  « C’est pour toi Maman, c’est Mamie »! lança-t-elle en revenant vers la télévision.

 « Allo ? dit ma má¨re, tout va bien  »?

 « Oh oui, ca va ! Je voulais te parler de Jamie  ».

 « Il ne t’a pas causé de problá¨mes au moins  »?

 « Oh non, c’est un si gentil garçon et si calme. Mais j’ai peur qu’il s’ennuie  ».

 « Okay, mais quelle idée as-tu derriá¨re la táªte  »?

 « Bien ! Voilá , je viens juste de raccrocher d’avec Lucille. Tu sais celle qui gá¨re l’usine Barns. En fait, elle se plaignait de ne pas trouver une aide supplémentaire á  temps partiel pour l’été. Penses-tu que Jamie aimerait se faire un peu d’argent  »?

 « Je suis sure qu’il aimerait bien oui, gagner un peu d’argent. Mais je doute qu’il voudrait vraiment travailler au magasin de l’usine. Qu’aurait-il á  y faire  »?

 « Ranger le stock et en faire l’inventaire, je pense. En fait tout ce que les autres femmes n’ont pas envie de faire  ».

 « Oui, c’est sans problá¨me pour moi. Combien de jours par semaine  »?

 « Elle m’a dit que trois matins par semaine, ça serait bien, plus s’il fait bien l’affaire  ».

 « J’en parlerai á  Jamie lorsqu’il rentrera. Il est dehors avec Megan en ce moment  ».

 « C’est la petite avec qui il avait rendez-vous pour déjeuner ? Elle me semble áªtre une gentille fille  ».

 « Oui ils semblent bien s’entendre. Mais je crois qu’il est mordu. Je pense qu’il sera intéressé par le fait d’avoir un peu plus d’argent de poche  ».

 « Lucille veut un entretien demain avec lui s’il est interessé  ».

 « Je ferai en sorte qu’il soit bien habillé  ».

 « Je suis émerveillée au fait qu’il se soit si bien habitué á  ses nouveaux váªtements  ».

 « Il a un peu résisté. Je ne vais pas le pousser plus loin que de lui faire quelques suggestions. Nous lui avons déjá  donné á  réfléchir. Je pense qu’il progresse pour décider qui il veut áªtre vraiment. Je suppose que ça doit áªtre aussi confus pour lui que ça ne l’est pour moi  ».

 « Je suis sure que tout ira bien. C’est un garçon qui a bon cÅ“ur et il s’est fait de nouveaux amis  ».

 « Il est si excité sur le fait de fréquenter Megan. J’espá¨re juste qu’elle ne s’ennuira pas avec lui et qu’elle ne lui brisera pas le cÅ“ur. Elle est beaucoup plus mure que lui  ».

 « C’est aussi ça, grandir  ».

 « Bien, Je parlerai de ta proposition á  Jamie et te dirai ce qu’il en est, demain matin  ».

* * * * *

Dans la voiture de la má¨re de Megan, sur le chemin du retour vers chez elles :

 « Il semble áªtre un gentil garçon ! » dit la má¨re de Megan á  sa fille, sur le chemin du retour.  « Que faisiez-vous dans ta chambre  »?

 « Nous jouions aux échecs. J’ai gagné  »!

 « Alors, Jamie est-il juste un copain ou ton petit ami  »?

 « Maman, pourquoi toutes ces questions  »?

 « Je présume que tu as remarqué qu’il portait des collants fins, donc je me demandais s’il n’était pas…  »

 « Non Maman, il n’est pas gay. Il aime juste porter des collants fins. J’aime aussi en porter, tu le sais bien. Pourquoi lui, n’en aurait-il pas le droit  »?

 « Ben disons que c’est assez inhabituel  ».

 « Melissa et Carla ont été odieuses avec lui. Nous sommes montés dans ma chambre parce qu’elles n’arráªtaient pas de se moquer de lui en riant  ».

 « Je parlerai á  ta sÅ“ur  »!

 « C’est un ami, si cela peut te rassurer  »!

* * * *

Chapitre 14

* * * * *

Mike et Todd fixaient le moniteur de l’ordinateur tandis que Todd manoeuvrait son personnage á  travers une haie de gobelins.

 « Je me suis fait choper  »! s’exclama Todd tandis qu’un Balrog venu d’on ne sait oá¹, venait de frapper á  mort le personnage de Todd

 « D’oá¹ il sortait celui-lá   »?

 « Ils sortent toujours d’oá¹ on ne les attends pas. Ne devrions-nous pas appeler Jamie  »?

 « Non  »!

 « Et pourquoi pas  »? demanda Mike, surpris.

Todd se renfrogna :  « Je ne sais pas comment tu te sens mais je n’ai plus envie de me montrer dans les parages, en compagnie de Jamie  ».

 « Ah ! c’est parce qu’il porte des collants  »?

 « Ouais ! Tu penses pas que c’est bizzare quand máªme  »?

 « Oui et alors ? Il est toujours le máªme  ».

 « Peut-áªtre qu’il n’a jamais été la personne que nous croyons qu’il fá»t. Tu veux te faire massacrer ? Les gens vont penser que nous sommes des taffiottes  ».

 « Jamie n’est pas gay  ».

 « Comment tu le sais  »?

 « Il me l’a dit  ».

 « Il te l’a caché, c’est tout. Tu peux aller avec lui si tu veux mais je vais áªtre bien clair et j’aimerais qu’il ne soit pas avec toi dans les parages, lorsque moi j’y suis  ».

Mike fit une drá´le de táªte :  « Je pense que tu es injuste envers Jamie. Il a toujours été un bon copain  ».

 « J’assure mes arriá¨res pour ma sécurité  ».

* * * * *

 « Hé Maman  »! dis-je en arrivant. Máªme si je savais que j’allais me faire attraper, j’étais trop excité de ce moment auprá¨s de Megan, pour vraiment m’inquiéter de ce que j’allais prendre. Je ne comprenais pas pourquoi mais le monde me semblait différent, maintenant.

 « Je suis désolé, dis-je, Nous n’avons pas vu le temps passer en jouant aux échecs  ».

 « Je suis dans le salon  »! répondit ma má¨re.

Je la trouvais assise sur le canapé avec un magazine posé sur les genoux.

 « Assied-toi, nous devons parler de quelque chose  ».

 « Oh non , ça va chauffer pour mon matricule  ». pensais-je.

Je dis :  « Je suis vraiment désolé, Maman, je ne faisais pas de vélo dans le noir, nous étions chez Megan  ».

Je n’étais pas sur de la réaction de Maman si elle avait su que j’étais dans la chambre de Megan.

 « Je sais, j’ai appelé sa má¨re. Je sais que tu es tout excité d’avoir une nouvelle amie mais dans l’avenir, j’exige que tu rentre á  l’heure  ».

 « Okay  »!

 « Bon, oublions ça pour cette fois  ».

 « Je ne suis pas puni  »?

 « Je t’ai mis en garde. Maintenant je dois te parler de quelque chose d’important  ».

Je m’inquiétais. Une multitude de possibilités me traversaient l’esprit. Allions-nous déménager ailleurs ? Papa avait-il contacté Maman ?

Maman dit :  « Ta grand-má¨re a appelé ce soir. Elle pense que tu t’ennuie  ».

 « Je ne l’ennuie pas  »?

 « Elle ne s’est pas plaint de toi mais elle ne pense pas que ce soit bien pour toi, de rester lá  assis á  t’ennuyer. Tu te souviens du magasin de l’usine  »?

 « Oui, ça c’était vraiment ennuyeux  »!

 « Oui. . Enfin…Ta grand-má¨re a parlé avec la patronne et elle serait intéressée pour t’embaucher  ».

 « Tu veux dire un travail ? Je serais payé  »?

Maman esquissa un sourire :  « C’est en général comme ça que ça se passe  ».

 « Qu’est-ce que j’aurai á  faire  »?

 « Je ne sais pas, mais surement du rangement dans le stock et bouger quelques paquets lourds. Rien de trá¨s fascinant, je crains  ».

 « C’est okay. Je ne veux pas á  avoir á  couper du tissu ou á  vendre des marchandises aux clientes  ».

 « Je pense que tu n’auras pas á  faire ça. Alors tu es intéressé  »?

 « Yeah ! l’argent c’est l’argent  ».

 « Bien ! Je l’annoncerai demain á  ta grand-má¨re. Tu devras sá»rement aller á  un entretien d’embauche demain, donc je vais choisir des váªtements pour que tu fasses bon effet. Tu ferais mieux de prendre une douche ce soir et te raser les jambes  »!

 « Okay. J’aurai á  travailler toute la journée, tous les jours  »?

 « Non, juste du temps partiel. Ta grand-má¨re m’a dit que la patronne veut quelqu’un, quelques matinées par semaine  ».

 « Wouah !! C’est trop cool, un job. Pourrais-je garder tout l’argent  »?

 « Nous verrons ça plus tard. Julie met la plupart de ce qu’elle gagne, sur un compte mais je pense que tu peux avoir de l’argent á  dépenser  ».

Ma má¨re sourit :  « Ne dépense pas tout pour Megan  ».

Je sentis mes joues, rougir.

* * * * *

Aussitá´t que Megan arriva chez elle, elle ramena l’échéquier au salon. Son pá¨re était entrain de regarder les éliminatoires d’un tournoi de base-ball.

 « Tu t’es entrainée aux échecs  »? demanda-t’il

 « Non, j’avais un ami qui est venu ce soir. Je l’ai battu  ».

 « Ca c’est ma fille ! quelqu’un que je connais  »?

 « Jamie Stewart. Il va á  notre église mais je ne pense pas que tu l’ais rencontré  ».

Megan s’assit sur le canapé, prá¨s de son pá¨re.

 « Nouveau petit ami  »?

 « Papa, c’est ce que tout le monde n’arráªte pas de me demander  ».

Son pá¨re s’excusa. Megan changea de sujet et parla de la séance de golf de son pá¨re. Elle regarda un peu le baseball avec lui puis lui souhaita bonne nuit. Alors qu’elle tournait en haut des escaliers, elle entendit sa má¨re parler á  Melissa, dans la cuisine, et elle s’arráªta pour écouter.

 « Mais maman, il portait des collants et il avait l’air d’un gros nase  ».

 « Jamie était invité dans notre maison et, ici, nous traitons les invités avec respect et courtoisie. C’est bien clair  »?

 « Oui Maman  »!

 « Je pense que Megan aime bien ce garçon, donc il va surement revenir quelque fois. J’espá¨re que tu te contrá´leras, á  l’avenir  ».

 « Garçon n’est peut-áªtre pas le mot exact  ».

 « Melissa !!!! Tu m’écoutes  »?

 « Je ne peux pas avoir d’opinion alors  »?

 « Si cette opinion est désagréable, tu es priée de la garder pour toi  »!

Megan se dirigea vers sa chambre. Elle en avait assez entendu. Aprá¨s tout, á  l’avenir, Melissa ne serait plus aussi hostile, en apparence, envers Jamie, mais elle n’était pas rassurée non plus. Pourquoi tout le monde était-il si méchant envers Jamie ? Ne voyaient-t’ils pas qu’il était un garçon si gentil ? Megan était surprise de voir combien de personnes pouvaient áªtre aussi immatures pour juger et condamner quelqu’un, juste á  cause de quelques váªtements.

Megan se connecta sur MSN. Un moment plus tard, une fenáªtre de tchat s’ouvrit de la part de Nikki.

 « Hé Megan, quoi de neuf  »?

 « Je me prépare á  aller au lit  ».

 « T’as regardé : danser avec les étoiles  »?

 « Non, J’ai passé la soirée avec Jamie  ».

 « Jamie  »?

 « Oui, Jamie Stewart  ».

 « C’est pas vrai, tu plaisantes  »?

 « Pas du tout. Nous avons joué aux échecs  ».

 « Il portait toujours ses collants  »?

 « Oui. Mais il y a un peu plus á  connaá®tre de lui que de parler des váªtements qu’il porte  ».

 « Je rigole. On dirait que tu es amoureuse. Tu ne sors pas avec lui? Si  »?

 « On est amis  ».

 « Je suis sure que Josh Martin, ne le verra pas comme un concurrent sérieux  ».

 « Josh ne s’interesse pas á  moi  ».

 « Tu aimerais qu’il le fasse  »?

 « Je suis fatiguée, je vais au lit. Bonne nuit  »!

 « A plus tard  »!

Megan se déconnecta et arráªta son ordinateur. Elle s’assit sur le bord du lit et se mit á  admirer ses longues jambes finement gainées de nylon noir. Elle se demanda ce que ça pouvait faire de garder ses collants pour dormir. Elle enfila son long T-shirt de nuit mais garda ses collants. Alors qu’elle se glissait dans les draps, elle fit attention que porter des collants au lit procurait une sensation fabuleuse et se demanda pourquoi elle n’avait pas essayé plus tá´t.

* * * * *

Je regardais les habits que ma má¨re avait posé sur le lit pour moi. Pantacourt beige foncé et un haut bleu pá¢le. Je pensais que ça irait pour le haut mais n’étais pas sur pour le pantacourt. J’enfilais le haut en glissais le pantalon par dessus mon collant Legg’s sheer energy marron. Le pantalon s’arráªtait juste sous mes genoux. Il ne me serrait pas trop mais il n’était pas baggy, comme la plupart des shorts longs de garçon. Je pensais que si je devais porter ça á  l’école, j’allais me faire moquer de moi sérieusement. Par contre la couleur du pantacourt allait bien avec la couleur de mes collants. Maman avait dit que je devais áªtre beau pour l’entretien d’embauche.

 « Ca fait classe, Jamie ». dit-elle en rentrant dans la cuisine.

 « Je vais devoir m’habiller comme ça tous les jours  » ?

 « Ca dépend de ta patronne. Je pense qu’elle te laissera porter des shorts d’été, mais quand on a un travail, on doit en suivre les rá¨gles vestimentaires  ».

Je mangeais mon bol de céréales tandis que Maman vidait le lave-vaisselle. Le clac-clac des talons de Julie, prévenait de son entrée.

 « Salut Jamie. Alors práªt pour voir ton big boss  »?

 « Je pense que oui. Je ne sais pas vraiment ce que je vais devoir faire  ».

 « Répond juste franchement aux questions  ». rétorqua ma má¨re.

 « Et puis tu n’as pas á  t’inquieter, tu es bien habillé  ». rajouta Julie.

 « Ok, Jamie, dit ma má¨re, allons-y  »!

 « Bonne chance »! dit Julie alors que moi et Maman étions entrain de sortir.

* * * * *

 « Tu es trá¨s chic ! dit ma grand-má¨re. On y va ? Lucille veut te voir et mettre au point les premiá¨res rá¨gles ce matin  ».

 « Je suis un peu nerveux  ». dis-je tandis que je suivais ma grand-má¨re, dehors vers sa voiture.

 « Oh, ne sois pas nerveux. Je suis sure que tu vas avoir le job. Lucille a besoin d’un garçon pour bouger les affaires les plus lourdes du stock et il n’y a pas beaucoup de garçons qui se précipitent pour travailler dans un entrepá´t de ventes de tissu  ».

Je ne savais pas si cela devait me rassurer ou me rendre encore plus nerveux. Serais-je á  ma place dans un entrepá´t de tissus ? Mais bon, l’argent, c’est de l’argent.

Ma grand-má¨re se gara sur le parking vide devant l’entrepot Barns.

 « On dirait que c’est fermé  ».

 « Oui, ça n’ouvre pas avant 9h30. Lucille m’a dit qu’elle viendrai plus tá´t pour l’entretien  ».

Ma grand-má¨re frappa á  la porte vitrée. L’emblá¨me du magasin était inscrit sur la porte. Des affiches collées á  la vitre, proposaient des promotions. Je regardais á  l’intérieur, les tourets circulaires de tissu disposés en cercle.  « Avais-je vraiment envie de travailler ici  »? me dis-je en moi-máªme.

Aprá¨s quelques minutes, Lucille sortit de l’arriá¨re du magasin et dévérouilla la porte .  « Bonjour Emma. Et comment vas-tu Jamie  »? Elle me regarda de la táªte aux pieds et me demanda :  « Práªt á  travailler  »?

Je m’affolais :  « Je commence aujourd’hui  »? bredouillais-je.

Lucille et grand-má¨re se mirent á  rire.  « Allez rentre  »!. Lucille verrouilla la porte derriá¨re elle. Le bureau est lá  derriá¨re. Nous suivá®mes Lucille vers l’arriá¨re du magasin, dans un petit bureau. Je fis attention aux grandes boites dans la salle de stockage. Lucille déplaca deux chaises en plastique, face au bureau et s’assit derriá¨re. Un clavier et un moniteur occupaient la plupart du bureau. Le bureau contenait aussi deux armoire métalliques grises et un petit réfrigérateur.

 « Alors Jamie, ta grand-má¨re ici présente m’a dit que tu aimerais travailler pour moi, dans l’entrepot de vente Barns  ».

 « Je cherche un travail  ».

 « Tu n’as jamais travaillé auparavant  »?

 « Non  ».

 « Tu penses pouvoir faire du rangement et remuer quelques choses lourdes  »?

 « Non, enfin je veux dire oui, je pense pouvoir y arriver  ».

Lucille sourit :  « Bien, j’ai besoin de quelqu’un pour travailler trois matinées par semaine. Si tu fais ça bien, nous pourrons éventuellement augmenter des heures et te donner d’autres taches mais pour l’instant, j’ai besoin de quelqu’un au stock. Tu penses áªtre interessé  »?

 « Oui  »!

 « Bien. Considá¨re-toi embauché. Je vais préparer le contrat d’embauche pour lorsque tu commenceras demain matin. Tu devras áªtre lá  á  9h  ». Elle ouvrit un tiroir et en sortit un tablier marron foncé avec trois poches á  l’arriá¨re et l’emblá¨me du magasin, brodé en travers devant en lettres rouges.  « C’est ton tablier que tu devras porter pendant le travail. J’aurai ton badge avec ton nom práªt pour demain  ».

Je pris le tablier :  « Euh ! Pourrais-je porter des shorts  »?

 « C’est une question intéressante. J’aime que les gens travaillant pour moi aient l’air propres, bien váªtus et professionnels. Je n’autorise pas les jambes nues, donc mes employées portent des pantalons ou des collants si elles sont en jupe ou en short  ».

 « Jamie porte des collants fins tous les jours  ». fit remarquer ma grand-má¨re

 « Oh tiens donc  »! Lucille regarda par dessus le bureau, vers le bas de mes jambes et mes pieds.

 « Ce sont des collants de maintien  »?

 « Oui légá¨rement, des Legg’s Sheer Energy  » répondis-je.

 « Alors c’est pareil pour toi, jeune homme, tant que tu portes tes collants, tu peux mettre des shorts á  condition que ce ne soient pas de ces horribles shorts baggy qui semblent vouloir tomber á  chaque instant. Tes sandales vont trá¨s bien. N’oublie cependant pas d’apporter avec toi une ou deux paires de collants de rechange au cas ou tu filerais ceux que tu portes, en travaillant, car rien ne fait plus négligé qu’un collant filé  ».

Grand-má¨re et moi la remerciá¨rent et nous la suivá®mes vers la porte d’entrée.

 « Oh j’allais oublier, dit Lucille, en tant qu’employé, tu percevra 50% de ce que touche une employée avec ta qualification, travaillant ici á  plein temps. Je suppose qu’avec ça, tu vas pouvoir payer plein de cadeaux á  ta grand-má¨re Emma  ». Elle et ma grand-má¨re se mirent á  rire.

* * * * *

Megan était assise prá¨s d’une fenáªtre du salon entrain de lire un magazine de teen-agers. Comme elle venait juste de se doucher, ses cheveux humides lui tombaient sur les épaules. Ses pieds étaient posés sur un repose-pieds, pour donner á  son vernis á  ongles, marron, une chance de sécher.

 « Megan, dit Melissa, Maman m’a demandé de te dire que j’étais désolée de m’áªtre moquée de Jamie hier soir  ».

 « Excuses acceptées ! répondit Megan sans lever les yeux de son magazine, ne recommence pas ça á  l’avenir  ».

 « Pourquoi es-tu amie avec lui  »?

 « C’est un garçon trá¨s gentil, trá¨s doux et je l’aime bien. Il est honnáªte  ».

 « Je pense qu’il est bizzare. Je croyais que c’était un gogol mais non, il est bizzare finalement  ».

Megan leva les yeux.

 « Tout le monde parle de lui. Pourquoi porte-t’il des collants  »?

Cette conversation ennuyait Megan :  « Pourquoi ne lui demanderais-tu pas toi máªme  »?

 « Je ne vais pas lui parler  ».

 « Ca m’attriste Melissa. Ce n’est pas un lépreux. Mais j’essayerai de te faire savoir quand il vient, afin que tu puisses te cacher  ».

 « Carla pense que tu sors avec lui  ».

 « Carla devrait arráªter de sniffer son vernis á  ongles. Nous sommes amis. Tu n’as vraiment rien d’autre á  faire  »?

Melissa sourit triomphalement avant de sortir de la piá¨ce. Elle adorait ennuyer sa sÅ“ur. Chaque petite victoire sur sa grande sÅ“ur, était un bien-áªtre pour elle. Elle avait passé sa vie entiá¨re á  entendre combien Megan était si parfaite. Peut-áªtre que Megan allait se mettre dans le pétrin toute seule avec ce gogol de Jamie, pensa-elle. Une idée commenca á  lui trottiner dans la táªte.

* * * * *

 « Alors tu es excité á  propos de ton travail  »? me demanda ma má¨re, tandis que nous rentrions de chez grand-má¨re.

 « Je suis surtout excité par l’argent que je vais gagner. Mais je vais devoir porter ce stupide tablier  ».

 « J’ai déjá  vu des uniformes pires que ça  »!

 « Au fait, j’aurai le droit de porter des shorts tant que je porterai des collants  ».

 « C’est une bonne chose. Comme tu portes des collants, tout va bien  ».

J’approuvais. Maman dit :  « Au fait, j’ai oublié de te dire, hier soir. Megan pourra aller au barbecue avec nous  ».

 « C’est merveilleux. J’espá¨re que ça ne t’ennuie pas  ».

 « On pourrait passer récupérer mon vélo chez Megan. Ils n’ont certainement pas envie qu’il envahisse leur garage éternellement  ».

Maman sourit á  mon prétexte pour passer chez Megan :  « Nous irons aprá¨s manger  ».

Julie me demanda en détails, comment s’était passé mon entretien d’embauche et se mit á  rire en voyant le tablier et les concepts de Lucille par rapport á  l’habillement. Ma má¨re insista pour que j’essaye le tablier, pour voir s’il ne m’était pas trop grand. Celui-ci se tendit sur mon corps jusqu’á  m’arriver á  mi-cuisses, juste au dessus de l’ourlet du short denim que j’avais enfilé en rentrant.

 « On dirait que tu portes une jupe  »! s’exclama Julie.

 « Non on ne dirait pas. dit Maman en me rassurant. Je vais arranger ça  ».

Elle raccourcit la corde passant autour de mon cou et le tablier se releva au dessus de mon short.

 « C’est mieux, tu ne trouves pas  »?

J’acquiesçais.

Juste aprá¨s diner, je partis á  pieds vers chez Megan. Maman proposa de me conduire mais je déclinais l’offre. Le garage était ouvert et mon vélo était juste lá . Je vins á  la porte d’entrée et sonnait. La má¨re de Megan vint ouvrir :  « Oh, bonsoir Jamie  »!

 « Bonsoir Madame. Puis-je récupérer mon vélo  » ?

 « Oh, bien sá»r  »!. Elle sortit et m’accompagna vers le garage.  « Je pense qu’il est devant. Oui, il est lá   ».

 « Euh. . Megan est lá   »?

 « J’ai bien peur que non. Elle est sortie avec des amis  ».

 « Oh  »! J’aurais bien demandé avec quels amis mais je m’arráªtais lá , pensant que ça m’aurait donné l’air un peu trop indiscret. Pourquoi serais-je jaloux si Megan sort avec des amies, me dis-je ?

 « Dites lui que je suis passé  ».

 « Je le ferai  ».

Je fis quelques pas vers la rue.

 « Jamie, tu ne prends pas ton vélo  »?

 « Oh désolé  »! Je me dirigeais vers mon vélo et le sortit du garage.

La má¨re de Megan me regarda partir et disparaá®tre au coin de la rue.

 « Qu’as-tu commencé lá  Megan  »? se dit-elle en se parlant toute seule.

Chapitre 15

Ma grand-má¨re se gara devant la fabrique Barns, á  9 heures moins 5.  « Es-tu excité ? demanda-t’elle. C’est ton premier jour de travail. Surement que tu vas te sentir plus grand  ».

Je me regardais. Le tablier marron recouvrait mon torse et l’ourlet de mon short en jean dépassait juste de mon tablier. Mes douces jambes gainées de nylon beige brillaient et mes orteils eux aussi gainés de nylon dépassaient de mes sandales ouvertes. J’avais l’impression de porter un costume. Je dis :  « Je me sentirai surtout plus grand lorsque j’aurai été payé  ».

Ma grand-má¨re se mit á  rire :  « Je suis sure que tu vas trá¨s bien te débrouiller  ».

Nous frappá¢mes á  la porte, quelques minutes plus tard. Lucille ouvrit la porte et nous salua chaleureusement.

 « Je pense que nous allons le lacher vers 13 heures  » dit Lucille en réponse á  la question de ma grand-má¨re.

Je dis au revoir á  ma grand-má¨re et suivis Lucille dans son bureau.  « Tu es trá¨s chic aujourd’hui Jamie, et ces collants te vont bien  ».

Je la remerciais pour le compliment. Lucille me donna plusieurs documents á  signer et me fit une brá¨ve lecture de ce qu’elle attendait de moi et comment je devrais faire. Puis elle épingla un badge avec mon nom sur mon tablier.

 « Dá¨s que Kelly arrive, elle te montrera l’entrepot et tu pourras commencer. J’ai bien peur d’áªtre trá¨s occupée ce matin á  saisir tout notre inventaire dans l’ordinateur. Tu as d’autres questions  » ?

 « Euh oui. Quand serais-je payé  » ?

Lucille se mit á  rire.  « Tu recevras un chá¨que la semaine prochaine, le vendredi, mais il ne sera pas trá¨s gros puisque il ne comportera que la paye des jours de cette semaine que tu vas travailler. Ce sera le lundi, le mercredi et le vendredi. Ca te convient  » ?

 « Oui et je travaillerai jusqu’á  13 heures tout les jours  » ?

Lucille répondit affirmativement. Quelques minutes plus tard j’entendis quelqu’un ouvrir la porte de devant. Deux femmes étaien entrain de parler.

 « Ca doit áªtre Margaret et Kelli  ».

Deux femmes entrá¨rent dans le bureau pour pointer. La premiá¨re était une femme un peu enrobée, d’á¢ge moyen, en pantalon marron et une blouse jaune. Sa coiffure blonde était un genre de permanente avec de grosses bouclettes. Elle me sourit gentiment et pointa. La seconde était une teen-ager . Ses cheveux raides et noirs lui tombaient sur les épaules et ses lá¨vres étaient rouge foncé. Elle portait une jupe en jean avec un fin collant noir avec des chaussures de tennis. Elle pointa son nez vers moi sans aucune expression de gentillesse. Elle avait l’ait un peu gothique et ne souriait pas. Elle avait plutá´t l’air intimidante.

Lucille me présenta et demanda á  Kelly de me faire faire le tour des lieux et de me mettre au travail. Je sentis que Kelli n’était pas vraiment enthousiasmée. Moi et les deux femmes quittá¨rent le bureau en femant la porte derriá¨re nous.

Margaret me sourit :  « Bienvenue á  bord Jamie. Un premier conseil : ne jamais déranger Lucille lorsqu’elle bosse á  l’inventaire. Elle n’a pas de trá¨s bonnes relations avec cet ordinateur. Elle peut áªtre vraiment ours parfois  ». Margaret me fit un clin d’Å“il :  « Je pense que je dois ouvrir et on commence  ».

J’appréciais de suite Margaret. Par contre Kelli, je n’étais pas vraiment sur de l’apprécier.

 « Bon ! dit Kelly alors que Margaret s’éloignait, connais-tu tout ce qu’il y a á  savoir sur le tissu  » ?

 « Euh ! on fait des váªtements avec  » ! dis-je en souriant et espá¨rant que Kelli comprendrait la plaisanterie.

Kelli me regarda avec ses yeux vets soulignés de mascara noir :  « Bon, allons-y. Il y a pas mal d’affaires á  déballer dans le fond. C’est ce que tu vas faire aujourd’hui  ».

Alors que nous entrions devant le magasin, Kelly se tourna vers moi et me demanda directement :  « Pourquoi portes tu un short ? Hé Margaret, il est en short  » !

 « Il ne peux pas áªtre en jupe  » ! dit Margaret.

Kelly qui regardait mes jambes allait dire quelque chose lorsque son expression changea. Je ne savais que trop bien, maintenant, ce que voulait dire ce genre de regard. Kelli me regarda dans les yeux :  « Tu portes des collants ? Elle t’a obligé á  mettre des collants  » ?

 « Oui, ce sont des L’eggs sheer energy. J’en portes tout le temps  ».

Kelli resta bouche bée :  « Margaret tu devrais voir ça. Il porte un collant fin  ».

Margaret vint rapidement :  « Baisse un peu le ton Kelly, c’est un magasin, pas un stade. Bon alors qu’est-ce qui se passe ici  » ?

 « Regarde  » ! dit Kelly calment en montrant mes jambes  « Il porte des collants. T’a-t’elle dit que tu ne pourrais pas mettre un short si tu ne portais pas de collants  » ?

 « Oui mais j’en porte tout le temps de toutes façons  ».

 « Hummm dit Margaret, je n’avais pas máªme pas remarqué jusqu’á  maintenant. Ca a l’air naturel. Tu as de trá¨s jolies jambes  ».

Margaret me fit un clin d’Å“il et sourit.

 « Que veux tu dire par le fait que tu en portes tout le temps  » ? demanda Kelli.

Je ne voulais pas lui déballer ma vie alors que je venais juste de la connaá®tre, mais je me devais de dire quelque chose et elle me regardait si intensément comme si elle attendait une réponse.

 « Bien j’aime en porter donc j’en porte quotidiennement  ».

 « Et tes parents sont d’accord avec ça  » ?

 « Ma má¨re pense que c’est une bonne idée  ».

 « Et ton pá¨re  » ?

 « Mes parents sont divorcés et mon pá¨re a rompu les ponts avec nous depuis bien longtemps  ».

 « Oh, je suis désolée  ».

 « On ferait mieux de travailler maintenant, dit Margaret, je pense que nous avons assez débattu de la garde-robe de Jamie  ».

Margaret me refit un clin d’Å“il avant de tourner les talons.

Kelli me fit une légá¨re grimace. Lorsqu’elle est venu au boulot ce matin, elle appréhendait d’avoir quelqu’un á  former, particuliá¨rement un de ces garçon stupide. Kelli n’était pas trá¨s patiente en général mais lá  elle voyait les choses différement. Ca allait áªtre marrant. Kelli m’emmena vers des tas de paquets en craft.

 « Tu sais, nous n’avons jamais eu aucun garçon travaillant ici avant. On en a eu Margaret  » ?

 « Pas que je me souviennes  » répondit Margaret á  travers le magasin.

Je n’aimais pas l’attitude de Kelli. Elle n’était pas antipathique mais n’était pas franchement amicale non plus. Le sourire de Megan était au contraire plutá´t doux et amical. Il y avait quelque chose de dur et méchant dans l’expression de Kelli.

 « Tu dois te familiariser toi-máªme avec tout ça. Tu vas passer pas mal de temps á  t’occuper du stock ici. Il est important que tu mettes les choses á  leurs bonnes places. Nous n’avons toujours pas de garçon travaillant ici mais plutá´t une garçonette  ».

Kelly rit de sa plaisanterie.

Je souriais. Je pensais que c’était mieux de la laisser faire et de ne pas l’encourager par des protestations. Elle finirait par s’en lasser.

 « Hé Margaret, Jamie est une garçonette  ».

 « Retourne au travail Kelli  » !

Kelli roula ses yeux :  « Allez  » !

Je la suivis vers les tables de découpe.  « C’est ici que nous passons beaucoup de temps. Je pense que tu n’es pas práªt de sitá´t á  découper du tissu . Mais par contre tu rangeras les rouleaux  ».

Kelli montra des casiers vides qui étaient á  un má¨tre de haut et rangés trois par trois.

 « C’est lá  que nous rangeons les rouleaux aprá¨s avoir coupé le tissu pour les clientes. A part s’ils sont pleins ou tu n’as rien á  faire de mieux, c’est lá  oá¹ tu devras les remettre. T’inquiá¨tes pas, tu apprendras trá¨s vite oá¹ vont chaque chose  ».

Kelli m’emmena alors vers une autre partie de l’entrepot qui était garni avec des tissus étalés sur des casiers circulaires.

 « Tu connais les différents types de tissu ? Autres que le nylon ? Je parie que tu connais tout sur le nylon  ».

 « Pas vraiment. Je veux dire que je connais des trucs á  propos …  »

Kelli se mit á  rire.  « Je crois vouloir comprendre que tu ne sais rien ? Malheureusement nous ne vendons pas de collants. Trop mauvais car tu pourrais te servir dans le stock  ».

Pendant la demi-heure qui suivit, Kelli me montra les différentes sortes de tissu que nous rangions. J’étais émerveillé de voir que cet entrepot que je prenais pour un joyeux foutoir, était en fait bien ordonné et que chaque chose était rangée comme elle devait áªtre. Et pour finir, elle me montra la salle du stock et toutes les boites qu’elle contenait, devaient áªtre déballées, triées et rangées.

 « Si tu n’as d’autres questions, je vais te laisser. On t’appellera si on a besoin d’aide devant mais les jeudis matin, ne sont pas trop agités en général  ». Kelli tourna les talons et stoppa net en se retournant avec un sourire béat aux lá¨vres :  « Et fais attention, dit-elle, tu ne dois pas avoir envie de filer ton collant  ».

Je regardais les nombreuses boites et soupirais. Le travail ne manquait pas. Je me mettais au travail á  ma premiá¨re tá¢che d’employé payé et aprá¨s deux heures, j’avais déballé et rangé le contenu d’un quart des boites. Je me demandais qui pouvait, dans le monde, acheter tout ce genre de camelote. Aprá¨s tout travailler ici tout seul, ça n’était pas si mal. Au moins je n’avais pas á  supporter les plaisanteries stupides de Kelli. Ma pensée alla vers Megan et j’en oubliais Kelli. Je repensais á  ce moment oá¹ elle et moi, nous étions assis sur le sol de sa chambre, nos jambes nylonées cá´te á  cá´te. Qu’auraient dit Todd et Mike á  propos de ça ? Et en plus, bientá´t j’allais avoir mon propre argent. Je pourrais inviter Megan au cinéma et l’inviter á  sortir pour manger des glaces.

 « Il semble que tu aies fait du travail rapide avec cet inventaire Jamie  ».

Je sursautais alors que la voix de Lucille me sortait de ma douce ráªverie.

 « Vous m’avez fait peur  » !

 « J’aime bien voir un employé absorbé par son travail  ».

 « J’essaye. Je suis désolé de ne pas avoir déjá  fini. Il y en aura-t’il plus tous les jours  » ?

 « Oh non ! c’est comme ça depuis plusieurs semaines. Je venais te dire que j’avais besoin d’aide. Il semble que tu aies le coup de main pour ce genre de travail  ».

 « Merci  » ! J’avais toujours eu de grandes ambitions dans la vie. Mais j’avais pourtant un sentiment bizzare que mes rapports avec Lucille étaient ternis par une sorte d’incompréhension.

 « Pourquoi ne viendrais-tu pas devant pour vider les corbeilles á  déchets. Nous commençons á  áªtre occupées  ».

Je suivis Lucille hors de l’entrepot vers l’avant du magasin. L’air conditionné était rafraichissant aprá¨s la moiteur chaude de l’entrepot. Le magasin était plein de femmes et d’enfants. Kelli et Margaret coupaient du tissu. Une autre vendeuse, qui semblait áªtre une teen-ager, encaissait les achats.

 « Kelli t’a-t’elle parlé des corbeilles des tables de découpe  » ?

 « Oui  » ! dis-je. Je remarquais que les corbeilles étaien pleines,de chutes multicolores de tissus différents. Quelques rouleaux trainaient au sol.

 « Bien prend un chariot et occupes-toi  » !

Je pris un chariot et parcourais les étalages en essayant de remettre les rouleaux á  leurs places. J’oubliais tout des explications de Kelli et l’organisation du tissu. Alors que je passais mon chariot pour la troisiá¨me fois Kelly me sourit en me tendant un rouleau qu’elle venait de couper.  « Au boulot mademoiselle  » !

Je souriais machinalement. Il y avait tant de personnes qui parlaient que je doutais que quelqu’un ait entendu. Margaret semblait connaá®tre tout le monde et á  chaque cliente arrivant á  l’extremité de sa table de découpe, une nouvelle conversation démarrait. Alors que je rangeais du molleton, une má¨re et ses deux filles s’arráªtá¨rent á  quelques pas de moi. Dans leurs conversations, je compris qu’elles avaient besoin de tissu pour refaire des banquettes. Je regardais vers elles alors que je remettais les rouleaux de molleton á  leurs places. C’est á  ce moment que je remarquais que pendant que la má¨re et une des filles discutaient du molleton, l’autre fille regardait fixement mes jambes. Je compris immédiatement ce que ça voulait dire. Et je ne fus pas du tout surpris quand elle chuchota quelque chose á  sa má¨re et á  sa sÅ“ur. Leurs yeux parcoururent mon corps de haut en bas. La má¨re se retourna et s’éloigna brusquement avec les deux filles á  sa suite. La plus jeune se retourna par dessus son épaule et ricana. Je n’avais jamais expérimenté ce genre de réaction auparavant et j’essayais de m’imaginer ce qui allait arriver. Je me sentis directement concerné lorsque je vis la má¨re aller directement vers Lucille et que celle-ci me regarda alors que la má¨re lui parlait. J’arráªtais mon travail je sentis mon estomac se nouer en voyant Lucille et la femme et ses filles, venir dans ma direction.

 « Jamie, dit Lucille, Madame Andrews ici présente, se plaint á  moi de la maniá¨re dont tu es habillé. Spécialement elle est choquée par tes collants  ».

La má¨re me regardait tandis que ces filles se tenaient derriá¨re elle et souriaient báªtement. Elles avaient simultanément portés leurs mains vers leurs bouches pour réprimer un éclat de rire, en entendant Lucille parler de mes collants.

 « Mais  » ! dis-je.

 « Non ! non ! Il n’y a aucune raison que ce soit toi qui te justifie. J’ai déjá  expliqué notre exigence vestimentaire á  Madame Andrews  ».

 « Lucille me dit que vous portez des collants réguliá¨rement. Est-ce la vérité  » ?

 « Oui, c’est vrai. J’en portes en permanence. Je suis sincá¨rement désolé que cela vous choque. J’aurais pu porter des jeans mais il fait chaud et..  »

 « Je ne vois rien de mal á  ça  » ! dit Lucille.  « En fait ça lui va plutá´t bien et je ne pourrais pas exiger de mes employées qu’elles en portent, si je n’appliquais pas cette rá¨gle aussi aux garçons  ».

La femme sourit légá¨rement :  « Oui, je pense que vous avez raison Lucille. Finalement ça lui va bien  ». Madame Andrews et Lucille se mirent á  rire simultanément. Je sentis la tension retomber.

 « Je suis désolée de vous avoir gáªné  » dit-elle en s’adressant á  moi.  « J’étais juste choquée de voir un garçon porter des collants. Je pense que l’on va devoir s’y habituer  ». Madame Andrews et Lucille rirent á  nouveau et s’éloigná¨rent. La plus jeune des filles me sourit et s’en alla aussi. Le flot des clients diminua et á  12h25 j’avais vidé toutes les corbeilles.

 « Tu as fait du bon travail Jamie, dit Lucille. Je pense que tu as mérité une récompense. Il faut que tu rencontres Tabitha  ».

Je suivis Lucille vers la caisse enregistreuse á  coté de laquelle une autre fille se tenait. Elle était chatain, coiffée d’une queue de cheval. Elle portait une blouse blanche et une jupe évasée lui tombant au dessus des genoux. Elle était chaussée de mocassins et ses jambes semblaient douces et belles, gainées dans leurs collants á  effet bronzant.

 « Tabitha, voici Jamie, notre nouvel employé. Il va travailler ici trois matins par semaine, jusqu’á  ce qu’il nous prouve que nous ne pouvons plus nous passer de lui  ».

Tabitha sorit doucement :  « Bienvenue jamie. J’espá¨re que ça te plait de travailler ici  ».

 « Y’a du boulot, mais je pense pouvoir assumer  ».

 « Ce matin c’était inhabituel, rajouta Lucille, aides Tabitha á  ranger les sacs d’achat jusqu’á  ce que ta grand-má¨re vienne te chercher. N’oublie pas de pointer en partant  ». Lucille repartit vers l’arriá¨re du magasin, nous laissant seuls. Je restais lá , debout á  gigoter nerveusement. Je savais que j’avais quelque chose á  dire á  Tabitha avant qu’elle ne s’en aperçoive mais j’essayais de trouver comment lui en parler sans paraá®tre idiot. Tabitha brisa la glace en me demandant en quelle classe j’étais. Je lui dis fiá¨rement que je rentrais en seconde l’année prochaine.

 « Quelle école  » ? demanda-t’elle.

 « Ouest central  » !

 « Wow, moi aussi. Ma famille vient juste de déménager dans ce coin de la ville, donc je suppose que je te verrai aussi á  l’école  ».

 « Et tu rentres aussi en seconde  » ? Je fus surpris, pensant qu’elle était plus agée que moi.

Tabitha répondit affirmativement. A ce moment lá , Kelli fit irruption á  la caisse :  « Hé Jamie, tu as déballé toutes les boites  » ?

 « Non, il m’en reste plein pour demain  ».

 « As-tu fait attention á  ne pas filer ton collant  » ?

 « Quoi  » !!! fit Tabitha.

 « Oh tu ne savais pas. Jamie porte des collants, c’est la rá¨gle  ».

Tabitha regarda mes jambes :  « C’est vrai. Je ne l’aurais jamais remarqué  ».

Je haussais les épaules et soupirait.

 « Lucille t’a-t’elle imposé d’en porter  » ? demanda Tabitha.

 « Il en porte tout le temps. C’est une garçonette  ».

 « Tu plaisantes  » ? dit Tabitha.

 « Non c’est vrai, j’en porte tout le temps  ».

 « Par choix ? Les gens ne se moquent pas de toi  » ?

 « La plupart des gens ne disent rien. Ils ont des choses plus intéressantes á  penser et á  parler  ». Je regardais Kelli pour lui faire comprendre que cette derniá¨re remarque lui était directement adressée.

 « Et alors pourquoi en portes-tu  » ? demanda Tabitha.

 « J’aime la sensation que ça me procure  ».

 « Wow, tu es bien courageux  » fit remarquer Tabitha.

 « Il se sacrifie pour une nouvelle tendance de mode  » renchérit Kelli.

Je fus sauvé d’autres réfexion désobligeantes de Kelli, par Margaret qui venait de l’appeler pour l’aider. Kelli roula des yeux et nous laissa seuls. J’essayais de penser á  autre chose, lorsque j’aperçut ma grand-má¨re rentrant dans le magasin.

* * * * *

 « Ils t’ont demandé d’áªtre sympa avec lui  » ? demanda Carla.

 « Oui, je me suis faite méchament engueuler d’avoir rigolé sur son compte. J’ai máªme du m’excuser auprá¨s de la princesse M  ».

Carla éclata de rire :  « C’est trop marrant que tu appelle ta sÅ“ur, la princesse M  ».

 « Tu en ferais autant si tu devais vivre auprá¨s d’elle  ».

Melissa et sa copine étaient assises sur une balancelle, dans l’arriá¨re cour de chez Carla.

 « Alors que vas-tu faire  » ? En tant que fille unique n’était pas trop concernée par les problá¨mes entre Melissa et Megan.

 « Je ne sais pas encore mais je l’aurai elle et ce gugusse en collants avec qui elle sort  ».

 « Ils sortent ensemble ? Elle sort avec un type qui porte des collants ? Je croyais qu’il était gay  ».

 « Elle prétend qu’ils sont juste amis, mais il la suit comme le chien-chien á  sa maitresse. Et elle le défend contre tout le monde  ».

 « T’es sure qu’il n’est pas gay ? Je veux dire, il porte des sous-váªtements de fille  ».

 « Je n’ai jamais entendu qu’il le soit. Et il passe beaucoup de temps á  reluquer Megan. Je trouverais ça dégoutant d’avoir une fillette manquée entrain de me reluquer  ».

 « Carla t’es géniale. Tu viens de me donner une idée diabolique  ». Elle se tourna vers Carla et éclata de rire :  « Oh comme ça va áªtre bien  » !

* * * * *

 « Alors comment s’est passée cette premiá¨re journée au travail  » ? me demanda Julie. Elle était allongée sur le canapé du salon. Ses chaussures étaient par terre et ses pieds gainés de nylon noir étaient posés sur l’accoudoir.

 « Ca s’est bien passé  » ! répondis-je. Je m’affalais dans un fauteuil prá¨s du canapé.

Ma má¨re, qui m’avait suivi depuis la porte d’entrée nous dit qu’elle allait réchauffer quelques restes pour diner.

 « Alors qu’as-tu appris ? As-tu eu á  coudre quelque chose  » ?

 « Non, j’ai déballé des boites la plupart du temps. C’est incroyable tout le bric-á -brac que les gens peuvent acheter  ».

 « Je déteste déballer l’inventaire. Et tes collá¨gues, tu les aimes bien  » ?

 « Oui j’aime bien Margaret. C’est une fmme d’un certain á¢ge et elle a été super sympa avec moi. J’ai aussi rencontré une fille de mon á¢ge qui s’appelle Tabitah et qui sera avec moi á  l’école l’année prochaine. Elle aussi a été trá¨s sympa avec moi  ».

 « Oh-oh Megan a de la concurrence  » !

 « Elle n’est pas aussi mignonne que Megan  ».

 « Oh que tu es superficiel  » !

 « Et puis il y a cette fille nommée Kelli qui doit me former. Elle est un peu gothique. Elle s’est moqué de moi plusieurs fois mais pas de maniá¨re trá¨s gentille  ».

 « Vraiment ? Et qu’a-t-elle donc fait  » ?

 « Elle s’est moqué de moi par rapport au fait que je porte des collants. Elle m’a traité de garçonette  ».

Julie réprima un rire :  « Je suis désolée pour toi. Ce n’est pas trá¨s professionnel de sa part. Il te faudra te plaindre si elle continue  ».

A ce moment lá , Maman nous appela pour diner.

 « Mike a appelé. Il a laissé un message pour toi  » me dit ma má¨re. Je me précipitais vers le téléphone.

 « Aprá¨s diner  » ! dit ma má¨re.

Julie me posa encore plusieurs questions sur mon job, á  quelle fréquence j’allais travailler et combien j’allais áªtre payé. Maman me demanda ce que j’aurai l’intention de faire avec cet argent.

 « Il s’achetera plus de collants, dit Julie, ou il dépensera tout pour Megan  ».

 « C’est ce que je craignais. Je pense que nous devrions ouvrir un compte pour toi et que tu en mettes la moitié dessus  ».

 « Maman, je ne vais pas gagner tant que ça  ».

 « Il n’y a pas de petites économies. Ta sÅ“ur garde la moitié de sa paye  ».

Aprá¨s diner j’appelais Mike qui me demanda de passer chez lui. Je dis á  ma má¨re que j’allais chez Mike, en sortant. Je roulais en vélo jusque chez Mike. La má¨re de Mike répondit et ouvrit la porte. Je rentrais, me déchaussais. Je remarquais alors son regard vers mes pieds. Elle sourit :  « Mike est en haut  ».

Je connaissais la maison de Mike comme si c’était la mienne. Je retrouvais Mike dans sa chambre, scotché á  son ordinateur comme d’habitude.

 « Hé Mike, quoi de neuf  » ?

 « Je ne t’ai pas trop vu ces temps-ci  ».

 « Je suis beaucoup chez ma grand-má¨re et j’ai commencé un job aujourd’hui  ».

 « Oui j’ai lu ton mail. Je devine qu’il y a des jobs pires que de travailler au magasin de la fabrique de tissus  ».

 « C’est pas si mal en fait. Il m’ont fait déballer des trucs et les ranger  ».

 « On m’aurait dit que tu étais souvent en compagnie de la sublime Megan Whitticker  » dit Mike en relevant ses yeux marrons.

Je racontais á  Mike que j’avais mangé une glace chez Megan et qu’on avait joué aux échecs dans sa chambre.

 « Ben mon gars ! dit Mike, et elle n’est pas gáªné par… euh …par tes collants  » ?

 « Bizzarement je pense que c’est á  cause de ça qu’elle s’est interessée á  moi au départ  ».

 « Wow !  » répliqua Mike, incrédule.

 « Et elle vient avec moi et ma famille á  une grillade partie, samedi  ». Je ne pus résister au fait de me vanter un peu, á  ce moment lá . Jusqu’ici je n’avais jamais pu me vanter de choses concernant les filles. Je me sentais soudainement plus vieux et mature que Mike. Mike fit une pause, semblant pensif. Je pensais que Mike était admiratif de mon succá¨s avec Megan.

 « J’ai quelque chose á  te dire, m’annonça Mike, j’ai parlé avec Todd l’autre jour  ».

 « Ok  » !

 « Il n’a plus envie d’áªtre en ta compagnie. Il dit qu’il ne veux pas áªtre catalogué comme le copain d’un mec qui met des collants. Il s’en tape si nous restons amis mais lui ne veux plus áªtre ton pote  ».

 « Vraiment  » ?

 « Tu comprends, je ne voulais pas t’annoncer ça au téléphone. Je pense que Todd est un á¢ne mais il n’a pas voulu m’écouter. Il pense que les gens vont te taper dessus  ».

 « Jusque lá , il ne m’est rien arrivé  ».

 « Je ferais quand máªme gaffe á  mes arriá¨res si j’étais toi  ».

 « D’accord  » !

Nous restá¢mes en silence pendant un moment tandis que je retournais dans ma táªte, ce que Mike venait de m’annoncer. J’avais gagné quelques nouvelles amies, peut-áªtre une petite amie potentielle et perdu un ami de longue date. Peut-áªtre Todd n’était-il pas un ami si proche que ça, aprá¨s tout.

 « Oh putain ! s’exclama Mike qui était debout á  sa fenáªtre, tu devrais voir ça  » !

Je rejoignais Mike á  sa fenáªtre. Autour de la piscine, étendue sur des chaises longues, il y avait Monica et deux de ses copines. Elles étaient toutes les trois en bikini. Les deux adolescents ne pensaient plus á  rien d’autre en regardant ces jeunes femmes bronzer autour de la piscine.

* * * * *

Aprá¨s avoir quitté la maison de Mike, je fis un détour. Ce n’était pas une visite prévue mais aprá¨s l’avoir ratée hier, je ressentais l’irrésistible besoin de la voir. Je garais mon vélo sur son allée et m’approchais de la porte. Je pressais la sonette et attendit.

La má¨re de Megan ouvrit la porte :  « Oh c’est Jamie. Est-ce que Megan sait que tu allais passer  » ?

 « Non, je suis désolé, j’étais sur le retour vers chez moi, et j’ai décidé de passer  ».

Elle sourit :  « C’est Ok ! Rentre ! Je vais prévenir Megan que tu es lá   ».

Je m’assis sur une chaise dans le salon tandis que la má¨re de Megan disparut en haut. Il y avait plusieurs photos de Megan et de sa sÅ“ur, disséminées dans le salon, les montrant á  différents á¢ges de leurs vies. Je me demandais si c’était une si bonne idée que ça. Je ne voulais pas devenir un gáªneur. Quelques minutes plus tard, la má¨re de Megan réaparut et me dit que Megan allait descendre dans quelques instants.

Un moment plus tard, j’entendis des personnes descendre et plusieurs voix de filles. Je devins nerveux et stressé lorsque je vis aussi que Kim et Nikki accompagnaient Megan dans le salon. Je remarquais qu’elles avaient toutes les trois, les cheveux mouillés.

 « Salut Jamie, dit Megan. Quoi de neuf  » ?

Elle s’assit dans le canapé en face de moi. Les autres filles s’assirent également dans le canapé. Malgré tout Megan souriait et semblait contente de me voir mais son attidude envers moi était differente lorsque ses copines étaient lá .

 « J’étais sur le chemin de ma maison et j’avais pensé venir te faire un petit coucou  ».

 « C’est sympa. Tu nous aurais manqué si tu étais passé plus tot. Nous revenons juste du parc aquatique  ».

 « Voilá  pourquoi vos cheveux sont mouillés  ».

 « Alors comment s’est passé ton premier jour au travail  » ?

 « Tu as un travail  » ? demanda Kim.

 « Il travaille á  la fabrique Barns  » répondit Megan.

 « Ca va. J’ai fait de l’inventaire  ». J’avais envie de tout raconter á  Megan mais pas lorsque ses copines étaient lá .

 « Ils t’ont laissé porter tes collants ou ont-ils trouvé ça trop nul  » ? demanda Nikki. Kim se mit á  rire.

 « Nikki, dit Megan, arráªtes immédiatement d’áªtre méchante  ».

 « C’est une question valide, rétorqua Nikki, je voulais juste un peu te taquiner. Ca ne t’as pas dérangé de taquiner ces mecs au parc aquatique  ». J’avais envie de disparaá®tre dans ma chaise mais quelque chose dans l’attitude de Nikki, me donnais envie de lui tenir táªte :  « Oui, dis-je, j’ai porté mes collants au travail. C’était máªme une obligation  ».

Les filles me fixá¨rent comme si elles venaient de réaliser pour la premiá¨re fois, qu’il y avait quelqu’un d’autre dans la piá¨ce.

 « Je pense que nous devrions rentrer  » dit Kim en se levant. Nikki se leva aussi

 « On doit récupérer nos affaires en haut  ». Dá¨s que les filles furent montées, Megan se tourna vers moi :  « Je suis désolée. Tu aurais du appeler avant de venir mais saches que tu seras toujours le bienvenu pour moi ici  ».

 « Merci ! Tu viens toujours au barbecue samedi Ok  » ?

 « Oh oui, bien sur !  » répondit Megan en marchant á  coté de moi vers la porte d’entrée.

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